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Jean-Claude Juncker à la conférence des délégués fédérale de Bündnis 90 / Die Grünen: "L'intégration européenne est plus importante que les différences entre partis politiques"
Le Premier ministre Jean-Claude Juncker était l’invité d’honneur de la 29e conférence des délégués fédérale (Bundesdelegiertenkonferenz) de Bündnis 90 / Die Grünen qui s’est tenue le 23 janvier 2009 à la Westfalenhalle de Dortmund.
Jean-Claude Juncker a été accueilli par les co-présidents du parti Claudia Roth et Cem Özdemir, ainsi que par le président du groupe des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit, et le candidat tête de liste aux européennes du 7 juin 2009, Reinhard Bütikofer.
Dans son introduction, le co-président Cem Özdemir a souligné que l’invitation des Verts à un homme d’État chrétien-démocrate pour prendre la parole devant leur congrès était due au fait qu’ils partageaient avec lui une vision européenne où les États membres et les partis politiques de tous bords étaient appelés à collaborer pour rendre le projet européen plus attrayant aux citoyens.
Dans son discours devant un parterre de 900 délégués Jean-Claude Juncker a enjoint le pas en déclarant que l’intégration européenne était plus importante que les différences entre partis politiques.
Le Premier ministre a d’ailleurs critiqué une tendance de plus en plus marquée des chefs d’Etat et de gouvernement de clamer haut et fort leurs prétendues "victoires" lors des Conseil européens tout en affirmant qu’ils se sont imposés contre d’autres États. "Cela est une aberration", a dit Jean-Claude Juncker.
Revenant aux origines de l’intégration européenne, le chef du gouvernement luxembourgeois a remarqué que les arguments qui étaient vrai aux débuts du processus, à savoir l’engagement pour une paix durable, restaient vrais aujourd’hui. "Je ne veux plus que des parents soient obligés de raconter la guerre à leurs enfants", a-t-il dit.
L’Union économique et monétaire est pour Jean-Claude Juncker une pierre angulaire dans ce processus. "L’euro n’est pas seulement un projet monétaire ou économique, c’est avant tout un projet politique. C’est de la politique de paix par d’autres moyens."
Afin que l’intégration européenne puisse trouver l’acceptation qu’elle mérite, Jean-Claude Juncker a de nouveau plaidé pour renforcer le cadre législatif pour la protection des travailleurs. "Sans le ralliement des travailleurs, l’Europe ne se fera plus", a-t-il dit en ajoutant, "c’est pour cette raison que je suis pour un socle minimal européen des droits des salariés et pour l’instauration de salaires minimaux dans les différents pays de l’Union européenne".
Au niveau économique, Jean-Claude Juncker plaide pour un État responsable normativement: "L’économie de marché doit être sociale, la dérégulation frénétique est terminée".
Le Premier ministre a conclu par un appel à l’exemple que l’Europe devra donner au reste du monde: "Nous ne sommes pas là que pour nous, nous devons montrer l’exemple au reste du monde".
Les délégués de "Bündnis 90 / Die Grünen" ont apprécié les propos du Premier ministre luxembourgeois en lui offrant une standing ovation, manifestation rarissime chez les écologistes allemands selon la co-présidente Claudia Roth.