Visite du roi Abdallah II de Jordanie au Luxembourg

Sur invitation de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, S.M. le roi Abdallah II de Jordanie a effectué une visite au Grand-Duché de Luxembourg les 24 et 25 novembre 2004. Cette visite était placée sous le signe du développement des relations économiques entre le Luxembourg et le Royaume hachémite de Jordanie et s’inscrit dans le cadre du projet de réformes lancé par S.M. le roi pour moderniser l’économie jordanienne.

Le roi Abdallah II était accompagné de S.A.R. le prince Ali Bin Al Hussein, le ministre de la Cour royale, Samir Al-Rifai, le ministre des Affaires étrangères, Dr Hani Mulki, et le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Dr Bassem Awadallah.

Le 24 novembre, le roi de Jordanie a été accueilli par le couple grand-ducal devant le palais. Après les honneurs militaires, la revue des troupes et la présentation des délégations, LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse ont eu une entrevue au palais grand-ducal avec S.M. le roi et S.A.R. le prince Ali Bin Al-Hussein.

Le roi Abdallah II a reçu ensuite successivement en audience le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn.

S.M. le roi Abdallah II et LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse ont visité en début de soirée l’exposition "Lever le voile, femmes artistes en terre d’Islam" à l’Abbaye de Neumünster, en présence de François Biltgen, ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et d’Octavie Modert, secrétaire d’État à la Culture, à l’Enseignement supérieur et à la Recherche.

S.A.R. la princesse Wijdan Ali, présidente de la Jordan National Gallery of Fine Arts de laquelle proviennent les œuvres exposées, a présenté l’exposition qui a pour but de montrer la diversité et la créativité des femmes artistes en terre d’Islam afin de combattre les stéréotypes qui leur sont souvent associés.

Le conflit en Irak ainsi que le conflit israélo-palestinien ont été au centre de l’échange de vues du ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, avec son homologue jordanien, le Dr Hani Mulki. Les dossiers bilatéraux et les priorités de la future Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne étaient aussi à l’ordre du jour de cette entrevue.

Lors d’une conférence de presse conjointe, Jean Asselborn a souligné que la Jordanie serait un médiateur très important pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Le ministre luxembourgeois a également décrit l’urgence qu'il y avait de relancer le processus de paix au Proche-Orient et a estimé que l’organisation d’élections palestiniennes, prévues pour le 9 janvier 2005, serait un pas important vers la paix.

Hani Mulki, de son côté, s’est montré optimiste en ce qui concerne la résolution du conflit israélo-palestinien. Il considère que les Israéliens et les Palestiniens seraient prêts à s’engager sur le chemin de la paix, qui, à son avis, devrait passer par la road map, avec l’aide du Luxembourg et d’autres pays.

Jean Asselborn a également rappelé la date du 31 mai 2005 où se déroulera, sous Présidence luxembourgeoise, la VIIe Conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères. Les 25 États membres de l’UE ainsi que 10 États de la Méditerranée du Sud, dont la Jordanie, Israël et l’Autorité palestinienne, y seront représentés. En rassemblant Israël et l’Autorité palestinienne autour d’une même table, cette conférence constituera un moment-clé de la Présidence luxembourgeoise, selon Jean Asselborn. L’objectif de la Conférence euro-méditerranéenne est l’intensification des relations politiques, économiques et sociales entre l’Union européenne et les pays de la Méditerranée du Sud.

Hani Mulki a également mis en lumière l’importance de cette conférence et des partenariats bilatéraux qui en découlent. Le ministre jordanien a fait part de sa gratitude envers le Luxembourg, puisque l’accord euro-méditerranéen d’association avec la Jordanie a été signé le 24 novembre 1997 sous Présidence luxembourgeoise. De plus, le Luxembourg a hébergé le premier Conseil d’association entre l’UE et la Jordanie le 10 juin 2002. S’y ajoutent divers accords économiques, culturels et scientifiques conclus entre le Luxembourg et la Jordanie, et qui devraient encore s’intensifier davantage, a espéré Hani Mulki.

Hani Mulki a par ailleurs déploré le fait que la Jordanie ait toujours besoin de l’aide européenne et a précisé que l’économie jordanienne souffre à cause du conflit en Irak. L’Irak est en effet le principal partenaire commercial de la Jordanie.

La conférence internationale sur l’Irak à Charm el-Cheikh, à laquelle a participé le ministre jordanien des Affaires étrangères avant son arrivée au Luxembourg, a également été abordée lors de son entrevue avec le ministre Asselborn. Dans ce contexte, les deux ministres ont espéré que les élections prévues pour le 30 janvier 2005 pourraient enfin apporter la démocratie à l’Irak.

Un dîner offert au palais grand-ducal par LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en l’honneur de S.M. le roi a clôturé cette première journée de la visite. Dans son toast prononcé en l’honneur de S.M. le roi, le Grand-Duc a précisé que le chef d’État de la Jordanie est un "interlocuteur privilégié", notamment en ce qui concerne le processus de paix au Proche-Orient.

Le 25 novembre, S.M. le roi Abdallah II a visité la Chambre de commerce où il a été accueilli par le président Michel Würth et le directeur Pierre Gramegna. Des représentants de l’économie jordanienne y ont eu un échange avec des entrepreneurs luxembourgeois lors d’un séminaire économique.

Finalement, avant de quitter le Luxembourg, S.M. le roi de Jordanie a visité la Banque européenne d’investissement (BEI). La coopération entre la Jordanie et la BEI a débuté en 1979. Depuis lors, près de 60 opérations de prêt ont été signées, soit en moyenne plus de deux par an, pour un montant total avoisinant 750 millions d'euros.

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