Michel Wolter présente des concepts de la Police grand-ducale en matière de lutte contre la délinquance juvénile et d´aide aux victimes

Le 19 novembre 2003, le ministre de l’Intérieur Michel Wolter, accompagné par les représentants de la Police grand-ducale dont le directeur général Pierre Reuland, a présenté deux nouveaux concepts de la Police, l’un en matière de lutte contre la délinquance juvénile, l’autre concernant l’aide aux victimes d’infractions.

La mise en œuvre des nouveaux concepts, qui concernent deux volets prioritaires de la Police, est devenue possible grâce au processus de réorganisation des forces de l’ordre. L’augmentation des effectifs de la Police a permis à celle-ci d’être "à même de remplir d’autres devoirs", commença le ministre de l’Intérieur.

Aide aux victimes

En 2002, les agents de police étaient confrontés à 13.500 victimes d’infractions et ont souvent été les premiers à entrer en contact avec les victimes, perturbées, en situation d’aide et à la recherche d’informations. "Le rôle de la Police dans ces situations n’a pas été clairement défini jusqu'à présent", nota Michel Wolter. Dès lors, la Police a réfléchi quant au rôle de ses agents et a élaboré un nouveau concept pour régler ces situations.

Le ministre de l’Intérieur a signalé dès le départ que la Police ne recevait pas de nouvelle mission et que les policiers ne devenaient pas non plus des travailleurs sociaux. Mais "il est important de pouvoir donner aux gens certaines informations", continua-t-il.

Le nouveau concept de la Police place la victime davantage au centre des préoccupations des policiers, dont la préoccupation principale reste toutefois la recherche de l’auteur de l’infraction, ajouta Michel Wolter.

Le concept de la Police poursuit trois buts. D’abord, il s’agit d’assurer un encadrement correct des victimes, en essayant de rétablir leur sentiment d’insécurité. Ensuite, les policiers doivent pouvoir informer les victimes. A cet effet, un dépliant a été réalisé, qui sera distribué à toutes les victimes d'infractions. Elles y trouvent notamment des informations sur le déroulement de la procédure. Enfin, il s’agit d’orienter les victimes vers des organismes spécialisés dans l’encadrement de victimes d’infractions.

Lutte contre la délinquance juvénile

Pour faire face à la délinquance juvénile, la Police grand-ducale a également élaboré un nouveau concept. "La délinquance juvénile devient de plus en plus un sujet d’actualité au Luxembourg", a estimé le ministre Michel Wolter. Certes, cette problématique n’aurait pas encore atteint le niveau des autres pays, mais la Police a néanmoins jugé nécessaire de se doter d’une stratégie pertinente dans ce domaine, continua-t-il.

Pour l’élaboration du concept, la Police a mis en place, début 2003, un groupe de travail, qui a procédé d’abord à une analyse du phénomène. Cette analyse fut complétée par les résultats d’un sondage réalisé auprès des jeunes sur leur perception de la Police.

Analyse qualitative de la délinquance juvénile

L’analyse des infractions commises par les jeunes de moins de 25 ans révèle une augmentation du nombre des infractions, de l’agressivité qui est en jeu, du non-respect face à l’intégrité des biens (graffiti) et de la curiosité vis-à-vis des drogues.

Les infractions ont lieu en général en milieu urbain, à Luxembourg-ville en particulier, et principalement sur les lieux de rencontre et de passage des jeunes, précisa Joseph Schmit, qui a détaillé le nouveau concept. Les victimes sont essentiellement des mineurs.

Parmi les infractions commises, l’on peut distinguer entre les vols avec violence et les vols simples, et les infractions contre les biens. "En général, les jeunes n’ont recours à la violence que lorsqu’ils ne parviennent pas à leur but", dit Joseph Schmit.

D’après l’analyse quantitative, 37,5% des auteurs d'infractions au Luxembourg ont moins de 25 ans. De plus, la proportion des auteurs d’infractions de moins de 18 ans augmente aussi depuis 1993. Elle se situait en 2002 à 12,47% de l’ensemble des infractions enregistrées au Luxembourg.

Aux dires de Joseph Schmit, il ne s’agit pas non plus d’une criminalité importée, puisque 86% des auteurs résident au Luxembourg.

Le concept de la Police prévoit d’abord une analyse qualitative et quantitative bi-annuelle du phénomène et la réalisation de sondages tous les deux ans. Il comporte deux aspects: la prévention et la répression.

En matière de prévention, la Police a élaboré deux programmes, l’un concernant les drogues et l’autre concernant la violence. Ces programmes seront présentés aux jeunes des classes de 6e année primaire et de 7e secondaire.

La répression en matière de criminalité juvénile est relativement complexe, précisa Joseph Schmit, en raison de la difficulté de la concilier avec la protection de la jeunesse.

Le concept prévoit néanmoins le renforcement de la présence policière aux différents points de rencontre des jeunes. Il s’agit de chercher le contact avec les jeunes. De plus, des services spécifiques auprès de la Police sont soit créés, soit renforcés. La visibilité de la Police sera par ailleurs augmentée par la multiplication d'actions ciblées, les soi-disantes "actions coups de poing".

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