Recalcul de l'indicateur pour le développement humain: le Luxembourg en 3e position

À l’occasion de la publication du nouveau rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui donne le classement des pays suivant leur niveau de bien-être mesuré grâce à l’indicateur pour le développement humain (IDH), le Statec a procédé à un recalcul de l’IDH du Luxembourg et à un reclassement au sein des nations examinées.

La mesure du développement humain ne peut être réduite au seul produit intérieur brut (PIB), qui résume par un chiffre la valeur ajoutée créée dans un pays. Le PNUD calcule un indicateur qui s’efforce d’intégrer d’autres dimensions significatives pour le bien-être de l’humanité: la longévité, le niveau d’éducation et le niveau de vie. Ces trois indicateurs sont agrégés par une formule particulière. Le PIB par habitant (exprimé en parités de pouvoir d’achat), qui mesure le niveau de vie, a un poids décroissant dans l’indicateur IDH.

Depuis des années, le Luxembourg était classé défavorablement sur l’échelle de l’IDH. Dans le rapport 2003 du PNUD, intitulé Millennium Development Goals: A compact among nations to end human poverty, le Luxembourg se classe en 15e position.

Le rang relativement modeste occupé par le Luxembourg dans le classement d’après l’IDH serait dû à son faible taux de scolarisation. Parmi les 50 premiers pays du classement en question, seuls cinq affichent un taux inférieur. La raison de ce mauvais classement est l’utilisation d’une source de données incomplète publiée par l’Unesco, statistique qui ne tient pas compte des personnes scolarisées à l’étranger.

Le Statec a eu recours au recensement de la population de 2001 et aux enquêtes forces de travail de 2000, 2001 et 2002 pour recalculer l’IDH luxembourgeois. Les taux de scolarisation sont calculés en rapportant les personnes scolarisées entre 6 et 23 ans aux effectifs totaux de ce groupe d’âge, y compris les apprentis. Dans ces fichiers figurent les jeunes résidant au Grand-Duché, mais poursuivant leurs études à l’étranger. Le taux de scolarisation obtenu est de 85,4 (PNUD: 73).

En intégrant les trois éléments qui composent l’IDH selon la formule pondérée retenue par le PNUD, on obtient: (0,885 + 0,938 + 1,000) / 3 = 0,941.

Il faut noter que ce résultat ne change pas si, au lieu de prendre le PIB par tête (indicateur qui se rapporte aux personnes résidant au Luxembourg, excluant les frontaliers), on s’appuyait sur le produit national brut (PNB) par tête, statistique qui tient compte des revenus des facteurs versés à l’étranger (exemple: rémunération des frontaliers).

Avec le recalcul de l’IDH, le Luxembourg se classerait en 3e position, ex aequo avec la Suède selon le rapport 2003 du PNUD.

Le PNUD a validé le recalcul opéré par le Statec et en fera mention dans son prochain rapport qui paraîtra sous peu. Invoquant des raisons de présentation, le PNUD ne corrigera pas le classement des pays de manière à rendre justice à la véritable position du Luxembourg. Le Statec procédera à une évaluation périodique de l’IDH pour le Grand-Duché de Luxembourg.

Précisions sur la composition de l’IDH pour le Luxembourg

Indice d’espérance de vie: (78,1-25) / (85-25) = 0,885 où 78,1 est l’espérance de vie à la naissance pour les deux sexes, 25 l’espérance minimum et 85 l’espérance maximum.

Indice de niveau d’instruction: il résulte de la combinaison de deux indicateurs, à savoir l’indicateur d’alphabétisation et l’indicateur de scolarisation. Pour le Luxembourg, le premier, qui compte pour deux tiers, serait fixé à 0,98 et le second serait donc de 0,854. D’où un indice du niveau d’instruction égal à (2*0,98 + 0,854) / 3 = 0,938.

Indice du PIB: le PIB par habitant, exprimé en parités de pouvoir d’achat, atteint 43.820 (année 2002, source: Eurostat), dépassant la valeur théorique maximum qui est fixée à 40.000. L’indice prend, après transformation logarithmique, la valeur de 1 dans le cas du Luxembourg.

(source: statnews n°32/2004, www.statec.lu)

Dernière mise à jour