UNESCO: exposition sur le "Rayonnement architectural de l'abbaye d'Echternach"

Organisation:

Exposition organisée par le ministère de la Culture du Grand-Duché du Luxembourg et la délégation permanente du Luxembourg auprès de l'UNESCO en collaboration avec le secrétariat général de l'UNESCO

Date et lieu de l'exposition:

Date: du 12 janvier au 4 février 2000

Lieu:
Maison de l'Unesco
7, place Fontenoy (hall Ségur)
Paris

Vernissage:

L'exposition sera inaugurée le 12 janvier 2000 par Erna Hennicot-Schoepges, ministre de la Culture, de l'Education supérieure et de la Recherche, et par Koichiro Matsuura, directeur général de l'UNESCO.

A cette occasion, la ministre Hennicot-Schoepges remettra officiellement une tapisserie à l'UNESCO qui est un don du Grand-Duché de Luxembourg au Musée international de la Nativité de Bethléem. L'UNESCO, qui avait pris l'initiative de ce musée, veillera à l'acheminement de cette oeuvre. La tapisserie, créée par Sus Feider-Hierzig, représente la crèche de Noel.

Thème de l'exposition:

L'exposition a pour thème la diffusion du modèle architectural constitué par la construction au 18e siècle d'une nouvelle abbaye d'Echternach vers l'architecture civile et rurale de la grande région environnante.

Dès 1727, l'abbaye d'Echternach a entamé un important programme de construction qui a culminé avec l'achèvement en 1734 d'une nouvelle abbaye et de ses bâtiments annexes.

Au-delà de cette construction fondatrice, il fut décidé de construire un certain nombre de dépendances et domaines à vocation civile dans un rayon de 70 km autour de la maison-mère.

Une fois l'abbaye achevée, un grand nombre de maçons, sculpteurs, ébénistes et autres artisans provenant d'Autriche et de France sont restés au Luxembourg et dans les régions avoisinantes, où ils ont consacré leurs talents à la construction d'importantes fermes qui parsèment encore aujourd'hui les paysages de la grande région.

C'est ainsi qu'un style architectural original, dénommé "style Impératrice Marie-Thérèse" (du nom de la souveraine autrichienne bien connue qui a régné entre 1740 et 1780 sur les Pays-Bas autrichiens, y compris le Duché de Luxembourg) s'est développé à partir de l'architecture religieuse et s'est diffusé dans les réalisations marquantes de l'architecture civile et rurale de la deuxième moitié du 18e siècle.

Historique de l'abbaye d'Echternach

L'abbaye d'Echternach fondée en 698 par le moine irlandais Willibrord, avait entretenu une école de miniatures durant le Moyen Age et n'avait cessé de s'enrichir durant des siècles si bien que les biens acquis et une fortune considérable ont permis au 18e siècle de construire un monastère d'une haute qualité architecturale.

Par surcroît une longue période de paix et les bienfaits économiques du régime autrichien (1714-1794) ont favorisé les échanges culturels à un niveau élevé. C'est ainsi que les abbés avaient fait appel à des architectes français et à des maîtres-bâtisseurs autrichiens pour se faire construire à partir de 1727 une maison-mère qui symbolise l'esprit créateur français et le savoir-faire allemand.

Cette synthèse est bien typique pour le Luxembourg situé entre les deux grandes nations (rappelons que ces mêmes Luxembourgeois s'expriment toujours dans les deux langues sans oublier leur propre dialecte qu'ils utilisent quotidiennement).

La grande abbaye d'Echternach -une fois achevée en 1734- fut entourée d'autres bâtiments, comme une orangerie, des pavillons, des jardins à la française, des cours, des fontaines etc., si bien qu'on peut parler -toutes proportions gardées- d'un "petit Versailles" implanté dans une ville de province.

Ce programme achevé, les moines n'avaient pas encore épuisé leurs réserves financières et ils reprirent leurs activités dans la grande région où ils étaient propriétaires pour construire des résidences secondaires, des domaines et des dépendances, finalement des fermes pour pouvoir mieux gérer leurs biens.

Ces bâtiments, tous fidèles au style abbatial ne pouvaient pas laisser insensibles les villageois qui, à leur tour, avaient profité de l'essor économique, de l'affranchissement du système de la féodalité et de la présence d'architectes et d'artisans étrangers qui, en grande majorité, s'étaient implantés définitivement au Duché du Luxembourg.

Le talent de ces artisans s'est littéralement greffé sur les façades des maisons rurales affichant ainsi le style baroque dans toute sa beauté.

Les fermiers d'alors ne furent évidemment pas les créateurs de ces prestigieuses maisons, mais ils furent ouverts à des formes nouvelles qui leur permettaient en même temps de montrer leur richesse et leur fierté innée. Plus encore: le style de l'abbaye d'Echternach s'est répandu sur la très grande région jusqu'à un périmètre de quelque 70 km et marque aujourd'hui encore le paysage culturel du Luxembourg et des régions limitrophes.

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