Lucien Lux fait le point sur l'actualité nationale en matière de changement climatique

Le 7 février 2007, le ministre de l'Environnement, Lucien Lux, a fait le point sur l’actualité nationale en matière de changement climatique.

Le ministre a plaidé pour un revirement en matière de la lutte contre le changement climatique qui inaugurera non pas une "époque de la renonciation et de la régression, mais plutôt une époque marquée par plus de responsabilité et par une augmentation de la qualité de vie".

2e Plan d’allocation national

Lucien Lux a détaillé la position du gouvernement luxembourgeois par rapport au 2e Plan d’allocation national (PNAQ II) et la décision de la Commission européenne du 29 novembre 2006 y afférente. Le ministre de l’Environnement a rappelé que le PNAQ II prévoyait des quotas de 3,95 millions de tonnes d’émissions de CO2, mais que la décision de la Commission n’en accordait que 2,69 au Luxembourg, dont 80% pour les 15 installations existantes, 15% pour réserve et 5% pour vente aux enchères. Cette décision avait été jugée inacceptable pour le Luxembourg au moment de sa publication.

Entretemps, des négociations à ce sujet ont été ouvertes avec la Commission, et Lucien Lux s’est félicité des résultats obtenus : ainsi, un accord allouant 2,69 millions de tonnes aux 15 installations existantes à elles seules a pu être obtenu. Une réserve pour de nouvelles installations, qui se constituera par l’acquisition de crédits d’émission par l’État, a été accordée en plus de ces 2,69 millions de tonnes.

En outre, un avis favorable a pu être obtenu de la part de la Commission quant au retrait de la liste des installations existantes des nouveaux laminoirs ARCELOR. A cause de cette modification, la Commission prendra une nouvelle décision au sujet des allocations accordées au Luxembourg au cours des prochains mois. Le ministre a souligné qu’il s’attendait à une décision conforme aux accords actuels.

Ces résultats satisfaisants ont amené le gouvernement luxembourgeois à ne pas prendre recours contre la décision de la Commission du 29 novembre 2006 devant la Cour de Justice des communautés européennes.

Publication du rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernementaux du climat)

Lucien Lux a également fait le bilan de la conférence sur le climat du Giec, qui s’est déroulée du 29 janvier au 2 février 2007 à Paris. Le ministre de l’Environnement a pleinement soutenu la déclaration de l’initiateur de cette conférence, le président de la République française, Jacques Chirac, qui avait appelé à une "révolution de l'action politique". Lucien Lux espère que cette "révolution" provoquera un tournant dans les dix à quinze ans à venir.

Ensuite, le ministre a passé en revue les conclusions principales du Giec, qui a retenu, entre autre, avec quasi-certitude ("very high confidence") que l’essentiel du réchauffement planétaire observé depuis le milieu du siècle dernier est dû à l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre causée par l’activité humaine.

Le ministre a rappelé que les efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique devaient être fournis par chaque pays. Afin d’illustrer les efforts du Luxembourg à ce sujet, Lucien Lux a cité l’introduction d’une taxe sur les véhicules routiers au 1er janvier 2007, ainsi que les fonds budgétaires réservés à l’assainissement énergétique des bâtiments publics.

Le paquet "climat / énergie" de la Commission

Au sujet du paquet "climat / énergie" de la Commission européenne, Lucien Lux a déclaré que le Luxembourg soutenait les buts visés par ce paquet qui prévoit soit

  • une réduction des émissions de gaz à effet de serre du groupe de pays développés de 30% d’ici 2020 (comparé aux niveaux de 1990) dans le cadre d’un futur régime multilatéral (y inclus, entre autres, les Etats-Unis, l’Australie, la Chine, l’Inde et le Mexique),

soit

  • un engagement unilatéral de l’UE, indépendamment de l’issue des négociations avec les autres États, à réduire ses émissions d’au moins 20% d’ici 2020.

Cependant, le ministre de l’Environnement a précisé que la question du "burden sharing" restait à régler. Dans ce contexte, il a affirmé que l’objectif communautaire de 20% de sources d’énergie renouvelables d’ici 2020 ne peut être atteint au Luxembourg. Ceci est dû aux limites imposées par le territoire du Grand-Duché. Les sites propices à la construction d’éoliennes sont limités, par exemple, tout comme les surfaces agricoles pour la production de biocarburants ou de biogaz. Toutefois, le ministère de l’Environnement s’est donné un objectif qualifié d’ambitieux par Lucien Lux : faire progresser la part des sources d’énergie renouvelables de 3,45% actuellement à 8 à 10% d’ici 2020.

En outre, le ministre a annoncé l’élaboration d’une stratégie pour la création d’une structure centralisée de conseil, d’information et de formation dans le domaine des économies d’énergie et des énergies nouvelles et renouvelables.

Conférence de Paris "Citoyens de la Terre" des 2 et 3 février 2007

Au sujet de la conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale, Lucien Lux a annoncé que le Luxembourg soutenait la création d’une Organisation des Nations Unies pour l’environnement (ONUE) sur base du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). L’ONUE devra constituer une "structure qui bénéficie d’une visibilité politique et qui sera dotée des moyens financiers nécessaires" a indiqué le ministre.

Lucien Lux a également profité de l’occasion pour annoncer l’organisation d’un forum "changement climatique" le 19 avril 2007, qui rassemblera tous les acteurs du domaine de l’environnement afin de faire le bilan de la mise en œuvre du plan d’action CO2.

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