Pose de la première pierre de la Cité judiciaire au plateau du Saint-Esprit

Erna Hennicot-Schoepges, ministre des Travaux Publics a procédé le 7 octobre 2003 à la pose de la première pierre de la cité judiciaire au plateau du St. Esprit.

Cette cérémonie eut lieu en présence de Luc Frieden, ministre de la Justice.

Justitia à l’honneur!

En scellant symboliquement un code civil dans les fondations du chantier sur le Plateau du St-Esprit, les ministres Erna Hennicot-Schoepges et Luc Frieden ont célèbré solennellement l’avènement de la Cité judiciaire.

Face à l’ampleur du projet architectural, force est de constater que la construction de la Cité judiciaire sur le Plateau du St-Esprit répond à des défis tant d’ordre architectural, urbanistique que logistique. S’il s’agit bien évidemment en premier lieu de pallier le manque et l’exiguïté des locaux actuels et de regrouper en une entité cohérente l’ensemble des corps judiciaires actuellement dispersés en une dizaine de bâtiments disparates sans lien organique ni fonctionnel, la volonté d’intégration harmonieuse du projet dans la silhouette de la ville haute a imposé le choix d’une cité à l’échelle humaine plutôt que celui d’un unique bâtiment monumental.

Une cité à l’échelle humaine

La Cité judiciaire comprendra un ensemble de huit bâtiments distincts dont chacun constituera une entité tant fonctionnelle qu’architecturale. Seul bâtiment à caractère monumental, le palais de la Cour supérieure de justice fera office d’élément central puisqu’il accueillera les plus hautes instances du pouvoir judiciaire, à savoir la Cour supérieure et le Parquet général. Le Tribunal d’arrondissement occupera l’ancienne caserne (le bâtiment Vauban) entièrement transformée et élargie du côté du boulevard Roosevelt tandis que le Parquet du Tribunal d’arrondissement sera logé dans un immeuble autonome bordant la Place du St-Esprit du côté de la vallée. Une passerelle  de liaison reliera le Parquet au Tribunal d’arrondissement. La Justice de paix, accessible par une petite place urbaine, se situera à l’extrémité sud du Plateau du St-Esprit. Le Tribunal de la jeunesse, quant à lui, élira domicile dans une bâtisse d’aspect discret dont le style évoque davantage une villa classique qu’un imposant palais de justice, ceci afin d’éviter au mieux tout sentiment d’intimidation. En ce qui concerne le bâtiment abritant actuellement les archives, il est prévu qu’après sa libération prochaine, le Service central d’assistance sociale y élira domicile. Les locaux communs aux différentes juridictions tels que par exemple la bibliothèque avec sa salle de lecture, la salle des ordinateurs, la salle de formation ou encore le central téléphonique seront regroupés dans un bâtiment se situant à proximité immédiate du palais de la Cour supérieure de justice. L’ancienne tour des vents sera remplacée par un pavillon qui donnera accès à la ville basse ainsi qu’au parking souterrain du St-Esprit. Finalement, la capacité dudit parking sera augmentée à 310 emplacements de stationnement dont certains seront à l’usage exclusif des instances judiciaires et accessibles par une nouvelle entrée donnant sur le boulevard Roosevelt et située avant la descente vers le tunnel.

Harmonisation urbanistique

Le passé historique prestigieux du Plateau du St-Esprit et la silhouette de ce quartier de la ville haute ont imposé aux architectes luxembourgeois Robert et Léon Krier l’élaboration d’un projet ambitieux dont la caractéristique principale consiste dans sa rigoureuse intégration urbanistique. Pari gagné pour les maîtres d’œuvre – les ateliers  d’architecture Robert Krier et Architecture & Environnement – puisque celle-ci se traduira notamment au niveau de l’ordonnancement des façades et de la silhouette traditionnelle des toitures.

 Respect des vestiges archéologiques

Non seulement le terrain qui accueillera la Cité judiciaire longe-t-il en partie le périmètre inscrit sur la liste du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 1994, mais aussi recèle-t-il les vestiges archéologiques d’une abbaye datant du 13e siècle dont les travaux de mise à jour menés par le Musée national d’histoire et d’art ont eu lieu de septembre 2001 à juin 2003. Suite aux recommandations faites par l’UNESCO, le maître d’ouvrage a pris des dispositions architecturales afin que ces précieux vestiges soient non seulement conservés mais rendus accessibles au grand public au moyen de l’installation d’une crypte archéologique après l’achèvement de la construction de la dalle portante de la Cité judiciaire. Par respect pour le passé et afin d’assurer l’accès au public dans le futur, les deux bâtiments concernés, à savoir celui qui abritera les locaux communs et celui qui hébergera la justice de paix seront construits sur une dalle de répartition dont les charges seront supportées par un système de pieux traversant la future crypte archéologique. En attendant, les fondations ont été recouvertes de sable à des fins de protection.

Le rôle essentiel que jouent les pieux dans le projet architectural a notamment inspiré la mise en scène de la pose de la première pierre de la Cité judiciaire qui, en réunissant les ministres Erna Hennicot-Schoepges et Luc Frieden pour un acte symbolique commun, consiste à sceller un parchemin et un code civil dans un des orifices prévu pour l’accueil des pieux.

Plus qu’un projet urbanistique de prestige qui ne manquera pas de redessiner et dynamiser la ville haute, la Cité judiciaire – qui bénéficie d’un budget voté de 98.414.000.- € et dont la surface totale brute s’élèvera à 33.000 m2 – en réunissant enfin l’intégralité des services juridiques, consacre le rôle essentiel du pouvoir législatif en tant que pilier du système démocratique du Grand-Duché. Son aboutissement actuellement prévu pour fin 2006, marquera la fin d’une longue gestation – les prémices de la Cité judiciaire remontent en effet à 1991, année à laquelle le Conseil du gouvernement invita le Ministre des Travaux publics à élaborer un projet de loi pour la construction d’un palais de justice – et témoignera de l’étroite collaboration des ministères respectifs, le Ministère des Travaux publics et celui de la Justice.

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