Inauguration de la Section spéciale "Femmes étrangères" (SSFE)

Suivant décision prise par le Conseil national pour étrangers, la Section spéciale ‘Femmes étrangères’ (SSFE) a été inaugurée le 9 mars 1999, en présence de Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille, de la Solidarité Sociale et de la Jeunesse.

Lors de cette même réunion, les membres de la section ont élu leur présidente et le bureau.

Au cours des premières réunions, la section spéciale, dans le cadre des compétences lui attribuées, a entamé ses discussions en vue de la meilleure représentation possible des intérêts des femmes étrangères vivant au Luxembourg.

Dans le cadre du débat entamé sur les différents domaines d’intervention de la SSFE, le groupe a retenu plusieurs priorités:

  • Mesures concernant l’emploi notamment l’égalité des chances sur le lieu de travail, l’accès aux formations professionnelles et les problèmes liés au travail non déclaré.

  • L’organisation de la vie familiale dans un pays étranger, la garde des enfants, la participation effective à l’éducation des enfants, les difficultés linguistiques, les situations d’éclatement des familles.

  • Statut juridique: les mesures de protection sociale (pensions, etc), les lois concernant le divorce, la pension alimentaire, la prise en charge des enfants et le partage des pensions de retraite.

La plupart des thèmes abordés concernent les femmes en général, mais les sujets paraissent bien plus difficiles au groupe de personnes - femmes étrangères qui se trouvent dans un pays étranger, confrontées à des lois, des habitudes et des comportements différents par rapport à leur pays d’origine.

Ainsi, la Section spéciale ‘Femmes étrangères’ a décidé de conduire une première analyse statistique de la situation des femmes étrangères au Grand-Duché de Luxembourg.

La Section note à ce propos que sur une population résidente de 429.000 personnes, 75.000 ou presque 18% sont des femmes étrangères. Parmi la population adulte, quelque 49% des femmes étrangères sont économiquement actives, comparé avec 33% des femmes luxembourgeoises.

La SSFE relève en outre que les femmes étrangères sont plus souvent confrontées au chômage (6,25%) - deux fois plus que les femmes luxembourgeoises et pratiquement quatre fois plus que les hommes luxembourgeois.

Il s’est révélé en outre que les femmes étrangères sont en moyenne plus jeunes que les femmes luxembourgeoises et qu'elles ont un niveau d’éducation inférieur.

Une analyse plus approfondie a montré que souvent les femmes étrangères qui ont un poste de cadre ou qui exercent une profession libérale sont proportionnellement aussi nombreuses que leurs collègues luxembourgeoises.

La SSFE constate que la population féminine étrangère est beaucoup moins homogène que ne le relèvent certains constats sur la société en général.

Dans ce contexte, la Section spéciale ‘Femmes étrangères’ continue évidemment à collecter et analyser les diverses statistiques.

Outre la recherche de données statistiques, la SSFE a réalisé une enquête auprès des administrations communales dans le but de connaître les activités destinées aux femmes étrangères, réalisées notamment au niveau des commissions consultatives. La SSFE sera ainsi amenée à formuler certaines recommandations aux communes.

Les résultats d’une enquête menée auprès des associations oeuvrant en faveur des étrangers au Grand-Duché de Luxembourg sont en train d’être analysés par la SSFE. La Section se penchera en outre sur un examen de la procédure judiciaire en matière de divorce, procédure souvent angoissante et complexe pour les femmes étrangères.

Enfin, la Section spéciale ‘Femmes étrangères’ se concertera régulièrement avec le ministère de la Promotion féminine, ainsi que le Comité du Travail féminin, ou encore le Service à la Condition féminine, institué dans certaines communes du pays.

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