Les relations franco-belgo-luxembourgeoises dans le domaine ferroviaire

Le 11 décembre 2000, Isabelle Durant, Jean-Claude Gayssot et Henri Grethen, ministres en charge des transports en Belgique, en France et au Luxembourg ont eu un échange de vues sur plusieurs dossiers d'actualité dans le domaine du chemin de fer qui engagent les intérêts des trois pays.

1. une stratégie commune pour l'acheminement du fret dans la région transfrontalière belgo-franco-luxembourgeoise

Forts du succès grandissant pour le trafic marchandises du corridor de fret Belifret reliant la Belgique, le Luxembourg, la France, l’Italie et l’Espagne, les ministres entendent d’ores et déjà réfléchir aux problèmes de capacité d'infrastructure auquel ce corridor devrait connaître à terme sous l'effet de l'augmentation du trafic par rail dans la région transfrontalière englobant le Sud de la Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg et la Lorraine.

C'est pourquoi ils ont mis au point, conjointement avec les CFL, la SNCB, RFF et la SNCF un inventaire des mesures utiles pour améliorer l'écoulement du trafic en optimisant la capacité de l'itinéraire ferroviaire de référence passant par Namur, Luxembourg, Bettembourg, Thionville et Metz. Cet itinéraire est destiné à être remplacé en Belgique par l'axe Athus-Meuse dès l'achèvement de travaux d'adaptation en cours de cette ligne, prévu pour 2002. Au Luxembourg la capacité de ligne sera augmentée au même horizon et améliorera la circulation des trains entre Pétange et Bettembourg, où un axe de délestage de l'itinéraire direct sera mis au point grâce au relèvement de la capacité de trafic des lignes Pétange-Luxembourg et Luxembourg-Bettembourg. En France des aménagements analogues seront prévus entre la frontière avec le Grand-Duché et Metz en vue d’homogénéiser la capacité de l’ensemble de l’itinéraire.

Pour faire face à la croissance du trafic attendue tant dans le domaine du fret qu'en relation avec le transport voyageurs (relations régionales et arrivée du TGV-Est Européen) un itinéraire alternatif sera créé qui, raccordé à l'axe Athus-Meuse près d'Athus, passera par Mont-St.-Martin, Longwy et Conflans-Jarny en direction de Toul, mais qui s’accompagnera pour le Luxembourg, du maintien du niveau de trafic fret actuel sur l'axe de référence.

Cet accord a été scellé par la signature d'un Memorandum of understanding entre les 3 ministres et les mandataires des CFL, de RFF et de la SNCB.

2. une volonté politique commune pour améliorer le trafic voyageurs sur l'axe Bruxelles-Luxembourg-Strasbourg

La rencontre ministérielle du 11 décembre 2000 a par ailleurs fourni l'occasion aux trois ministres de faire le point sur l'amélioration de la relation voyageurs sur l'axe Bruxelles-Luxembourg-Metz-Strasbourg. Ceux-ci ont pris connaissance d’un premier rapport intermédiaire d'un groupe d'experts travaillant depuis le mois de février 2000 à la mise au point de mesures destinées à améliorer le confort et à réduire le temps de parcours sur cet axe ferroviaire important, maillon de communication essentiel entre les trois villes-sièges principales d'institutions européennes.

Tout en prenant note des premières améliorations de confort sur la relation Bruxelles-Luxembourg par la mise en service depuis le 28 mai 2000 de nouveau matériel roulant, les ministres ont particulièrement insisté sur la nécessité d'une démarche pragmatique alliant des mesures réalisables à court terme et la mise à l'étude d'améliorations à moyen et à long terme qui demandent des moyens techniques et financiers plus importants.

Ils ont pris acte des travaux du groupe d'experts en soulignant l'intérêt de promouvoir l'amélioration de la relation en particulier grâce aux initiatives suivantes:

  • l’amélioration des temps de parcours pour se rapprocher des meilleures temps de trajet actuels avec des réductions de temps d’arrêt dans les gares desservies ;
  • la réalisation d’une étude de marketing à effectuer, si nécessaire, avec le concours d’un consultant externe pour formuler des propositions d’évolution des services ville à ville et d’une éventuelle gestion commune des services voyageurs ;
  • la mise à l'étude prioritaire des possibilités d'amélioration de l'infrastructure existante pour augmenter le confort et la fiabilité des circulations et pour rapprocher le temps de parcours des performances routières de l’axe ;
  • la préparation rapide des décisions politiques à intervenir sur la base des études projetées quant au niveau des investissements infrastructurels requis, quant à la qualité technique du matériel roulant destiné à desservir la relation (matériel classique ou trains pendulaires) et quant aux services à mettre en place.

Communiqué par les ministres des Transports de Belgique, de France et du Luxembourg

Paris, le 11 décembre 2000

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