Le ministre Charles Goerens reçoit l'ambassadeur de l'UNCCD

Mercredi 20 septembre 2000, Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, a reçu le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (UNCCD), M. Hama Arba Diallo.

Le problème de la dégradation des terres dans les régions arides, y compris dans de nombreux pays cible de la coopération luxembourgeoise, n'a cessé de s'aggraver au cours des vingt dernières années. Contrairement aux idées préconcues, la désertification est avant tout un problème de développement durable. Elle concerne la pauvreté et le bien-être des populations autant que la protection de l'environnement.

Toute une série de questions économiques et sociales, telles que sécurité alimentaire, migrations et stabilité politique, sont étroitement liées à la dégradation des terres, au même titre que des questions environnementales telles que les changements climatiques, la diversité biologique et les ressources en eau douce. A travers le monde, plus de 250 millions de personnes sont directement touchées et un milliard environ de personnes sont menacées par la désertification.

Découlant directement du Sommet de la Terre de Rio (1992), la Convention devrait profondément remodeler le dispositif de l'assistance internationale. Elle cherche à engager les pays et institutions donateurs et les pays bénéficiaires dans un nouveau partenariat: dans le cas de l'Afrique, les rôles respectifs des donateurs et des bénéficiaires sont définis avec précision dans des accords de partenariat élaborés conjointement.

Autre nouveauté radicale, l'accent placé sur la démarche "partant de la base", avec forte participation locale dans la prise de décisions. De par le passé, les collectivités locales sont généralement restées relativement passives dans les projets de développement. La Convention les place désormais sur un pied d'égalité avec les autres acteurs du développement. Les collectivités et leurs dirigeants, ainsi que les organisations non gouvernementales, les experts et les fonctionnaires, coopèrent étroitement pour définir les programmes d'action. Afin que cette démarche novatrice et complexe puisse être efficace, il est possible que des campagnes de sensibilisation soient nécessaires pour informer la population des possibilités inédites qu'offre cette convention.

Ayant ratifié la Convention le 4 février 1997, le Luxembourg a financé entre 1995 et 1998, pour un montant de 33 millions de LUF sur trois ans, un projet intitulé "Appui à la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (UNCCD) au Cap Vert". Les fonds de cette contribution sont gérés par le Bureau de la Lutte contre la Désertification et la Sécheresse (UNSO) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le bureau du PNUD au Cap Vert. Le Bureau du PNUD du Cap Vert et le Gouvernement capverdien cofinancent ce projet visant au renforcement institutionnel du Cap Vert pour mettre en œuvre ses politiques de développement durable, tout en répondant aux besoins urgents des municipalités les plus affectées par la sécheresse.

Vu le succès de ce projet, le Luxembourg appuie actuellement une deuxième phase du même projet, de l'ordre de 30 millions de LUF sur trois ans. Dans le même contexte, le Luxembourg dispose d'un fonds spécial de lutte contre la désertification (10.000.000 Luf) accordé à des ONG luxembourgeoises sous forme d'un don. Afin de bénéficier de ce don, l'ONG SOS-SAHEL INTERNATIONAL a élaboré et mis en œuvre depuis 1998 un projet qui s'élève à 5.000.000,-LuF et ayant comme objectif la réhabilitation du potentiel productif du terroir de la communauté villageoise de Buburkabé par des actions de lutte contre la désertification et contre les effets de la sécheresse au Burkina Faso.

La Convention a également créé un certain nombre d'institutions et de procédures destinées à orienter les mesures internationales. L'organe suprême de la Convention est la Conférence des Parties, qui unira tous les gouvernements ayant ratifié la Convention. La quatrième Conférence des parties (COP IV) se tiendra à Bonn du 11 au 22 décembre 2000. Les délégués de plus de 170 pays, dont le Luxembourg, parties à la Convention vont se rencontrer à Bonn, en vue de convenir des voies et moyens de promouvoir leurs efforts de lutte contre la désertification à l'échelle mondiale. Plus de 2000 délégués des pays Parties à la Convention sont attendus à cette occasion, y compris des chefs d'Etat et de gouvernement, des ministres, et des représentants des organisations inter gouvernementales et non gouvernementales, les organes spécialisés des Nations Unies et les Médias.

Communiqué du ministère des Affaires étrangères - direction de la Coopération au Développement

 

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