Célébration de la Journée mondiale de la Femme à l'Ambassade du Luxembourg à Berlin

Dans la soirée du dimanche 9 mars 2003 s'est déroulé dans la grande Salle des Fêtes de la Maison du Grand-Duché de Luxembourg à Berlin, qui en l'espace de deux ans est devenue un des hauts lieux où se déroulent la majorité des manifestations culturelles en tous genres illustrant au public de la capitale de l'Allemagne les particularités de la culture luxembourgeoise, un événement qu'il n'est pas exagéré de qualifier d'exceptionnel. Celui-ci était placé dans le cadre de la célébration de la Journée de la Femme 2003.

En 2002 l`Ambassade avait célébré la Journée de la Femme en s`associant à une initiative privée de la Berlinoise Gundula Jacobi qui - rappelent les affres subies par les femmes internées dans les camps de concentration durant la deuxième guerre mondiale - avait rendu hommage à la personnalité courageuse de Mme Yvonne Useldinger, épouse de l`ex-Bourgmestre de la Ville d`Esch-sur-Alzette, qui a vécu une odyssée au camp de concentration de Ravensbrück.

Dimanche soir, la jeune cantatrice Norina Kutz, accompagnée au piano par Jens Holzkampf a offert à un public particulièrement nombreux (la salle qui a une capacité de 150 places assises était archicomble), un récital de Lieder composés par les Luxembourgeoises Lou Koster (1889 - 1973) et Helen Buchholz (1877 - 1953) sur des poèmes d'auteurs luxembourgeois comme Albert Elsen, Willy Goergen, Paul Palgen et Nikolaus Welter.

Rares sont les femmes qui ont réussi à se tailler une réputation comme compositeurs et même - avant 1945 du moins - comme interprètes dans l'histoire de la musique classique. Quelques grands noms comme ceux de Clara Schumann et Alma Mahler émergent d'un lot sans doute important d'artistes féminins restés anonymes, qui n'ont pas eu la notoriété qu'elles méritaient parce que dans la société où elles vivaient l'art de la composition ou de l'interprétation musicale était à tort considéré comme une affaire réservée exclusivement aux hommes. Il est d'autant plus surprenant que nonobstant la mentalité qui régnait à l'époque le Luxembourg puisse se targuer d'avoir produit deux compositeurs féminins qui - puisant leurs sources d'inspiration dans des poèmes rédigés en allemand, en français et en luxembourgeois - ont laissé à la postérité des œuvres de qualité qui méritent d'être sauvées de l'oubli et d'occuper une place de choix dans l'art de la composition classique luxembourgeoise.

Il appartiendra aux exégètes et musicologues de définir les écoles musicales dont les deux compositeurs peuvent s'être  réclamées. D'aucuns croiront avoir décelé par moments un style rappelant vaguement les Lieder d`un Richard Strauss, d'autres les sonorités impressionnistes d`un Debussy. En fait tant Lou Koster que Helen Buchholz ont réussi à développer un langage musical qui leur est propre. Dans les œuvres des deux compositeurs le piano épouse bien le phrasé des textes qui  dépeignent à merveille l'âme et la nature paisible de notre pays ainsi que la nostalgie de ses habitants qu`on retrouve illustrée dans les pièces de theâtre et opérettes de l`époque. Deux Lieder sont consacrés à des thèmes empreints d`une grande tristesse, notamment le Lied qui dépeint les dévastations causées par l`offensive de von Rundstedt.

Etant donné que pour certains Lieder il s'agissait pratiquement d'inédits et que les textes devaient être chantés en trois langues, la tâche de la jeune cantatrice surtout n'était pas une sinécure. Elle-même et son accompagnateur ont eu besoin de longues séances de répétitions pour être capables d'assimiler les textes et la musique. Elle s'est admirablement bien tirée d'affaire. Les applaudissements nourris à la fin de la soirée prouvent s'il le fallait que le public était impressionné par sa prestation.

Jean-Paul Jacobs, un auteur luxembourgeois qui vit à Berlin et qui était déjà à plusieurs reprises l'invité de la Maison du Grand-Duché du Luxembourg a présenté les artistes et les oeuvres au public.

A l'issue de la manifestation qui peut être considérée comme une pleine réussite l'Ambassadeur du Luxembourg à Berlin et Madame Julien Alex ont - comme à l`accoutumée - offert une sympathique réception arrosée de crûs de la Moselle luxembourgeoise à leurs invités qui se recrutaient en majorité parmi les membres de la colonie luxembourgeoise à Berlin et les amis de l'Ambassade, dont Madame le Secrétaire d`État Monika Beck, "Landesvertreterin des Saarlandes in Berlin".

Communiqué par l'Ambassade du Grand-Duché de Luxembourg à Berlin

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