Jean-Claude Juncker, Jeannot Krecké et Luc Frieden aux réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières" à Bruxelles

Le Premier ministre, ministre des Finances et président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le ministre du Trésor et du Budget, Luc Frieden, et le ministre de l'Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, ont participé aux réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières" qui se sont tenues les 4 et 5 mai 2009 à Bruxelles.

Eurogroupe

Sous la présidence de Jean-Claude Juncker, les ministres des Finances des 16 pays membres de la zone euro ont examiné la situation économique et financière de la zone sur base des prévisions conjoncturelles de la Commission européenne, publiées le même jour.

S'exprimant devant la presse à l'issue des travaux de l'Eurogroupe, le président Jean-Claude Juncker a souligné que les États membres de la zone euro furent unanimes à partager les conclusions de la Commission européenne, notamment pour ce qui concerne le ralentissement conjoncturel évalué dorénavant à -4% pour 2009 et -0,1% en 2010 pour l'ensemble de la zone euro, bien que "ce chiffre, décliné à l'échelon national, varie bien sûr d'un pays à l'autre".

Pour Jean-Claude Juncker, la plus grande inquiétude réside dans l'augmentation "très considérable" du chômage, dont les taux estimés atteignent 9,9% en 2009 et 11,5% en 2010.

"Cela risque de nous mener vers un débat de fond sur la bonne articulation de notre modèle économique et social. Nous étions toujours très contents, sur les deux dernières années, de vous démontrer que depuis l'introduction de l'euro la création d'emplois a connu des effets fulgurants, nous étions contents de vous dire que le taux d'emploi a augmenté. Aujourd'hui nous sommes ramenés au constat que, vu la crise de croissance mondiale, les taux de chômage en Europe ont une très nette tendance à augmenter et à augmenter vers des horizons qui m'inquiètent profondément. Nous sommes au milieu d'une crise économique et financière, nous allons vers une crise sociale - puisque crise d'emploi il y aura - et tous les efforts politiques généralement quelconques de l'Union européenne doivent être orientés vers l'encadrement politico-social de cette situation, ce à quoi nous nous emploierons. Je ne peux que répéter mon appel aux employeurs de ne pas procéder à des licenciements prématurés, d'avoir recours, notamment dans les pays où cet instrument existe, au chômage partiel qui permet de construire un pont entre la situation très négative dans laquelle nous nous trouvons et le retour de la croissance à partir de 2011."

En ce qui concerne les taux d'inflation, l'Eurogroupe a estimé que les prévisions de la Commission européenne constituent une bonne nouvelle dans la mesure où ces taux sont estimés à 0,4% en 2009 et à 1,2% en 2010. Bien que certains pays de la zone euro connaîtront un taux d'inflation négatif sur les mois à venir, "ni la Commission, ni la Banque centrale, ni aucun gouvernement n'entrevoit le risque d'une véritable déflation".

Au niveau des soldes budgétaires, la situation continuera pourtant à se dégrader et les déficits devraient atteindre, selon les prévisions de la Commission européenne, 5,3% en 2009 et 6,5% en 2010. "Découle de là l'ardente obligation pour tous les États membres de la zone euro de dégager au cours des mois à venir une stratégie de sortie de cette spirale des déficits et du surendettement qui se dessine devant nous."

L'Eurogroupe a constaté une normalisation et une stabilisation de la situation économique aux États-Unis et en Chine et voit pour l'Union européenne des "premiers signes d'apaisement et de stabilisation" mais qui n'ont pas encore atteint "une maturité telle que nous pourrions en conclure un véritable redressement de l'économie européenne".

L'Eurogroupe s'est à nouveau prononcé contre une augmentation des paquets conjoncturels en Europe estimant que les programmes actuellement en cours devraient d'abord pouvoir faire sentir leurs effets.

Les ministres sont d'accord pour accorder une attention accrue aux actifs toxiques et illiquides. "Il y a une volonté européenne pour prendre à bras le corps ce problème mais nous estimons toujours, vu la spécificité des différents États membres de la zone euro, que chaque État, dans le cadre d'une approche européenne, doit prendre des mesures nationales qui lui semblent utiles. (…) Tous les paquets conjoncturels n'auront qu'un impact relatif tant que nous ne réussirons pas à rétablir la confiance sur les marchés financiers pour que le flux du crédit se réinstaure."

L'Eurogroupe s'est finalement penché sur la situation budgétaire et financière de l'Irlande qui souffre particulièrement de la récession. Vu la sévérité de la crise en Irlande et les mesures courageuses prises par le gouvernement irlandais, l'Eurogroupe est d'accord pour accorder un délai jusqu'en 2013 à l'Irlande pour se conformer au pacte de stabilité et de croissance, notamment en ce qui concerne le critère du déficit public d'un maximum de 3%.

Conseil "Affaires économiques et financières"

Le 5 mai 2009, les ministres Luc Frieden et Jeannot Krecké ont participé à la réunion du Conseil "Affaires économiques et financières".

Les sujets à l'ordre du jour du Conseil étaient l'examen de la situation économique et financière, la qualité et la soutenabilité des finances publiques dans l'Union européenne, la directive "Tabac" et la communication de la Commission européenne sur la bonne gouvernance dans le domaine de la fiscalité.

Dernière mise à jour