Visite de travail au Luxembourg de Miguel Angel Moratinos, ministre des Affaires étrangères d'Espagne

Le 24 janvier 2008, Miguel Angel Moratinos, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Royaume d'Espagne, a effectué une visite des institutions européennes avec siège au Luxembourg.

Miguel Angel Moratinos a été reçu en début d’après-midi par le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn, pour un échange de vues sur les grands sujets d'actualité européenne et internationale. Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration, Nicolas Schmit, a également participé à cette entrevue. La réunion a été suivie d’un point de presse des deux ministres des Affaires étrangères.

Jean Asselborn a souligné que le Luxembourg, à côté de son importance en tant que place financière, bénéficie d’une réputation internationale grâce aux plus de 10.000 fonctionnaires des institutions européennes, dont près de 600 sont d’origine espagnole.

Miguel Angel Moratinos, qui s’est rendu à la Banque européenne d’investissement (BEI) et à la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE), a expliqué que la BEI est une institution fondamentale pour l’Espagne, dans la mesure où son pays bénéficie de prêts s’élevant à environ 7 milliards d’euros en vue d’une amélioration de ses infrastructures.

Quant à l’agenda international, les ministres ont abordé la question des Balkans occidentaux.

Concernant la Serbie, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a souligné que le peuple serbe était mis devant un choix d’une importance fondamentale lors du deuxième tour des élections présidentielles qui se tiendront le 3 février 2008. Une perspective européenne a été offerte à la Serbie lors du Sommet de Thessalonique. Le Luxembourg est prêt à considérer toutes les suggestions pouvant aider la Serbie sur son chemin vers l’Europe lors du CAGRE du 28 janvier 2008, notamment une signature rapide de l’Accord de stabilisation et d’association (ASA) ainsi qu’une facilitation encore plus poussée, voire une libéralisation, du régime des visas entre l’Union européenne et la Serbie. Jean Asselborn a de même souligné que le Luxembourg reste attaché au principe de la coopération pleine et entière de la Serbie avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Le ministre espagnol des Affaires étrangères a partagé ce point de vue. Il fallait envoyer un signal fort au peuple serbe, réaffirmant son appartenance à la famille européenne. Miguel Angel Moratinos a également plaidé pour une signature rapide de l’ASA et l’établissement d’un régime de visas plus favorable dont bénéficierait notamment la jeunesse serbe. Ces initiatives constitueraient un signal fort que le futur de la Serbie est clairement ancré dans l’Union européenne.

Pour ce qui est du dossier du Kosovo, Jean Asselborn s’est félicité de la volonté déclarée des autorités kosovares de respecter les principes contenus dans le plan Ahtisaari qui prévoit une indépendance sous surveillance internationale. Le ministre espagnol des Affaires étrangères a souligné que Madrid défendait trois principes fondamentaux dans ce dossier, à savoir l’unité au sein de l’Union européenne concernant la question du nouveau statut du Kosovo, la stabilité dans la région des Balkans occidentaux et le respect du droit international.

Concernant le Moyen-Orient, Jean Asselborn a jugé la situation actuelle dans la bande de Gaza inacceptable. Il a estimé qu’Israël avait certes le droit de se prémunir contre les tirs de roquette qui menacent la vie de ses citoyens, mais que Tel-Aviv devrait s’abstenir de recourir à une punition collective en guise de représailles. Ces mesures risquent en effet de compromettre l’espoir, né lors des conférences d’Annapolis et de Paris, d’un règlement du conflit avant la fin de l’année. Miguel Angel Moratinos a partagé cette analyse, décrivant la situation dans la bande de Gaza comme dramatique. Israël a la responsabilité de rétablir la normalité. Le chef de la diplomatie espagnole a également mis en évidence le rôle fondamental du Quartet et les responsabilités de l’Union européenne dans ce dossier. Enfin, le Hamas a également sa part de responsabilité et devrait se soumettre à l’Autorité palestinienne afin de contribuer à une stabilisation de la situation.

Les deux ministres ont expliqué poursuivre les débats sur les Balkans occidentaux et le Moyen-Orient lors du CAGRE du 28 janvier 2008.

Interrogé au sujet du projet d’une Union méditerranéenne, Miguel Angel Moratinos a exprimé le souhait que tous les Européens puissent s’identifier avec ce projet. Il a rappelé le caractère central du processus euro-méditerranéen qui bénéficiait du fort soutien de l’Espagne. Il a estimé que les projets européens dans le contexte méditerranéen devraient être décidés au niveau de l’Union européenne. M. Asselborn a partagé cette vue et a notamment souligné le besoin de rechercher l’accord de l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne pour les questions affectant les 27 et d’éviter un morcellement des centres d’intérêt au sein de l’Union selon des critères géographiques.

Membre du gouvernement

Date de l'événement

23.01.2008

Type(s)

Conférence de presse, Visite de travail Déplacement