Analyse de l'Education par le Conseil national pour Etrangers

Dans le cadre de ses derniers travaux, la Section spéciale Education (SSE) du Conseil national pour Etrangers (CNE) a analysé le programme du nouveau Gouvernement dans le domaine de l’Education.

La SSE salue les initiatives annoncées, favorisant la scolarisation des enfants étrangers, tout en regrettant de ne pas pouvoir percevoir un concept d’ensemble sur le sujet. La section estime qu’un tel concept doit être recherché en collaboration avec tous les intéressés.

La section salue par ailleurs l’amélioration prévue de l’observation statistique, tout en soulignant la nécessité des études longitudinales de la population scolaire.

La SSE note que les projets-pilotes d’alphabétisation en français forment une ouverture incontestable, répondant à ses attentes. Ces projets ayant cependant un caractère très limité et ne réglant par conséquent pas le problème d’une grande majorité des élèves concernés par l’apprentissage de la langue allemande.

Elle insiste que l’enseignement de la langue allemande aux enfants étrangers devrait faire l’objet d’un effort plus spécifique, tenant compte des nombreuses difficultés que ces enfants rencontrent. Elle souhaite que la langue allemande soit enseignée comme langue étrangère et s’interroge sur le moment ainsi que les modalités de la réintégration prévue dans des classes traditionnelles.

Dans le cadre de la révision des commissions scolaires et du Conseil supérieur de l’Education nationale, la SSE estime souhaitable que les parents étrangers y soient représentés.

Elle salue également la création d’un responsable de bâtiment scolaire, tout en souhaitant que cette personne ait aussi des responsabilités dans la coordination pédagogique et puisse agir en tant que personne de référence.

La section est aussi favorable à l’introduction de nouveaux rythmes scolaires, pourvu que ceux-ci entraînent un encadrement adéquat des élèves au niveau des aides aux devoirs, des cantines, des activités parascolaires, etc.

Dans l’enseignement post-primaire, la SSE note avec satisfaction l’institution d’un ‘Ombudsman’, bien que la mission de ce médiateur reste encore à être précisée.

Pour ce qui est de l’introduction d’un Bac International, la SSE estime que même si ce bac fonctionne selon une approche pédagogique tout à fait différente de celle du système luxembourgeois, il pourrait constituer une solution pour un nombre limité d’élèves.

La section souligne encore qu’il faut prévoir une série de mesures cohérentes menant de l’alphabétisation, soit en allemand, soit en français, jusqu’au bac. Ceci est essentiel pour l’intégration des élèves étrangers, qui jusqu’à présent se voient souvent forcés de prendre l’option d’une scolarisation à l’étranger.

Enfin, très attentive au caractère nécessaire d’indépendance du système scolaire en général, la SSE met l’accent sur les questions que suscitent un partenariat avec des entreprises privées. Elle estime que le sponsoring, déjà pratiqué, devrait être absent dans l’ensemble des établissements scolaires.

Finalement, la SSE estime que la lutte contre l’échec scolaire, explicitement mentionnée dans le programme gouvernemental, nécessite d’autres mesures urgentes, innovatrices et audacieuses dans un concept global. Il y va de l’avenir de nombreux jeunes du Grand-Duché de Luxembourg.

Communiqué par le Conseil national pour Etrangers

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