Dernière modification le
Extension et modernisation de la station de traitement du SEBES: Un investissement important pour assurer la qualité et la sécurité d’approvisionnement de l’eau potable au Luxembourg
Dans le cadre d’une conférence de presse, les ministres Carole Dieschbourg et Dan Kersch ont informé sur le projet de modernisation de la station de traitement du SEBES.
- Même si les consommateurs utilisent de plus en plus rationnellement leur eau potable compte tenu, entre autres, de l’efficacité des installations sanitaires, le développement économique et démographique du Luxembourg fait croître la demande en eau destinée à la consommation humaine.
- Ainsi, le Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre (SEBES) est contraint de renforcer sa capacité de production et de distribution d’eau potable.
- Ce renforcement se fera par la construction d’une nouvelle station de traitement d’eau à Eschdorf répondant aux meilleures techniques disponibles pour assurer une qualité optimale de l’eau potable.
- Le gouvernement continuera, en parallèle, ses efforts pour la protection des sources et forages d’eau souterraine, communale et régionale, autres sources importantes d’eau potable au Luxembourg. Des zones de protection pour ces ressources de grande valeur pour l’approvisionnement en eau potable seront mises en place afin d’en assurer une exploitation durable.,
- Un concept pour la protection du bassin versant de la Haute-Sûre est en cours d’élaboration.
Besoins accrus en eau potable et capacités limitées
La demande d’eau auprès du SEBES a constamment progressé depuis sa première fourniture en 1969. Elle accuse de façon générale une tendance à la hausse, tel que représentée dans le tableau suivant:
Fourniture Pointe
moyenne de fourniture (en m3/jour)
|
Moyenne 1970-1979 35’192 55’800 |
Moyenne 1980-1989 35’072 63’700 |
Moyenne 1990-1999 38’637 71’068 |
Moyenne 2000-2009 47’118 76’308 |
Moyenne 2010-2015* 54’499 79’805 |
*année 2015 jusqu’à début septembre |
Afin de pouvoir évaluer la future demande en eau potable du pays, une étude sur les futurs besoins en eau potable a été réalisée. Cette étude a montré que, malgré la baisse de la consommation en eau potable par habitant, la croissance de la population de résidence ainsi que l’augmentation de l’activité économique et de la population active sur le territoire font augmenter le besoin en eau potable du Luxembourg.
Le SEBES dispose actuellement d’une capacité de traitement de pointe de 110’000 m3 par jour, qui se compose d’une part du traitement des eaux du lac de la Haute-Sûre d’une capacité de 72’000 m3 par jour et d’autre part des sites de forages, appelés solution de rechange, permettant de combler les pointes d’approvisionnement, d’une capacité de 38’000 m3 par jour.
2) La nouvelle installation
Face aux besoins accrus en eau potable au Luxembourg, le Comité du SEBES a décidé le 27 février 2015 de procéder à une augmentation de sa capacité de production par la construction d’une nouvelle station de traitement présentant une capacité nominale de traitement d’eau de 110’000 m3 par jour.
- Un procédé de traitement moderne
La nouvelle station, qui sera construite à côté du réservoir d’Eschdorf, disposera d’un traitement multi-barrières pour éliminer les agents nuisibles à la santé humaine et pour garantir une gestion des risques très poussée.
Le nouveau procédé de traitement appliquera une technique de traitement membranaire qui est à la pointe du progrès technique.
- Deux filières indépendantes
Pour des raisons de sécurité d’approvisionnement, la capacité de traitement nominale de 110’000 m3 par jour est répartie en deux filières, séparées respectivement par des murs et des portes coupe-feu, d’une capacité de 55’000 m3 par jour chacune. Ainsi, en cas d’incident majeur mettant hors service une des deux filières pour une longue durée, la deuxième restera en parfait état de fonctionnement et assurera, avec la capacité de la solution de rechange du SEBES, l’approvisionnement en eau destinée à la consommation humaine du réseau de distribution des membres du SEBES.
La nouvelle station de prise d’eau servant au transfert de l’eau du barrage vers la station de traitement, sera également conçue de façon à prélever de l’eau brute directement à partir de la Sûre. Ceci permettra au SEBES de maintenir une production d’eau potable en situation de vidange du réservoir.
3) Le choix et l’aménagement du site
La nouvelle station de traitement du SEBES sera construite à Eschdorf à côté du réservoir d’eau qui sera agrandi en même temps. Les constructions réalisées dans le cadre de ce projet comprennent également une nouvelle station de prise d’eau et de pompage, ainsi que le dédoublement des conduites d’eau brute entre le barrage et la nouvelle station d’Eschdorf ainsi qu’entre Eschdorf et Schankengraecht.
Pour réduire l’impact sur l’environnement, le projet prévoit l’utilisation d’un minimum de surface bâtie. Ainsi, la nouvelle station de traitement sera construite sur plusieurs étages, à côté, voire même sur l’extension du réservoir principal d’Eschdorf.
Les bâtiments techniques, c’est-à-dire les halls de stockage, les ateliers, le garage pour les véhicules de service et la gestion des déchets seront regroupés sur le site d’Eschdorf à proximité de la station de traitement.
Afin de réduire les dépenses énergétiques, les pompes de refoulement seront alimentées grâce à l’électricité produite par une nouvelle station de transformation électrique sur le site actuel de traitement de l’eau.
4) Des visites pour le grand-public
Le SEBES offrira au public la possibilité de visiter ses installations à Eschdorf. Les visiteurs seront informés sur la ressource principale en eau, le lac de la Haute-Sûre et les mesures de protection y relatives. Ils pourront entrer par une galerie souterraine du bâtiment administratif au cœur de la station de traitement.
5) Le financement du projet
Le devis pour le projet s’élève à 166 millions (hors tva)
Le SEBES a été créé par la loi du 31 juillet 1962 pour renforcer l’alimentation en eau potable du pays par la réserve d’eau du lac de la Haute-Sûre. Il est administré paritairement par l’Etat et le secteur communal regroupant la Distribution d'Eau des Ardennes (DEA), le Syndicat des Eaux du Sud (SES) et la Ville de Luxembourg.
La parité dans les organes du syndicat a également été appliquée dans l’acte fondateur à une participation de l’Etat à raison de 50% aux investissements du syndicat. Comme pour toutes les infrastructures du SEBES dans le passé, l’Etat prendra en charge 50% du coût d’investissement du projet d’extension avec modernisation fondamentale du traitement des eaux du lac de la Haute-Sûre.