Réunion de concertation Tripartite sur l'évolution des négociations sur le projet "Lux 2006" du groupe Arcelor: pas de décision sur la fermeture du site à Dudelange

Une réunion de concertation Tripartite, convoquée par le Premier ministre Jean-Claude Juncker, rassemblant le gouvernement ainsi que les représentants syndicaux et patronaux du groupe Arcelor, a eu lieu le 10 juin 2004 afin d'analyser l'évolution des négociations sur le plan sidérurgique du groupe Arcelor, le projet "Lux 2006".

La réunion a permis de rassembler tous les éléments dégagés lors des nombreuses réunions qui ont eu lieu au cours des dernières semaines entre le patronat et les syndicats du groupe Arcelor, entre les représentants syndicaux de la Tripartite et les syndicats et employés du secteur en question et au sein même des organisations syndicales. Le gouvernement, de son côté, a également rencontré les syndicats et le patronat du groupe Arcelor pour des entretiens séparés. Une dernière réunion commune a eu lieu le 3 juin 2004. Finalement, les syndicats ont rencontré les délégués du secteur le 9 juin. A l'issue de la réunion aucune décision définitve concernant le site de Dudelange ainsi que la réduction de postes dans le cadre du plan de restructuration visant à assurer la pérennité des sites sidérurgiques luxembourgeois n'a été prise.

Arcelor s'engage toutefois à engager 250 personnes dans les 5 prochaines années, a annoncé le Premier ministre. Si on y ajoute les 800 emplois créés au cours des cinq dernières années, le groupe Arcelor aura créé 1000 emplois, occupés en grande partie par des résidents luxembourgeois, au cours d'une période de dix ans, a-t-il noté.

Les membres de la Tripartite ont convenu qu'en cas de réduction d'emplois, l'instrument de la préretraite-ajustement s'appliquera. Cette mesure ne vaudrait pas seulement pour le secteur de l'acier, mais également pour les tréfileries et, dans les prochaines années, 1377 personnes seraient concernées par cette mesure: notamment les travailleurs dans le secteur de l'acier et des tréfileries des années 1948 à 1951 et, par ailleurs, les travailleurs des tréfileries des années 1945 à 1947. Entre ceux-ci, il faudrait tenir compte du fait que 800 travailleurs ont de toute façon le droit de bénéficier de la préretraite-ajustement, puisqu'ils ont presté par exemple le travail de nuit ou les trois-huit. Dès lors, la mesure s'appliquerait encore à environ 600 personnes, soit 150 par an au cours des 4 prochaines années, a dit le chef du gouvernement.

Selon Jean-Claude Juncker, le coût supplémentaire engendré par l'application de l'instrument de la préretraite-ajustement et le coût des répercussions engendrées par le plan "Lux 2006" pour la cellule de reclassement s'élèveraient à environ 65 millions d'euros pour la période 2005 à 2011, soit près de 10 millions par an, et ce indépendamment de la décision relative au site de Dudelange.

"Une divergence de vue continue à exister entre le groupe Arcelor et les syndicats au sujet de la fermeture du site de Dudelange", a noté le Premier ministre Juncker à l'issue de la réunion. Aucune décision n'a été prise lors de la réunion du 10 juin, les trois parties se sont néanmoins engagées à prendre une décision à ce sujet lors de la prochaine réunion formelle de la Tripartite prévue pour le 24 juin prochain, a ajouté Jean-Claude Juncker.

Par ailleurs, "si le site de Dudelange devait malgré tout être fermé, un autre terrain appartenant à Arcelor, d'une superficie de 30 hectares et situé également à Dudelange, pourrait être revitalisé dans le cadre d'un plan d'aménagement urbanistique", a ajouté le Premier ministre. Ce terrain pourrait servir par exemple à la construction de logements, à des activités de loisirs ou à des fins économiques. À ce sujet, une réunion est prévue pour le 21 juin avec les autorités de la Ville de Dudelange, a dit Jean-Claude Juncker.

Le Premier ministre a souligné dans ce contexte qu'il s'agit ici d'un apport considérable du groupe Arcelor en faveur de l'urbanisme de Dudelange et d'une reconnaissance du rôle d'Arcelor dans cette ville.

L'engagement d'Arcelor, de même que celui du ministère de l'Économie, en faveur de la création de nouveaux emplois indusriels dans la région de Dudelange a également été relevé. À cet effet, Arcelor avait déjà mis à disposition un autre terrain d'une superficie de 7 hectares. Dans ce contexte, le ministre de l'Économie Henri Grethen a ajouté que le ministère est en contact avec plusieurs entreprises industrielles intéressées à s'y implanter.

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