Accident ferroviaire à Zoufftgen: conférence de presse en présence du ministre des Transports

Suite à l'accident ferroviaire survenu le 11 octobre à Zoufftgen et suite à la réunion du Conseil d'administration des CFL du 15 octobre, le ministre des Transports, Lucien Lux, a assisté le 15 octobre 2006 à une conférence de presse des CFL.

À cette occasion, le ministre Lucien Lux a fait la déclaration suivante:

"Je veux vous dire à quel point nous sommes meurtris par la catastrophe de mercredi passé.

Nous avons beaucoup de peine devant la mort de 6 personnes, 4 de nationalité française, 2 de nationalité luxembourgeoise.

J’ai à cœur ce matin de dire au nom du gouvernement luxembourgeois, notre profond sentiment de douleur, mais surtout notre solidarité, nos sympathies aux familles et aux amis des personnes tuées.

Nous formons nos vœux de prompt rétablissement aux personnes blessées.

L’accident de mercredi 11 octobre, le choc brutal entre 2 trains sur la hauteur de Zoufftgen, restera grevé comme une journée noire dans l’histoire des chemins de fer luxembourgeois et du pays. Il n’en restera qu’un seul élément positif, c'est-à-dire l’engagement et le travail de toutes les personnes, en quelque qualité que ce soit, sur les lieux de la catastrophe.

Merci pour cette solidarité exemplaire, merci à toutes celles et tous ceux qui ont soutenu les victimes, merci aux autorités françaises pour l’excellente collaboration.

Mercredi, des enquêtes à 3 niveaux ont été déclenchées:

  • enquêtes judiciaires;
  • enquêtes techniques indépendantes;
  • enquête interne commune.

J’attends que ces enquêtes soient menées à la fois d’une manière profonde et d’une façon rapide.

Les CFL et si nécessaire l’État luxembourgeois assumeront leur entière responsabilité et nous tirerons toutes les conséquences, aussi bien personnelles, qu’infrastructurelles et réglementaires, qui se dégageront éventuellement de ces enquêtes.

Les CFL m’ont informé tout au long des derniers jours des résultats de leur enquête interne.

Le Conseil d’administration a pris acte ce matin de ces résultats.

À l’heure actuelle, même si c’est dur à dire, mais les conclusions sont implacables, nous pourrons admettre que la responsabilité principale doit probablement être assumée du côté luxembourgeois, c'est-à-dire des CFL.

J’ai informé hier soir mon homologue français, Monsieur Dominique Perben, ainsi que le préfet de la région Lorraine de nos premières conclusions.

Nous ne voulons pas anticiper sur les résultats des enquêtes judiciaires et techniques, mais nous ne voulons pas non plus nous défiler devant notre responsabilité.

C’est pourquoi en toute transparence et après s’être donné le temps pour ce faire, le président, Monsieur Jeannot Waringo, et Monsieur le directeur général, Alex Kremer, vont nous livrer leurs constations et conclusions.

Pour ma part encore 2 remarques:

J’ai bien conscience des difficultés auxquelles les réseaux ferroviaires doivent faire face: difficile interopérabilité, donc par exemple systèmes de sécurité différents, je vois la pression pour libéraliser, je conçois la saturation parfois sur le réseau, résultat d’une évolution dont nous ne sommes souvent pas maître.

Tout cela doit être thématisé, respectivement maîtrisé, mais je vous dis ma conviction que dans le cas de la catastrophe de mercredi, la responsabilité se trouve dans un contexte beaucoup plus précis, voire même serré.

Pour terminer et même si c’est difficile à dire aujourd’hui:

Je reste convaincu de l’avenir du ferroviaire, de sa capacité d’être le mode de transport des années à venir, de la qualification des cheminots à garantir un maximum de sécurité.

Mais nous sommes ici comme ailleurs impuissants devant l’erreur ou la défaillance humaine."

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