La société luxembourgeoise à travers le recensement de la population de 2001

Le 26 avril, le Statec (Service central de la statistique et des études économiques) et Stade (Unité de recherche interdisciplinaire sur le Luxembourg) ont présenté une analyse de la société luxembourgeoise basée sur le recensement de la population de 2001.

En premier lieu les membres du Statec ont posé la question sur l'avenir des recensements de la population au Luxembourg. En effet, soucieux de faire évoluer cette collecte de données de la manière la plus efficace possible, le Service de la statistique préconise un développement vers le principe du Register based Census.

Dans cette hypothèse, les questionnaires seraient envoyés aux ménages sur base des noms et adresses figurant au registre central de la population, en interconnexion avec d'autres fichiers administratifs pour permettre certaines corrections. Ils seraient remplis par les ménages et collectés par des agents recenseurs ou renvoyés par voie postale. Le processus permettrait également des remplissages de questionnaires par Internet. Un tel changement nécessitant un nombre important de redressements, le Statec estime devoir commencer ce travail le plus tôt possible avant le prochain recensement de 2011.

L'étude "La société luxembourgeoise à travers le recensement de 2001" se présente sous forme de fiches thématiques qui traitent de la société du Grand-Duché dans ses aspects les plus divers.

Evolution du taux d'activité des 15 à 24 ans selon le sexe
(source: Statec RP2001)

Parmi les principaux résultats, citons les suivants:

  • La population résidente au Luxembourg est passée de 291.153 individus en 1947 à 439.539 en 2001, soit une augmentation de 51 %. La densité de la population augmente dans tout le pays, avec une hausse particulièrement forte dans les communes proches de la capitale. Elle reste néanmoins peu élevée par rapport à ses voisins: 170 habitants au km² contre 336 en Belgique, par exemple.

  • La population active est en forte hausse. Cela s'explique par une évolution du taux d'activité des femmes et par une forte immigration de personnes en âge de travailler. 42,5 % des résidents ayant un emploi sont étrangers. Les principaux secteurs d'activité sont ceux du commerce, de l'administration publique, de l'intermédiation financière et de l'industrie manufacturière. Les employés privés sont les mieux représentés (hausse de 65 % en dix ans)

  • A propos du niveau d'instruction des résidents luxembourgeois: 43 % des 25 à 29 ans ont un diplôme de fin d'études secondaires, contre 12,7 % des 65 à 69 ans. L'étude révèle que les étrangers ont généralement un niveau d'instruction très haut ou très bas, tandis que les Luxembourgeois occupent une place plutôt moyenne. Le niveau d'instruction des derniers arrivés est de plus en plus élevé. La population locale ne peut, en effet, plus répondre entièrement à l'importante demande de main-d'œuvre hautement qualifiée.

  • L'étude a travaillé sur la base d'un taux de chômage de 3,1 % (les chiffres issus du recensement sont différents de ceux de l'Administration de l'emploi). Ce sont les femmes, les étrangers et les jeunes qui sont le plus touchés. Ce taux de chômage, nettement inférieur à celui des autres pays européens, s'explique en grande partie par une inadéquation entre les demandes et les offres d'emplois.

  • La capitale et sa couronne représentent le premier bassin d'emploi du pays. Les navetteurs de tout le pays, mais aussi les frontaliers, convergent de plus en plus vers ce lieu. Le nombre d'usagers de la route augmente et les distances parcourues sont de plus en plus longues.

  • 172.000 ménages ont été recensés en 2001. La répartition selon le type de ménage a énormément évolué depuis 1981. Le nombre de personnes seules a quasiment doublé et leur part parmi l'ensemble des ménages a crû de 21 à 29 % tandis que la part des couples, notamment avec enfants, a chuté. Toutefois, six chefs de ménages sur dix sont en couple et dans l'ensemble, l'adage "qui se ressemble, s'assemble" convient assez bien. Les deux conjoints ont, par exemple, tendance à avoir un niveau d'instruction ou un statut professionnel proches.

  • La très grande majorité des logements sont des maisons individuelles et sept ménages sur dix sont propriétaires de leur logement. Les personnes qui sont seules ou celles qui ont au maximum un diplôme de l'enseignement primaire ou qui ont immigré récemment connaîtraient, selon l'étude, des conditions d'équipement modestes.

  • La mobilité au Luxembourg n'est pas seulement celle des immigrés et des frontaliers et navetteurs. Il y a aussi la mobilité résidentielle: une personne sur quatre a changé de logement au cours des cinq années qui ont précédé le recensement. La mobilité résidentielle concerne principalement les jeunes actifs, car elle est fortement liée au cycle de vie: les jeunes quittent le foyer de leurs parents pour leurs études ou leur premier emploi, se mettent en ménage et fondent une famille, accèdent à la propriété, etc.

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