Jean-Claude Juncker présente le programme de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l´UE au Parlement européen

Le Premier ministre, Président en exercice du Conseil européen, Jean-Claude Juncker a présenté le 12 janvier 2005 le programme de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne devant le Parlement européen à Strasbourg.

En présence du ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Président en exercice du Conseil de l'Union européenne, Jean Asselborn et du ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration Nicolas Schmit, Jean-Claude Juncker a d'emblée rassuré les députés européens que la Présidence luxembourgeoise comptait collaborer pleinement avec les représentants élus des peuples d'Europe. "Le Parlement n'est pas spectateur, il est un acteur privilégié parce que légitimé par le suffrage universel", a déclaré le Président Juncker.

Au niveau des relations internationales, Jean-Claude Juncker a relevé l'importance d'un engagement à moyen et à long terme en faveur des régions d'Asie du Sud ravagées par le raz-de-marée du 26 décembre 2004. Le chef du gouvernement luxembourgeois a toutefois rappelé que cet engagement ne devra pas se faire aux dépens d'autres régions pauvres de la planète. "Nos coeurs doivent être là où les caméras de télévision ne sont plus ou n'ont jamais été", a-t-il remarqué sous les applaudissements de l'auditoire.

D'autres priorités internationales énoncées par Jean-Claude Juncker concernent les Balkans occidentaux, le Proche Orient, la Russie, l'Ukraine ainsi que les relations transatlantiques avec les Etats-Unis et le Canada et encore lesrelations avec le Japon.

Le Président Juncker a ensuite particulièrement insisté sur l'importance que la Présidence attache à des progrès substantiels à faire dans le domaine de la Justice et des Affaires intérieures où le moment est venu "de penser européen avant de penser national". Dans ce contexte, la Présidence entend mettre l'accent sur le développement rapide d'une culture de sécurité européenne, notamment dans le cadre de la lutte contre la criminalité grave et organisée. D'autres priorités dans ce domaine seront la coopération opérationnelle entre les Etats membres, la lutte contre le terrorisme ainsi que le volet de l'asile et de l'immigration.

Concernant la révision à moyen terme de la stratégie de Lisbonne, le Président Juncker a plaidé en faveur d'une approche intégrée dont le but ne saurait être la seule compétitivité, mais "une plus grande cohésion sociale et un environnement plus harmonieusement équilibrée". Pour ce qui est de la méthode devant permettre d'atteindre ces objectifs, la Présidence plaide pour une rationalisation de la stratégie - notamment au niveau des divers processus - et pour une mise en oeuvre nationale via des programmes d'action nationaux impliquant non seulement les gouvernements mais également les parlements et les partenaires sociaux.

La Présidence luxembourgeoise ne proposera pas de neutraliser ou d'immuniser certaines catégories de dépenses budgétaires dans l'application du pacte de stabilité et de croissance, a déclaré Jean-Claude Juncker. En revanche la Présidence compte bien proposer le renforcement du volet préventif du pacte, en obligeant les Etats membres à "affecter les excédents budgétaires prioritairement à la réduction du déficit et de la dette" en période de bonne conjoncture, pemettant aux Etats membres de disposer de marges de manoeuvre budgétaires plus réactives en période de ralentisement économique.

Pour les perspectives financières, le Président en exercice du Conseil européen, a lancé un appel au Parlement européen pour faire avancer la prise de décision sur ce dossier. "L'absence d'un accord en juin, ce ne sera pas l'échec de la Présidence. Ce sera l'échec de l'Europe. Alors décidons, décidons vite et décidons maintenant", a conclu Jean-Claude Juncker.

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