Dernière modification le
Nicolas Schmit s'exprime sur la fermeture du bureau d'accueil pour demandeurs d'asile
Raisons qui ont conduit le gouvernement à fermer le bureau d'accueil pour demandeurs d'asile
Dans sa réponse, Nicolas Schmit a d’abord invoqué les raisons qui ont conduit le gouvernement à fermer le bureau d'accueil. Il a souligné que le Luxembourg est actuellement confronté à une situation exceptionnelle en ce qui concerne le nombre de demandes de protection internationale suite à l’abolition de l'obligation de visa pour les personnes originaires des pays des Balkans occidentaux (Serbie, Monténégro et Macédoine, Bosnie, Albanie). Dans son analyse, la situation ressemble à celle que le Luxembourg a connu au cours de la guerre du Kosovo, à la différence qu'il n'y a pas de guerre et que ces personnes sont autorisées à entrer en toute liberté dans l'espace Schengen, sans visa, à condition d’être titulaires d'un nouveau passeport biométrique et d’être en possession de moyens suffisants pour subvenir à leur besoins.
Nicolas Schmit a rapporté que l’afflux de demandeurs de protection internationale en provenance des pays des Balkans de l'Ouest, qui a augmenté sans cesse depuis septembre 2010 et a explosé au cours des 3 derniers mois, est actuellement impossible à gérer par le personnel mis en place. Il a précisé que le Service des réfugiés, qui a su gérer la première vague de demandes en 2010, n’a pas pu assurer le suivi des demandes d'asile qui ont été déposées depuis le mois de janvier 2011 (1.550 demandes).
Pour illustrer l’ampleur du phénomène migratoire, le ministre de l'Immigration a précisé que 165 personnes se sont présentées au cours de la semaine du 26 septembre 2011 auprès du Service des réfugiés et que 42 nouveaux arrivants en provenance de la Serbie et de la Macédoine ont été enregistrés au cours du 10 octobre 2011.
Selon Nicolas Schmit, la décision de fermer de manière temporaire le bureau d'accueil a été prise le 30 septembre 2011 et elle a été renforcée par les informations inquiétantes provenant du bureau de coopération à Pristina qui a constaté "qu'une nouvelle vague d'émigrants pour le Luxembourg était en train de se préparer pour partir encore avant l'hiver". Nicolas Schmit a précisé que ces constatations ont été corroborées par celles de la fondation Caritas Luxembourg qui a retenu: "...ils ont entendu parler du Luxembourg comme un pays en bonne santé économique et calme, et cela les aurait poussés à venir au Luxembourg. Pourtant leur souhait n'était absolument pas de demander asile, mais à leur arrivée, il n'y avait pas d'autre alternative pour assurer la prise en charge du quotidien".
Mesures qui ont été prises pour faire face à l’augmentation des demandes de protection internationale
Nicolas Schmit a ensuite évoqué les mesures qui ont été prises par le gouvernement pour faire face à l’augmentation des demandes de protection internationale.
Il a souligné que le gouvernement luxembourgeois se concertera avec les autorités belges qui sont confrontées à un problème similaire, en vue d'en saisir la Commission européenne. Le ministre de l’Immigration a expliqué en outre que la fermeture du bureau d'accueil a permis de procéder à l'enregistrement de tous les dossiers des personnes arrivées avant le 30 septembre et que le bureau pourra de nouveau être ouvert. "Pour renforcer l'occupation du bureau d'accueil", explique Nicolas Schmit "le gouvernement a procédé à une réaffectation d'agents [...]" " [...] qui laisseront évidemment de nouvelles lacunes dans la chaîne du traitement des demandes de protection internationales". Et d’où la possibilité "que certaines auditions ne pourront pas avoir lieu aux dates prévues et que certaines décisions seront retardées."
Nicolas Schmit a également attiré l’attention sur l’introduction d’un système de canalisation des demandes. Celui-ci prévoit qu’un nouvel arrivant recevra dès son arrivée un numéro d'ordre avec indication de la date à laquelle il est invité à se présenter avec les membres de sa famille qui l'accompagnent, pour ouvrir définitivement son dossier. "En attendant, il sera prié de compléter un formulaire qui lui est remis, ce qui permettra d'accélérer la procédure d'ouverture du dossier", a-t-il expliqué.
"La procédure du dépôt de la demande de protection sera ainsi fractionnée", a déclaré Nicolas Schmit en ajoutant qu’elle ne s’oppose pas aux "obligations découlant des traités et obligations souscrites par le Grand-Duché". Il a précisé enfin qu’il y aura d'abord la présentation de la demande par le demandeur d'asile qui sera acceptée immédiatement et que le demandeur se présentera, par la suite, au bureau d'accueil pour le traitement de la demande.