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Le comité de coordination Tripartite se penche sur la politique financière
Le comité de coordination Tripartite, réunissant le gouvernement, les organisations patronales et les syndicats, s'est retrouvé le 13 décembre 2005 pour une troisième réunion, consacrée cette fois-ci aux finances publiques.
Une première réunion de la Tripartite a eu lieu le 31 octobre et a abordé de façon générale la compétitivité de l'économie nationale et le programme national de réforme du Luxembourg dans le cadre de la stratégie de Lisbonne. Le 18 novembre, les partenaires de la Tripartite se sont réunis une deuxième fois pour discuter plus particulièrement des mesures en faveur de l'emploi. En préparation de cette deuxième réunion, le ministre du Travail et de l'Emploi, François Biltgen, avait assisté à la réunion du Comité permanent de l'emploi le 8 novembre.
À l’issue de cette troisième réunion, le Premier ministre est revenu devant la presse sur les travaux de la Tripartite. Il a souligné d’abord qu’il s’agissait d’une réunion d’explication, qui s’est déroulée dans une bonne atmosphère et qui a essentiellement permis au gouvernement de présenter sa vision de la situation des finances publiques.
Jean-Claude Juncker a rappelé ensuite qu’entre 2002 et 2004, à une période de ralentissement économique, le gouvernement, le parlement et les partenaires sociaux avaient décidé ensemble de ne pas procéder à une révision drastique de la politique budgétaire et de ne pas diminuer le niveau des dépenses publiques et du budget d’investissement.
"Aujourd’hui", a continué le Premier ministre, "nous observons une relance de la croissance économique", évaluée pour 2006 à quelque 4%. Or, "malgré le fait que notre économie tourne, nous nous rendons compte que le déficit public est considérable", a constaté le chef du gouvernement qui a précisé que le déficit public s’élèvera en 2006 à environ 600 millions d’euros.
Le calcul de ce déficit public prend en compte le budget des communes, qui est en équilibre, le budget de la Sécurité sociale, qui est largement excédentaire grâce aux dotations étatiques (+600 millions d’euros), et le budget de l’État central proprement dit, qui lui est déficitaire (-1,2 milliard d’euros).
Le Premier ministre a expliqué qu’il venait de procéder avec le ministre du Trésor et du Budget, Luc Frieden, à une nouvelle évaluation de la situation et conclut qu’il était nécessaire de réagir avec détermination et de réaliser des économies dans le budget de l’État. "Nous ne pouvons pas accepter un déficit de 1,2 milliard d’euros au niveau de l’État central et nous devons freiner l’accroissement d’un certain nombre de dépenses".
Jean-Claude Juncker a énuméré ensuite un certain nombre de domaines prioritaires où le gouvernement n’a pas l’intention de freiner le niveau des dépenses publiques: la recherche, les mesures visant à promouvoir la conciliation de la vie familiale avec la vie professionnelle, les investissements ou encore l’éducation nationale.
À la fin, le Premier ministre a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement de réaliser des économies pour équilibrer le budget. "L’objectif est plutôt de dégager la marge de manœuvre financière nécessaire pour mener une politique nouvelle, orientée vers l’avant, et à même de garantir et d’optimiser le niveau de vie au Luxembourg", a-t-il conclu.
En janvier 2006, le gouvernement approfondira ces éléments lors de rencontres bilatérales avec le patronat et les syndicats. Ces mêmes sujets seront par la suite à l’ordre du jour d’une prochaine réunion du comité de coordination Tripartite fixée au 20 février 2006.