Jeannot Krecké à l'occasion de l'ouverture de la foire d'automne: "Il faut redoubler d'efforts pour occuper de nouveaux créneaux"

À l'occasion de la cérémonie d'ouverture de la foire d'automne, le 17 octobre 2009, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a prononcé un discours dans lequel il a fait le point sur la situation économique luxembourgeoise et esquissé ses priorités pour l’avenir.

Le ministre a tout d’abord mis en garde contre les répercussions de la crise économico-financière sur l’économie réelle: "Même si la bourse s’est redressée et si certains instituts financiers engrangent de nouveau des profits, on ne peut pas exclure qu’on subira l’un ou l’autre revers".

Selon Jeannot Krecké, le contexte d’insécurité général aurait poussé les entreprises à renoncer à leur participation dans les traditionnelles missions économiques à l’étranger. De ce fait, son ministère s'est focalisé davantage sur de nouveaux instruments destinés à aider les entreprises dans leurs démarches internationales. Il a cité, pour exemple, le lancement d’une version modernisée du portail luxembougforbusiness.lu, la création d’un film dynamique visant à promouvoir les atouts du Luxembourg, une campagne de communication qui sera développée avec les partenaires économiques à l’étranger ainsi qu'une présence accrue de stands luxembourgeois sur des foires internationales.

Jeannot Krecké a évoqué des mesures ponctuelles qui visent à renforcer la position du Luxembourg sur les marchés où le pays demeure encore largement méconnu. Pour étendre la représentation du Grand-Duché à l’étranger, des bureaux seront, par exemple, ouverts dans les pays du Golfe et à Taiwan. Jeannot Krecké a également évoqué la présence d’un pavillon luxembourgeois de 3.000 m2 à l’exposition universelle de Shanghai.

Le ministre Krecké s’est ensuite penché sur l’économie luxembourgeoise. Il a jugé que l’État luxembourgeois ne pouvait ignorer le positionnement du Luxembourg dans les classements internationaux dans la mesure où ces classements "peuvent influencer la perception des investisseurs étrangers".

D’après Jeannot Krecké, les répercussions de la crise se font également sentir sur le secteur bancaire. "La place financière demeure certes fondamentalement saine et compétitive, mais les années fastes, avec leur cortège de croissance de la richesse nationale, de créations d’emplois et de rentrées fiscales extraordinaires risquent d’appartenir au passé", a remarqué Jeannot Krecké. Le ministre s’est également préoccupé de la production industrielle qui a reculé de 15% sur un an et de l’augmentation des demandes pour bénéficier du chômage partiel, qui sont passées de 3 demandes en septembre 2008 à 135 demandes en février 2009. Le ministre a annoncé qu’il va concentrer son prochain voyage aux États-Unis aux seules visites d’entreprises américaines implantées au Luxembourg et qu’il va tout mettre en œuvre pour stabiliser l’activité de ces entreprises.

Les temps difficiles exigent, d’après Jeannot Krecké, "que le Luxembourg redouble d’efforts pour occuper de nouveaux créneaux". "Il est nécessaire de ne pas se recroqueviller sur ses acquis et de ne pas s’opposer au changement. L’innovation exige un esprit ouvert, un sens aigu du risque. Et comme l’exprimait récemment un industriel: ne pas oser diminue le risque d’erreur, mais diminue encore davantage le risque de succès", a-t-il enchaîné. Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur a ensuite passé en revue une panoplie de mesures qui seront consenties pour favoriser l’innovation, la recherche, l’activité des fonds en capital à risque, la "croissance verte" et les technologies de l’information et de la communication.

Jeannot Krecké a estimé qu’il ne faut pas non plus ignorer les questions relatives à l’utilisation des ressources énergétiques, domaine pour lequel il a esquissé trois priorités pour l’avenir:

1. un plan d’action pour les énergies renouvelables qui abordera la question du financement de l'objectif de 11% jusqu’en 2020 ainsi que du lien avec les objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre;
2. la mise en place de la nouvelle réglementation en matière de performance énergétique des bâtiments fonctionnels et de la législation en matière de cogénération;
3. la détermination de sites pour la mise en place de nouvelles capacités de stockage de pétrole au niveau national pour sécuriser l’approvisionnement de notre pays.

Selon Jeannot Krecké "le gouvernement est en train de poser les jalons pour donner de nouvelles impulsions à l’économie luxembourgeoise". "Le Luxembourg doit miser sur cette carte, avant que ses voisins ne le fassent", a-t-il expliqué, en énonçant son objectif de " transformer notre économie moderne en une économie du progrès". Car pour le ministre, "l’avenir n’est pas un endroit vers lequel nous allons, mais un endroit que nous forgeons".