Romain Schneider à la conférence sur l'économie solidaire: "Dans le contexte actuel marqué par la crise, l'économie solidaire peut être un grand atout"

Le 24 novembre 2010, le département de l’Économie solidaire du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, avec l’assistance technique et logistique du Centre de recherche public Henri Tudor et de l’INEES, a organisé la conférence intitulée "vers de nouvelles perspectives pour l’économie solidaire au Luxembourg". En guise d’introduction, le ministre délégué à l’Economie solidaire, Romain Schneider, a esquissé les enjeux de l’économie solidaire au Luxembourg et a livré sa vision de ce concept qui couvre un champ assez vaste et n’a pas encore de définition de référence.

Elaborer ensemble une feuille de route

S’exprimant devant de nombreux acteurs issus de tous les secteurs de l’économie solidaire, Romain Schneider a expliqué "que la conférence devrait servir de plateforme participative", pour "jeter un regard en arrière et dresser un état des lieux des différentes actions qui ont été menées". Le ministre délégué à l’Economie solidaire a, par ailleurs, souligné le besoin d’impliquer l’ensemble des acteurs du terrain afin de discuter et d’élaborer ensemble une feuille de route portant sur les perspectives qui s’offrent à l’économie solidaire au Luxembourg.

Les nombreux échanges qui se sont déroulés avec les acteurs du terrain ont, selon Romain Schneider, permis non seulement de prendre conscience "que l’économie solidaire englobe un champ très vaste", mais aussi "d’esquisser de nouvelles pistes et d’identifier de nouveaux défis".

L’importance qui a été accordée lors de la déclaration gouvernementale du 29 juillet 2009 à l’économie solidaire, qui fut érigée en priorité gouvernementale et dotée d’un ministère, est, selon Romain Schneider, la preuve de l’importance qui incombe désormais à ce secteur. "Le Luxembourg dispose d’une grande avancée en la matière", a jugé Romain Schneider qui a estimé que "l’économie solidaire peut être un grand atout" dans le contexte actuel marqué par la crise financière. Dans son analyse, "la taille réduite du Luxembourg peut constituer un atout non négligeable dans la mesure où elle permet de nouer plus aisément des contacts avec les acteurs du terrain".

Définition de l’Economie solidaire

"Mais qu’est-ce que l’économie solidaire", s’est interrogé Romain Schneider avant de livrer sa réponse : "L’économie solidaire regroupe des activités pour augmenter le bien-être des citoyens par la prestation de services et par la mise à disposition de produits". Et d’ajouter que le concept d’économie solidaire gravite, selon lui, autour de 4 caractéristiques :

  • la solidarité, le développement durable,
  • les bénéfices qui reviennent à la collectivité,
  • une gestion autonome du pouvoir public,
  • des décisions prises d’une manière démocratique.

Pour Romain Schneider, l’essentiel n’était finalement pas de donner une définition précise à ce concept mais plutôt de lui conférer un "contenu".

Poids de l'économie solidaire au Luxembourg

Martine Hildgen, du ministère de l’Economie/ Statec a expliqué que le Statec ne dispose pas encore de toutes les informations statistiques nécessaires pour établir une cartographie détaillée de l’économie solidaire au Luxembourg. Elle a cependant souligné que 6 % des emplois et 4 % des entreprises au Luxembourg sont liés à l’économie solidaire.

Cartographie recensant les acteurs de l’économie solidaire luxembourgeois

La conférence était également l’occasion pour Laurence Johannsen, du CRP Henri Tudor de présenter une nouvelle cartographie des acteurs de l’économie solidaire luxembourgeois qui fut élaborée par l’Institut Européen de l’économie solidaire (INEES). Le projet qui s’adresse à la fois aux acteurs de l’économie solidaire, au grand public et aux autorités publiques, à été cofinancé par le Fonds social européen (FSE).

L’objectif de ce portail Internet interactif, est de recenser l’ensemble des acteurs de l’économie solidaire au Luxembourg afin de conférer une meilleure visibilité à ce secteur et de renforcer la collaboration entre les différents acteurs du terrain. Comme l’a expliqué Laurence Johanssen, le projet vise à "stimuler le travail en réseau et à contribuer à la création d’activités et d’emplois et l’émergence de nouveaux projets dans le domaine de l’économie solidaire".

Basé sur une approche à la fois participative et démocratique, le portail Internet, fournit des informations à la fois détaillées et concises sur les différentes initiatives en matière d’économie solidaire qui existent au Luxembourg. La cartographie permet au navigateur d’identifier en un coup d’œil les organisations qui concourent à "démocratiser l’économie". En cliquant sur les initiatives, affichées par le biais d’icônes, le navigateur peut recueillir des informations sur l’adresse, le site internet et le numéro de téléphone de l’initiative.

Le site fait appel à la participation des navigateurs en les invitant à soumettre des propositions pour définir ensemble le concept de l'économie solidaire. A coté d’actualités, il proposera également une série de portraits d’acteurs qui sont actifs dans le domaine de l’économie solidaire.

L’espace de coopération, qui est accessible en créant un compte en tant qu'acteur de l'économie solidaire au Luxembourg, permet de mettre en relation les différents acteurs de l’économie solidaire.

Sur le site Internet l’utilisateur peut également consulter une charte Ecosolux, qui a été rédigée par les acteurs de l’économie solidaire eux-mêmes au Luxembourg. Cette charte permet aux utilisateurs d’identifier une organisation d’économie solidaire et d’être sûrs qu’ils ne s’adressent pas à une société commerciale classique.

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