François Biltgen participe à la 88e session de la Conférence Internationale du Travail à Genève

Le mercredi 7 juin 2000, François Biltgen, ministre du Travail et de l'Emploi, s'est adressé à la Conférence internationale du Travail qui siège du 30 mai au 13 juin 2000 à Genève.

Dans son intervention, François Biltgen a rappelé la revendication de Juan Somavia, directeur général du Bureau international du Travail, pour une union mondiale en faveur d'un travail décent. Pour François Biltgen doter l'économie mondiale du pilier éthique qui lui manque est important, mais surtout il faudra doubler le nouvel ordre économique mondial d'un nouvel ordre social mondial. Ceci implique quatre éléments fondamentaux:

1. Le partenariat social

Les partenaires sociaux doivent être plus directement responsabilisés pour mieux prendre en compte la nécessité de créer des emplois de qualité, mieux répartir l'emploi et les richesses. Il faudra agir concrètement, comme devront le faire les Etats et les organisations internationales, pour ceux qui sont exclus ou ceux qui risquent d'être exclus, notamment de la société de l'information.

2. Le volontarisme politique

François Biltgen plaide pour une politique de l'emploi et une politique sociale volontaristes. A son avis, penser qu'une évolution économique positive entraîne automatiquement un niveau de protection sociale et de droit du travail élevé est un leurre. La mondialisation ne créera pas d'elle-même un cercle vertueux entraînant vers le haut la protection sociale. Ce cercle vertueux n'est possible qu'au prix des efforts réunis de la part de tous les acteurs concernés.

3. La mise en place d'un cadre juridique

Pour François Biltgen, les réflexions du Bureau international du Travail se basent, du moins à l'heure actuelle, trop exclusivement sur une approche morale. Il faudra parvenir à traduire cette approche éthique dans des démarches politiques et juridiques concrètes. Dans l'immédiat, François Biltgen plaide pour l'extension, à l'échelle mondiale, du socle des droits sociaux minimaux contraignants adopté en 1998, pour l'intégration formelle des normes sociales dans le commerce mondial et l'institution de processus de surveillance multilatérale aussi contraignants que possible.

4. La réunion de ces trois éléments dans un cercle vertueux

Selon le ministre, l'Union européenne a dépassé les considérations de pure éthique pour mettre en œuvre concrètement et juridiquement une politique intégrée visant tant l'emploi que la décence de l'emploi. Depuis le sommet de Luxembourg, l'Europe a compris que la politique économique et structurelle, la politique de l'emploi, et la politique d'inclusion sociale sont nécessairement complémentaires. François Biltgen convient qu'au delà de l'UE, l'état de développement des uns et des autres diffère largement. Mais il maintient que seule une politique cohérente, volontariste, juridiquement encadrée peut nous faire avancer vers un ordre mondial avec une économie performante, des démarches actives contre le chômage et en faveur de l'emploi pour tous et des mesures efficaces contre l'exclusion sociale.

En marge de la conférence, le ministre a rencontré le directeur général du BIT, M. Juan Somavia, il a également rencontré son homologue tchèque, le ministre Spydla. Dans sa qualité de ministre délégué communications, François Biltgen a également saisi son passage à Genève pour évoquer avec Y. Utsumi, secrétaire général de l'Union internationale des Télécommunications, les relations entre le Luxembourg et l'UIT.

Communiqué par la R.P. du Luxembourg à Genève/ministère du Travail

(Publié le 8 juin 2000)

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