Allier les exigences du climat avec celles de l'économie: Jeannot Krecké et Lucien Lux à la conférence sur la "Protection du climat et perspectives économiques et d'emploi"

Le 3 février 2009, le ministère de l’Environnement, le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur et la Chambre des salariés ont organisé la conférence-débat "Protection du climat et perspectives économiques et d’emploi".

Lucien Lux: "Il a y plus que jamais une nécessité d’élaborer une politique qui soit issu d’une seule coulée"

Dans son allocation d’ouverture, Lucien Lux s’est référé au rapport de l’économiste britannique Nicolas Stern et à celui du Intergovernmental Panel on Climate Change (IPPC 2007), pour montrer "qu’il a y plus que jamais une nécessité d’élaborer une politique qui soit issue d’une seule coulée". "Une politique", a-t-il enchainé, "qui allie cohésion sociale, développement économique, lutte contre le changement climatique, une politique qui favorise l’innovation, la recherche, ainsi qu’une politique qui génère de nouveaux emplois dans les secteurs de la croissance verte".

Lucien Lux a esquissé les objectifs de la conférence-débat qui vise avant tout à jeter un regard en avant sur les défis qui se profilent à l’horizon 2020 et au-delà. Le ministre de l’Environnement et des Transports a précisé qu’il s’agit d’ "identifier les gagnants et les perdants potentiels, relever les créneaux qu’il faut promouvoir et analyser ce que ces phénomènes signifient au niveau des formations professionnelles" pour agir à temps et lancer des politiques proactives.

Lucien Lux a également passé en revue les nombreux leviers que le Luxembourg a actionnés durant les dernières années pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Après des années marquées par des augmentations constantes d’émissions de gaz à effet de serre, Lucien Lux s’est félicité que l’année 2007 avait pour la première fois enregistré un recul des émissions de dioxyde de carbone.

Jeannot Krecké préconsie un changement structurel qui se fasse en douceur

"L’entreprise qui saura intégrer la dimension des écotechnologies aura plus de chances de s’imposer sur les marchés", a dit Jeannot Krecké quant aux enjeux liés aujourd’hui aux écotechnologies.

Dans un contexte où l’exigence écologique augmente, les écotechnologies deviennent, selon le ministre, "un instrument du développement économique". Dans la mesure où cet outil ne générera pas nécessairement beaucoup d’emplois nouveaux, le passage de notre économie vers une économie qui intègre davantage les nouveaux paramètres doit, selon Jeannot Krecké, se faire en douceur et "sans polariser".

Pour le ministre de l’Économie, il s’agit d’une transition qui ne se réalise pas du jour au lendemain. De plus, elle demande un changement d’attitude, doit être ancrée dans les mentalités des gens et "ne saurait être imposée du haut vers le bas ou du bas vers le haut à travers une déclaration". À l’instar de ce qu’il a pu observer avec la stratégie de Lisbonne, Jeannot Krecké a estimé que " la direction de la déclaration était la bonne mais que la mise en œuvre se révèle parfois beaucoup plus ardue".

Pour le ministre Krecké, les temps où les gens sont venus au Luxembourg dotés de processus, d’unités de production et d’idées achevés sont définitivement révolus. Aujourd’hui, il constate que le Luxembourg doit "lui-même accumuler et bâtir des connaissances". Il a souligné dans ce contexte que le phénomène des délocalisations était intrinsèquement lié à la globalisation et avait précédé les discussions sur la protection du climat. Et de préciser que "les délocalisations qui se sont opérées du Luxembourg vers d’autres pays n’ont pas porté sur des services hautement qualifiés mais se sont réalisés parce que le Luxembourg n’a pas pu les assurer pour des raisons technologiques".

Les conclusions

À l’issue de la conférence qui a réuni 130 représentants d’horizons très divers, Lucien Lux a salué cette initiative qui a permis "de surmonter le fossé qui séparait les discussions sur le climat et l’économie".

Jeannot Krecké a de son côté estimé qu’il s’agissait "d’une discussion qu’on ne saurait plus éviter dans l’avenir". Il a également mis en exergue le rôle des consommateurs, qui de par leur demande, peuvent exercer une pression sur les entreprises en les amenant à proposer de nouveaux produits.

Membre du gouvernement

Date de l'événement

02.02.2009

Type(s)

Conférence Colloque