Jean Asselborn assiste au Conseil "Affaires générales et relations extérieures": plaidoyer pour un début rapide des négociations avec la Turquie

À l’occasion de la réunion du Conseil "Affaires générales et relations extérieures" (CAGRE) le 11 octobre 2004 à Luxembourg, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, s'est résolument déclaré en faveur d'une ouverture rapide des négociations d'adhésion avec la Turquie après que le Conseil européen du 17 décembre aura tranché en la matière.

Le ministre, qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse conjointe avec le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration, Nicolas Schmit, a signalé l'accord avec la position prise par la Commission européenne sur la Turquie. "Il faut montrer au public que l'on tient ses promesses", a dit Jean Asselborn. Répondant à une question, il a affirmé qu’une éventuelle adhésion de la Turquie n'apporterait pas seulement des avantages en matière d'entente interculturelle, mais aussi sur le plan démographique et économique. Il a rappelé qu'en 2002, l'Union européenne avait "choisi une voie" en décidant qu'il n'y avait pas d’obstacles fondamentaux pour écarter la Turquie de l'intégration européenne, et qu'il n'y avait pour le moment "aucune justification pour abandonner la voie amorcée".


Jean Asselborn et le ministre des Affaires étrangères néerlandais, Bernard Bot

En vue de l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l’UE prévue pour 2007, le Conseil a décidé de maintenir le lien entre les deux candidatures. Jean Asselborn a constaté que la Roumanie doit encore accomplir des progrès dans le domaine de la justice et des affaires intérieures. Dans ce sens, l’adhésion définitive des deux pays pourrait être reportée d’un an.

À propos de la Croatie, le ministre a affirmé qu'il était tout à fait possible de commencer les négociations d'adhésion avec la Croatie sous la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'UE. Il a néanmoins insisté sur le fait que les questions relatives au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie devraient être résolues au préalable. Carla Del Ponte, le procureur général du tribunal, était présente à la réunion du Conseil.

Jean Asselborn a affirmé "ne pas vouloir désavouer" le système des building blocks, à savoir la segmentation du budget en différents champs d'intérêts à négocier séparément, adoptée par la Présidence néerlandaise pour les perspectives financières 2007-2013. Il a dit compter sur les progrès réalisés par la Présidence néerlandaise pour pouvoir boucler le paquet financier sous Présidence luxembourgeoise. Selon Jean Asselborn, l’UE sera incapable de réaliser ses projets ambitieux, notamment le processus de Lisbonne, si le plafond budgétaire est fixé de façon trop stricte.

Le développement d’un programme nucléaire iranien suscite beaucoup de peurs, selon le chef de la diplomatie luxembourgeoise. Il a souligné l'importance pour l'Union de parler dans ce domaine d'une seule voix, et de mobiliser tous les "moyens diplomatiques possibles" pour trouver une solution. Il a ajouté qu'il faudra envoyer un message clair à Téhéran, que toute tentative de développement d'armes nucléaires en Iran est tout à fait inacceptable. En ce sens, les ministres des Affaires étrangères européens se sont rangés derrière l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France pour qu’ils poursuivent leurs efforts de négociations avec l'Iran.

Selon Jean Asselborn, l’embargo d’armes contre la Chine requiert une solution intelligente. Il a toutefois insisté sur le respect des droits de l’homme dans le cadre d’un code de conduite renforcé sur le commerce d’armes qui reste à négocier avec des partenaires chinois réticents.

Nicolas Schmit, qui a assisté à la signature d'un accord de partenariat et de coopération entre l'UE et le Tadjikistan, a déclaré que cet acte marque une étape importante dans les relations de l’Union avec ce pays stratégique pour assurer la stabilité et la sécurité dans la région.

 En tant que membre de la troïka, le ministre Asselborn se rendra à Khartoum les 12 et 13 octobre. Au cours de pourparlers avec les autorités soudanaises, la délégation tentera de trouver une solution au drame humanitaire du Darfour.

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