Visite de travail de Jean Asselborn au Nigeria

Le 11 novembre 2005, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn, a effectué une visite de travail au Nigeria.

A Abuja, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a été reçu en audience par le président de la République fédérale du Nigeria, Olesegun Obasanjo. Jean Asselborn a également rencontré son homologue nigérian, Oluyemi Adeniji, et le ministre des Affaires intérieures, Magaji Mohammed Abdulahi.

Les pourparlers ont porté sur relations de l’Union européenne avec le Nigeria et ses voisins africains, le rôle joué par le Nigeria dans les organisations régionales africaines, ainsi que les efforts déployés par l’UE pour résoudre les conflits régionaux en Afrique. Ces sujets étaient d'autant plus pertinents que le Nigeria assume au cours de l'année 2005 la Présidence tournante de l'Union africaine.

Du côté des relations bilatérales, les deux parties ont discuté essentiellement de la mise au point de modalités pratiques en vue de la réadmission de demandeurs d’asile déboutés en provenance du Nigeria.

L'entrevue de Jean Asselborn avec son homologue nigérian a servi d'occasion pour faire le point sur le suivi de la réunion ministérielle entre l'Union européenne et l'Union africaine qui s'est tenue sous Présidence luxembourgeoise le 11 avril 2005 à Luxembourg. "L'Union européenne souhaite renforcer davantage ses relations avec l'Afrique, notamment pour aider vos pays à affronter les problèmes liés à la pauvreté et aux maladies contagieuses graves, tels que le sida", a indiqué le ministre luxembourgeois. Et d'ajouter: "C'est seulement en établissant des mécanismes de coopération efficaces que nous réussirons à maîtrises ces défis communs."

La partie luxembourgeoise s'est également renseignée auprès des autorités nigérianes sur l'engagement de l'Union africaine en Côte d'Ivoire, au Darfour, en Somalie et dans la région des Grands lacs africains. "Le Luxembourg se réjouit des responsabilités croissantes assumées par l'Union africaine et d'autres organisations régionales, notamment le NEPAD et l'ECOWAS, en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique", a souligné Jean Asselborn. "L'Union européenne est prête à soutenir davantage les efforts de ces organisations dans les domaines du renforcement des capacités, du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration d'anciens combattants dans la vie civile," a-t-il ajouté.

Au niveau bilatéral, les deux parties ont convenu d'étudier la possibilité de renforcer les relations commerciales et économiques entre le Luxembourg et le Nigeria. Dans ce contexte, Jean Asselborn a rappelé que les deux pays avait paraphé en mars 2005 un accord de protection et de promotion d'investissements et a émis l'espoir que cet accord pourra entrer en vigueur dans les prochains mois.

Le chef de la diplomatie luxembourgeois s'est par ailleurs félicité des récentes initiatives du président Obasanjo en matière de lutte contre la corruption et a encouragé le gouvernement nigérian à poursuivre ses efforts dans ce domaine.

Rapatriement de demandeurs d'asile déboutés en provenance du Nigeria

A l'occasion d'une conférence de presse à son retour d’Abuja le 14 novembre 2005, Jean Asselborn a fait le bilan de ses pourparlers en matière de rapatriement de demandeurs d'asile déboutés en provenance du Nigeria.

Au cours des quatre dernières années, le Luxembourg a enregistré 465 demandeurs d'asile d’origine nigériane, dont la plupart sont arrivés en 2003 et 2004. Parmi ces personnes, 34 ont été transférées vers un autre pays de l'Union européenne suivant les dispositions de la convention de Dublin, 21 ont abandonné leur demande d'asile en cours de route, 31 ont été déboutées et 379 se trouvent toujours dans la procédure administrative prévue par la loi.

Dans le but de faciliter le rapatriement de citoyens nigérians qui ont perdu tout droit de séjour au Grand-Duché, Jean Asselborn a annoncé la conclusion prochaine d'un mémoire d'entente avec les autorités nigérianes portant sur les modalités pratiques d'un tel rapatriement. "Nous nous sommes mis d'accord sur le texte du mémoire d'entente, qui a été paraphé au niveau des hauts fonctionnaires de nos services d’immigration respectifs. La signature officielle aura lieu lors d'une visite du ministre nigérian des Affaires étrangères au Luxembourg au début de l'année prochaine", a informé le chef de la diplomatie luxembourgeoise.

Le mémoire d'entente permettra aux autorités luxembourgeoises de bénéficier de l'appui de l'ambassade nigériane à Bruxelles dans l'identification et le rapatriement éventuel des demandeurs d'asile en provenance du Nigeria. Les deux parties ont également fixé des délais précis pour le traitement de demandes de réadmission et l'établissement de titres de voyage pour les personnes en procédure de rapatriement.

Dans le cadre du mémoire d'entente, le Luxembourg s'est déclaré prêt à soutenir des programmes d'assistance menés au Nigeria par différentes organisations internationales, notamment dans le domaine de la lutte contre le crime organisé transfrontalier et la traite des êtres humains. "Nous avons également proposé de contribuer à des projets de réinsertion professionnelle de l'Organisation internationale du travail et d'organiser un séminaire au Nigeria sur la bonne gouvernance dans le secteur bancaire", a précisé le chef de la diplomatie luxembourgeoise.

Dans le souci d'apporter des réponses efficaces aux défis de la politique d'asile, Jean Asselborn s'est prononcé pour un renforcement des efforts communautaires dans ce domaine. "La nouvelle loi que nous sommes en train d'élaborer au Luxembourg apportera d'importantes amélioration au niveau des procédures d'asile. Mais cela ne suffit pas. Il faut en même temps se concentrer, principalement à l'échelon européen, sur les causes et conséquences des flux migratoires", a conclu Jean Asselborn.

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