Présentation du rapport mondial sur le développement humain 2006

Le 9 novembre 2006, le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, ainsi que Yves Sassenrath, Operations Manager auprès du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ont présenté le Rapport mondial sur le développement humain 2006.

Cette année, le rapport a pour thème: "Au-delà de la pénurie : pouvoir, pauvreté et la crise mondiale de l’eau".

Le ministre Schiltz a souligné que la gouvernance de l’eau figure parmi les plus grands défis de l’humanité au 21e siècle dans la mesure où la crise mondiale de l’eau constitue un frein au progrès humain et une menace à la santé et à la sécurité humaine.

À l’heure actuelle, environ 1,1 milliard d’êtres humain vivant dans les pays en développement n’ont pas accès à une quantité minimale d’eau salubre. Ils ont accès en moyenne à 5 litres d’eau par jour. Or le rapport estime qu’il faudra garantir à chaque personne au moins 20 litres d’eau salubre par jour pour satisfaire à ses besoins élémentaires. Il s’agit d’une exigence minimale et devrait être l’objectif minimum des gouvernements.

Le ministre a rappelé dans ce contexte que l’eau et l’assainissement forment un des piliers de la coopération luxembourgeoise, à côté de la santé et de l’éducation. Il ressort d’ailleurs du rapport que le Luxembourg figure en tête des donateurs qui attachent une importance particulière à des projets et programmes qui concernent l’eau et l’assainissement.

Si des progrès ont été réalisés dans plusieurs pays partenaires de la coopération luxembourgeoise, de nombreux progrès doivent encore être faits au niveau mondial.

Yves Sassenrath, un Luxembourgeois qui occupe auprès du PNUD la fonction d’Operations manager, a évoqué dans sa présentation les points essentiels du rapport, qui est à considérer comme un document de référence en matière d’eau et d’assainissement:

  • La crise mondiale de l’eau n’est pas due à la non-disponibilité physique de la ressource. A l’échelle mondiale il y a plus d’eau que nécessaire pour satisfaire les besoins de l’humanité entière. La pénurie trouve ses origines dans le pouvoir, la pauvreté et les inégalités.
  • La moitié des populations des pays en développement - soit 2,6 milliards d’êtres humains - n’ont pas accès à des dispositifs d’assainissement de base. Les plus pauvres parmi les pauvres, et en particulier les enfants, sont les premières victimes de la crise de l’eau.
  • Le Rapport pour le développement humain estime que les coûts supplémentaires nécessaires à la réalisation des OMD en matière d’eau et d’assainissement sont de 10 milliards de dollars US par an. Ceci est moins que la moitié des dépenses annuelles en eau minérale des pays riches.
  • Les progrès dans la mise en œuvre des huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dépendront beaucoup de la réponse des gouvernements à la crise mondiale de l’eau et de l’assainissement. Une eau salubre et un assainissement décent permettraient de sauver la vie d’innombrables enfants, de soutenir les efforts entrepris en matière d’éducation et de libérer les populations des maladies qui les maintiennent dans la pauvreté.

Pour surmonter la crise de l’eau, le rapport fait quatre recommandations:

  • Faire de l’eau un droit humain: "au moins 20 litres par jour".
  • Mettre au point des stratégies nationales en matière d’eau et d’assainissement.
  • Accroître l’aide internationale.
  • Élaborer un plan d’action mondial.

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