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Présentation du rapport du Statec: "Le chômage au Luxembourg: une approche intégrée"
Après un rapport sur la situation des jeunes face au marché du travail en 2007, le Statec vient de publier un rapport intégré sur le chômage au Luxembourg. Le rapport a été présenté le 2 juillet 2008 en présence de François Biltgen, ministre du Travail et de l’Emploi, à l’occasion des Journées nationales de l’emploi du 4 au 6 juillet 2008.
Au Luxembourg, comme dans la plupart des autres pays membres de l’UE, le chômage est mesuré à partir de deux sources: des données d’enquête et des données administratives. L’enquête sur les forces de travail (EFT) du Statec mesure le nombre de chômeurs selon la définition du Bureau international du travail (BIT). Le chiffre du chômage fourni par le Statec est ainsi le seul à permettre les comparaisons internationales avec les autres États membres et les pays ayant adopté la norme BIT.
Les chiffres de l’Administration de l'emploi (ADEM) étant publiés mensuellement offrent de précieuses informations conjoncturelles ce qui explique pourquoi ces derniers sont les plus utilisés dans les médias et les débats publics sur le chômage.
Le rapport propose une analyse intégrée du chômage en utilisant ces deux sources de données. Les résultats montrent que, malgré des différences en niveau, l’évolution du chômage entre les deux approches est très similaire.
Ainsi, après une légère baisse vers la fin des années '90, le chômage a continuellement augmenté pendant les dernières années. Le taux de chômage "strict" de l’ADEM est passé de 2,3% en 2001 à 4,4% en 2007, celui établi à partir des enquêtes sur les forces de travail (EFT) passe sur la même période de 2,0% à 4,2%.
Après une section méthodologique reprenant les définitions du chômage, présentant les sources de données utilisées et comparant les taux de chômage en Europe et dans la Grande Région, la section 4 du rapport décrit brièvement la situation de la population luxembourgeoise vis-à-vis de l’emploi et de l’activité. La 5e section contient une analyse du chômage basée sur le volet luxembourgeois de l’enquête communautaire sur les forces de travail et la 6e section propose une analyse de la population de chômeurs selon qu’ils sont inscrits à l’ADEM ou pas. Une 7e section s’intéresse plus particulièrement aux demandeurs d’emploi inscrits à l’ADEM. Cette analyse est effectuée à partir de micro-données administratives collectées par l’ADEM mais ne se limite pas aux "simples" demandeurs d’emploi. Une partie de cette section est consacrée aux personnes placées dans les mesures pour l’emploi (mesures d’activation).
Une dernière section est consacrée à une analyse des offres d’emploi, un volet très souvent négligé dans le cadre des études sur le chômage.
Dans ce contexte, une analyse de la répartition du nombre moyen d’assignations par emploi offert fait ressortir trois secteurs d’activité qui se démarquent. Très peu de demandeurs d’emploi sont assignés à des emplois dans le secteur financier.
Un deuxième indicateur proposé est le nombre de postes occupés par assignation. Cet indicateur mesure donc en quelque sorte le "taux de succès" des assignations et permet de voir combien d’assignations sont nécessaires afin de placer un demandeur d’emploi. En moyenne, environ 9% des assignations ont donné lieu à un engagement. Les taux mensuels, fluctuent autour de cette moyenne avec un minimum de 7% et un maximum de 13%.
Enfin, le rapport propose quelques pistes pour améliorer les statistiques administratives tout en affinant la qualité des données d’enquête. Il est notamment proposé d’étendre l’enquête communautaire "forces de travail" aux personnes résidant dans la Grande Région en raison de l’importance des travailleurs frontaliers pour l’économie luxembourgeoise.