Ouverture officielle de l'Institut culturel franco-germano-luxembourgeois Pierre Werner

Le 13 octobre 2003 eut lieu l’inauguration de l’Institut culturel franco-germano-luxembourgeois Pierre Werner (IPW).

Le ministre des Affaires Étrangères de la République française Dominique de Villepin, le ministre des Affaires Etrangères de la République Fédérale d’Allemagne Joschka Fischer et Lydie Polfer ont assisté, sur invitation de la présidente du conseil d’administration Erna Hennicot-Schoepges, à cette inauguration.


Lydie Polfer, Joschka Fischer et Jean Spautz

L’institut dispose d’une structure de conception nouvelle, associant le Luxembourg, la France et l’Allemagne, afin de créer une dynamique dans la réflexion, les échanges intellectuels et la recherche en Europe. Ce lieu de culture européenne veut renouer avec la tradition des échanges intellectuels de haut niveau qui ont fait la richesse des cultures d’Europe au cours des siècles passés.

Lors de son discours d’inauguration, la ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Erna Hennicot-Schoepges, a exprimé sa joie d’inaugurer un institut, dont la vocation est de "créer une dynamique dans la réflexion, les échanges intellectuels et la recherche entre l’Allemagne, la France et le Luxembourg et, le cas échéant, d’autres pays dans la tradition de l’esprit de Colpach". La ministre faisait ainsi l’éloge d'Aline et Emile Mayrisch, qui s’étaient très vite aperçus que le Luxembourg devait coopérer activement avec d’autres pays, et qui savaient que la grandeur du pays réside –paradoxalement- dans la petitesse de son territoire, "car elle le force à s’ouvrir aux autres et lui défend d’exclure qui que ce soit".

Erna Hennicot-Schoepges a conclu en soulignant que les "idées, mais aussi la pensée humaniste et chrétienne de Pierre Werner seront pour nous, à l’institut qui porte son nom, une source d’inspiration intarissable et un rempart contre toutes formes d’intolérance et de xénophobie qui nous guettent au moment où l’Europe s’élargit à de nouveaux partenaires".


Erna Hennicot-Schoepges et Dominique de Villepin

Le Vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères Lydie Polfer, pour sa part, a souligné le rôle extraordinaire que le Luxembourg a joué dans l’unification européenne: "Situé à la frontière des mondes germaniques et français, le Luxembourg participe, depuis sa fondation, à ces grandes cultures qui dominent notre continent. Il est ainsi devenu un lieu privilégié, où pouvaient cohabiter, dans un climat mutuellement enrichissant, la langue française et la langue allemande en même temps qu’émergeaient la culture et la langue luxembourgeoise".

Pour Lydie Polfer, il n’est pas étonnant que l’idée d’une Europe nouvelle, faite de collaboration, de tolérance et de respect ait trouvé ses plus fervents défenseurs dans les régions frontalières qui étaient de tout temps des lieux d’affrontements. "C’est pour cette raison que nos ancêtres ont souvent souhaité que ces mêmes frontières puissent aussi, et avant tout, être un lieu de rencontre, et de compréhension mutuelle."

Le ministre allemand des affaires étrangères Joschka Fischer a confirmé cette idée, en déclarant que ce n’était pas par hasard que cet institut culturel Pierre Werner a été installé au Luxembourg. Il soulignait que le Luxembourg, qu’il qualifiait de centre géographique et intellectuel européen, a été depuis longtemps un lieu d’échanges et de rencontres d’idées diverses. Joschka Fischer a ajouté qu’il espérait que l’institut Pierre Werner pourrait accueillir d’autres pays européens et promouvoir ainsi encore d’avantage l’intégration européenne.

Son homologue français, Dominique de Villepin a jugé que l’emplacement de l’Institut Pierre Werner dans les bâtiments historiques de l’abbaye de Neumunster, lieu de mémoire et d’humanisme européen, constituait un bon signe pour les futurs travaux de cet institut. Il s’est en outre exprimé sur les exceptionnelles qualités de l’homme politique Pierre Werner en le qualifiant "d’homme de culture, de visions, doté d’une volonté d’aller en avant et de donner une nouvelle forme à l’Europe". Il a terminé son discours avec le souhait que l’institut Pierre Werner aide l’Europe à se doter d’une identité culturelle forte.

La cérémonie d’inauguration se terminait par le dévoilement, de la part des trois ministres des affaires étrangères et de Erna Hennicot-Schoepges, d’une pierre commémorative en honneur du grand européen Pierre Werner.

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