Jean-Claude Juncker à la réunion extraordinaire du Conseil européen

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé à la réunion extraordinaire du Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement, qui a eu lieu les 22 et 23 novembre 2012 à Bruxelles.

Le Conseil européen extraordinaire avait pour sujet principal le cadre financier pluriannuel de l'Union européenne pour la période 2014-2020. À l'issue de plusieurs heures de discussions, les chefs d'État et de gouvernement ont donné un mandat au président du Conseil européen Herman van Rompuy de poursuivre les consultations, afin de trouver un consensus parmi les 27 États membres. La suite des discussions concernant le cadre financier pluriannuel a été reportée au début de l'année 2013.

Lors de la conférence de presse à l'issue du Conseil européen, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a estimé que "le Conseil européen que nous avons eu hier soir et aujourd'hui fut un Conseil européen intermédiaire, dans la mesure où dès sa convocation, il fut assez évident qu'il ne saurait y avoir d'accord. Les positions nationales, en règle générale très divergentes, méritent à être rapprochées, ce que nous avons tenté de faire aujourd'hui. Je vois ce rapprochement sur certains points, mais je vois tout de même des différences de taille qui restent entières entre les différentes délégations nationales."

En ce qui concerne la position du Luxembourg, le Premier ministre a expliqué que "sur le plan national, les propositions du président Van Rompuy nous ont donné grosso modo satisfaction". Et de poursuivre: "Il est entendu qu'en Union européenne, il faut également faire des économies. Seulement, nous souhaitons que ces économies soient faites dans des domaines appropriés."

En ce qui concerne le budget pour la politique agricole commune, Jean-Claude Juncker a déclaré: "La délégation luxembourgeoise estime que la politique agricole européenne est une dimension importante des politiques européennes. J'ai insisté sur le fait que l'Europe devrait tout faire pour garder son autarcie alimentaire, afin de ne pas devenir un jour dépendante du reste du monde en ce qui concerne son alimentation." Le Premier ministre a mis en garde que "la question de la subsistance alimentaire n'est pas une question théorique, c'est une question stratégique de première importance pour l'Union européenne. L'Europe a besoin d'une politique agricole forte."

"Par ailleurs", a noté Jean-Claude Juncker, "je suis contre des coupes budgétaires dans deux domaines particuliers, qui ne font pas partie du budget européen à proprement parler, mais qui fonctionnent en parallèle au budget européen. Il s'agit d'un côté du Fonds de compensation, destiné à soutenir les personnes ayant perdu leur emploi suite à des restructurations. Et d'un autre côté, il s'agit du Fonds européen de développement, où la Commission européenne a proposé des réductions. Je suis d'avis que ce serait là un message erroné au reste de la planète, que de nous éloigner de nos engagements en matière de politiques de coopération au développement."

En ce qui concerne les politiques de croissance et de cohésion sociale, Jean-Claude Juncker a noté que "je souhaiterai que le Conseil européen, c'est-à-dire les chefs d'État et de gouvernement, qui font de grandes déclarations au sujets de la croissances et de la cohésion sociale, fassent en sorte que les politiques que nous financerons maintenant correspondent effectivement à ce que nous avions fait entendre comme ambitions au cours des deux dernières années."

En guise de conclusion, le Premier ministre luxembourgeois a estimé que "la distinction entre contributeurs net et pays bénéficiaires est une distinction qui m'énerve profondément. Je suis d'avis que nous tous, les 27 États membres, sommes des bénéficiaires nets de l'intégration européenne."

Par ailleurs, le Conseil européen a adopté une décision portant nomination de M. Yves Mersch au directoire de la Banque centrale européenne, pour une durée de huit ans, à partir du 15 décembre 2012. Yves Mersch succédera à José Manuel González-Páramo, dont le mandat s'est achevé le 31 mai 2012. L'article 283, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne précise que les nominations au directoire de la BCE sont effectuées "par le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, sur recommandation du Conseil et après consultation du Parlement européen et du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, parmi des personnes dont l'autorité et l'expérience professionnelle dans le domaine monétaire ou bancaire sont reconnues".

Dernière mise à jour