Jean-Claude Juncker au G7 à Rome: la stabilisation du système financier est "d'une importance capitale pour restaurer la confiance"

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé, en sa qualité de président de l'Eurogoupe, à la réunion des ministres des Finances du G7, qui s'est tenue à Rome, les 13 et 14 février 2009.

Dans un climat de crise financière et économique, caractérisé par de grandes incertitudes, la réunion du G7 a permis aux partenaires d'arrêter un certain nombre de principes devant permettre une réponse ordonnée aux défis posés par la crise.

Le président de l'Eurogroupe a ainsi souligné "la rapide détérioration" conjoncturelle dans la zone euro, ce qui devrait se traduire par une "chute sévère du PIB en 2009 aux environs de 2% avant une reprise progressive en 2010".

Jean-Claude Juncker a mis en exergue les problèmes actuels concernant le fonctionnement et l'interaction entre les marchés financiers et l'économie réelle. La restauration du fonctionnement normal du système financier et de son rôle de soutien de l'économie réelle sont ainsi une priorité absolue à court terme. "Dans ces deux domaines, il existe une cohérence totale entre le plan d'action décrit par le G7 et les mesures mises en œuvre par la zone euro et l'Union européenne dans son ensemble", a dit le président de l'Eurogroupe.

Pour ce qui est du système financier, le G7 a rappelé que trois principes devraient être respectés:

1. Améliorer la liquidité et le financement par des instruments et facilités traditionnels et nouvellement créés.
2. Recapitaliser les institutions financières.
3. Organiser la résolution ordonnée du traitement des actifs à risque.

La stabilisation du système financier est pour le président Juncker "d'une importance capitale pour restaurer la confiance" et il a assuré les partenaires du G7 que la zone euro resterait "totalement engagée" dans ses efforts y relatifs et mettra en œuvre des mesures supplémentaires "si nécessaire".

En ce qui concerne l'économie réelle, Jean-Claude Juncker a souligné que le G7 avait réaffirmé "l'importante fonction stabilisatrice de politiques budgétaires et financières saines". Dans ce sens, le G7 a de nouveau arrêté 3 principes:

1. Les mesures de politique budgétaire devraient être anticipées et rapidement exécutées.
2. Ces mesures devraient inclure un mélange approprié au niveau des dépenses et de la fiscalité afin de stimuler la demande et la création d'emplois et de soutenir les parties les plus vulnérables de la population.
   Les mesures devraient également améliorer les perspectives de croissance à plus long terme, notamment en amortissant des faiblesses structurelles par des investissements ciblés.
3. 3. Finalement, les mesures devraient être compatibles avec la soutenabilité financière a moyen terme et ainsi revêtir un caractère temporaire.

Bien que les mesures adoptées aux niveaux national et communautaire soient en ligne avec ces principes, Jean-Claude Juncker a averti que "nous devons rester prudents au niveau budgétaire. Tous les pays à déficits budgétaires devraient se doter de stratégies de sortie de leurs paquets de stimulation conjoncturelle financés par voie budgétaire, principalement afin d'éviter une nouvelle aggravation des déséquilibres globaux". Les États membres de la zone euro restent fermement engagés dans cette voie.

Dans le contexte de la stabilité du système financier international, le G7 a réitéré sa position que "la volatilité excessive et les mouvements désordonnés des taux de change ont des effets adverses à la stabilité économique et financière".

Finalement, le G7 a insisté que toute tendance protectionniste devrait être évitée et que l'engagement en faveur du libre échange et du multilatéralisme devrait être maintenu résolument. Il devrait être veillé que les mesures de stabilisation des marchés financiers et de soutien à l'économie réelle ne produisent pas des effets de distorsion de la concurrence.