Le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a présenté le 29 juin 2005 la stratégie et le plan d’action 2005-2009 en matière de lutte contre les drogues et les toxicomanies. Ce plan définit 43 actions concrètes à réaliser avant 2009. À la même occasion, le ministre a annoncé l'ouverture d'une salle de consommation pour toxicomanes pour le 4 juillet prochain.
Aux dires du ministre, le plan d’action reste provisoire. Dans le domaine en question, l’on ne pourrait, en effet, pas prévoir de plan définitif, a-t-il dit dans son introduction. Il faudrait surtout garder une certaine flexibilité.
Concernant la stratégie en matière de lutte contre les drogues, Mars Di Bartolomeo a souligné que le ministère de la Santé viserait une approche cohérente en la matière, à la fois vis-à-vis de toutes sortes de drogues que vis-à-vis de la dépendance en général. De plus, l’approche est basée sur des programmes d’action concrets, a ajouté le ministre de la Santé.
Avant de présenter le plan d’action 2005-2009, Mars Di Bartolomeo a brièvement exposé le bilan du premier plan d’action, qui couvrait la période 1999-2004. Les programmes d’action mis en œuvre dans le cadre du 1er plan ont contribué entre autres à une stabilisation apparente du nombre de toxicomanes au Luxembourg, a affirmé le ministre, et d’y ajouter qu’il subsistait toujours une grande nécessité d’action pour le futur.
Réduction de la demande et réduction de l'offre
L’approche du ministre vis-à-vis de la problématique est notamment basée sur la solidarité. "Les personnes concernées peuvent compter sur notre solidarité", a dit Mars Di Bartolomeo qui, de l’autre côté, veut agir avec fermeté vis-à-vis de ceux qui "tirent profit du malheur des autres".
Le plan d’action 2005-2009, qui tient compte de plusieurs programmes européens (la stratégie antidrogues 2005-2012 et le plan d’action drogue 2005-2008) repose sur deux piliers principaux: la réduction de la demande (volet préventif) et la réduction de l’offre, et concerne quatre axes transversaux : la réduction des risques, dommages et nuisances, la recherche et l’information, les relations internationales et les mécanismes de coordination.
Dans ce contexte, Mars Di Bartolomeo a mis en avant la collaboration exemplaire entre, d’un côté, le ministère de la Santé, et, de l’autre côté, le ministère de la Justice, compétent au niveau de la réduction de l’offre en matière de drogues.
Pour chaque pilier, le plan d’action énumère les actions concrètes à réaliser entre 2005 et 2009. Au total, 43 actions sont ainsi définies, qui concernent la prévention primaire (4 actions), la prise en charge et traitement (6 actions), la réintégration socioprofessionnelle (5 actions), la réduction des risques et dommages (5 actions), la recherche, l’évaluation et l’information (8 actions), la réduction de l’offre (7 actions), la coordination et les relations internationales (8 actions).
Dans le cadre du plan, une attention particulière a été réservée aux offres d’hébergement et de logement, ainsi qu’aux mesures de réinsertion socioprofessionnelle, a signalé le ministre de la Santé.
Salle de consommation pour toxicomanes
La création d’une salle de consommation pour toxicomanes constitue une des 43 actions. Ce projet figurait déjà dans le 1er plan d’action, mais n’a pas pu être réalisé à l’époque. Après avoir été reprise dans le programme gouvernemental de 2004, l’action est aujourd’hui sur le point d’être finalisée, a annoncé le ministre. En effet, la salle ouvrira ses portes le 4 juillet prochain à Bonnevoie.
Selon Mars Di Bartolomeo, cette structure correspond à un concept basé sur l’acceptation des gens et de la problématique, sur l’aide à la survie ainsi que sur la réduction des dommages et des nuisances. En effet, cette offre permet de réduire les risques liés à la consommation de produits psycho-actifs illicites par la fourniture de matériel d’injection stérile et le contrôle de l’environnement de consommation.