Sommet extraordinaire de la Grande Région sur la sécurité des centrales nucléaires

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé le 20 avril 2011 à Metz au sommet extraordinaire des chefs des exécutifs de la Grande Région sur la sécurité des centrales nucléaires de la Grande Région en général et des installations de Cattenom en particulier.

Le ministre de l’Intérieur et à la Grande Région, Jean-Marie Halsdorf, a également assisté aux travaux du sommet.

Des questions de sûreté, de sécurité et de fluidité de l’information en relation avec les centrales nucléaires ont figuré au coeur des débats. Sous la présidence de Jean-Pierre Masseret, président du Conseil régional de Lorraine, qui assure actuellement la présidence des exécutifs de la Grande Région, les partenaires ont abordé en particulier les risques liés à l’exploitation de la centrale de Cattenom, les mesures de prévention effectives et celles qui peuvent être améliorées ainsi que l’information et la protection des populations civiles.

Prenant en compte les craintes des citoyens de la Grande Région suite au drame japonais dans le complexe nucléaire de Fukushima et façe à la légitime attente des habitants d’une information claire, transparente et fiable sur les conditions de fonctionnement des installations nucléaires, les chefs des exécutifs de la Grande Région ont adopté une résolution dans laquelle ils demandent à la Commission européenne de leur communiquer les résultats des stress-tests appliqués aux centrales nucléaires de l’Union européenne. De plus, ils demandent que ces tests de résistance s’appliquent non seulement aux phénomènes naturels et aux problèmes techniques et technologiques, mais aussi à tout autre accident d’origine externe. En cas de résultats défavorables relatifs à la centrale de Cattenom, les partenaires exigent que celle-ci sera arrêtée.

Les partenaires de la Grande Région ont également réaffirmé la nécessité de dispositifs pérennes d’information des populations sur le fonctionnement des installations nucléaires. Concernant Cattenom, cette demande pourrait se concrétiser, selon eux, par l’élargissement de la composition de la commission locale d’information afin d’y associer les autres parties concernées de la Grande Région.

De plus, les parcipants au sommet ont convenu de renforcer la coopération dans l’établissement de plans de gestion opérationnelle des situations accidentelles par les autorités compétentes et d’adopter un programme régulier d’exercices communs. Finalement, il a été décidé de procéder à des échanges réguliers et coordonnés des informations relatives à la qualité de l’air issus des dispositifs mis en place par les partenaires et de promouvoir des actions coordonnées visant notamment à réduire la consommation énergétique.

Les chefs des exécutifs de la Grande Région ont convenu de se réunir une nouvelle fois avant la fin de l’année 2011 afin de prendre connaissance des premiers travaux pilotés par la Commission européenne.

Après la réunion, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a rappelé que la politique énergétique relevait de la compétence exclusive des États membres et qu’il n’y avait dès lors pas lieu de "décider aujourd’hui de la politique énergétique française ou européenne".

Soulignant que "le gouvernement luxembourgeois considère l’énergie nucléaire comme une technologie de transition", il a insisté sur le fait qu’il faudra assurer entretemps la sûreté maximale entourant toutes les centrales en Europe.

Concernant les tests de résistance des centrales nucléaires en Europe, Jean-Claude Juncker a demandé qu’ils soient conduits de façon très sérieuse et que les normes sécuritaires relatives aux centrales nucléaires soient revues par la suite au niveau européen. Selon lui, le Luxembourg a demandé que l’incidence d’un accident d’avion ou d’un attentat terroriste sera examinée dans le cadre des tests et que les centrales seront fermées en cas de résultats défavorables.

Le chef du gouvernement luxembourgeois a exigé aussi "qu’on exprime des idées claires sur la prolongation des activités d’exploitation à Cattenom", tout en rappelant l’opposition du gouvernement luxembourgeois à toute prolongation des activités à Cattenom. "Nous ne sommes certes pas propriétaire de Cattenom, mais tout de même co-détenteur d’un risque résiduel", a conclu le Premier ministre Jean-Claude Juncker.

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