Le protocole de Kyoto à l´ordre du jour du Comité de coordination tripartite: privilégier la voie des efforts domestiques

Le Comité de coordination tripartite s’est réuni le 22 mars 2004 sous la présidence du Premier ministre Jean-Claude Juncker.

A l’ordre du jour de cette réunion figurait le protocole de Kyoto, dans le cadre duquel le Luxembourg s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28% jusqu’en 2012.

Les partenaires sociaux ont notamment arrêté le plan national d’allocation de quotas d’émission de gaz à effet de serre, projet qui devra être transmis à la Commission européenne pour le 31 mars 2004. Ce plan prévoit notamment les quotas d’émissions CO2 suivants pour les années 2005 - 2007:

  • Industrie: 3,5 millions de tonnes

  • Foyers privés: 1,4 millions de tonnes

  • Carburants: 5,6 millions de tonnes

A cela s’ajoutent 110 millions de tonnes de gaz d’émission autres que le dioxyde de carbone, tels que le méthane (CH4) ou l’oxyde nitreux (N20).

A l’issue de la réunion, le ministre de l’Environnement, Charles Goerens et le secrétaire de l’Etat à l’Environnement, Eugène Berger ont expliqué que, malgré les efforts entrepris dans le passé, il faudrait acquérir les droits d'émettre 3 millions de tonnes de gaz supplémentaires à partir de l’année 2012.

Situation particulière au Luxembourg

Le ministre Charles Goerens et le secrétaire d’Etat Eugène Berger ont mis en évidence la situation particulière dans laquelle se trouve le Luxembourg: "Sans la turbine gaz-vapeur, dont les bienfaits climatologiques ne sont pas pris en considération au niveau international, et sans la forte consommation d’essence engendrée par les prix de carburants bas, nous n’aurions aucun problème à remplir nos engagements", a souligné Eugène Berger.

En relevant les investissements importants faits par le secteur industriel dans le passé, Charles Goerens a reconnu qu’il serait difficile d’exiger des efforts supplémentaires dans ce domaine-là: "Si nous voulons maintenir les emplois générés par ce secteur, il ne faut pas l’accabler davantage".

Charles Goerens et Eugène Berger ont insisté sur le fait que, malgré les facilités que présente la directive "Emission Trading", il fallait privilégier la voie des efforts domestiques. "Néanmoins, nous devons être conscients que des mesures telles que la promotion des transports publics ou le logement à faible consommation énergétique, impliqueront des investissements énormes dont les conséquences bénéfiques ne se feront sentir qu’à long terme".

Création d'un fonds spécial

Les coûts qu’engendrent ces efforts domestiques ainsi que l’acquisition des droits d’émission sur le marché international devraient être financés à partir d’un fonds spécial. "Afin de pouvoir respecter les engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto, nous devons accepter l’idée d’une plus forte taxation des carburants", a fait valoir le ministre de l’Environnement, tout en reconnaissant les conséquences négatives qu’une telle mesure implique au niveau des finances publiques.

Lors d'un hearing public prévu le 31 mars 2004 à la Chambre des députés, les représentants d'organisations écologiques, syndicales et professionnelles auront l'occasion de se prononcer sur la stratégie à suivre dans le cadre du programme de transposition des objectifs de Kyoto. Selon la volonté du gouvernement, ce hearing devrait initier un large débat public sur la politique à adopter dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques.

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