Ce mercredi 01 décembre 2004, nous commémorons à nouveau la Journée Mondiale du Sida. Cette année, la journée sera consacrée aux femmes et aura pour thème: "FEMMES, FILLES, HIV & SIDA".
Dans le monde, le taux d’infections à HIV augmente plus rapidement chez les femmes et les filles que chez les hommes et les garçons. Ainsi, les femmes représentent aujourd’hui près de la moitié des personnes vivant avec le HIV mondialement.
Dans la plupart des pays, les femmes ne jouissent encore pas des mêmes droits et du même accès à l’emploi, à l’éducation, et aux soins de santé que les hommes. Les femmes et les filles sont aussi plus susceptibles d’être confrontées à la violence et à l’abus sexuels. Ceci les rend d’autant plus vulnérables au HIV. En plus, le système immunitaire des femmes semble réagir différemment au HIV. Ainsi, les femmes séropositives ont une incidence plus élevée de cancer du col de l’utérus que les femmes qui ne sont pas infectées. En outre, si les femmes sont sous traitement antirétroviral, elles ont tendance à présenter des effets secondaires plus importants que les hommes. Malgré cela, lorsque femmes et hommes sont soignés de manière équitable, les différences entre les taux de survie des unes et des autres s’estompent, mais à un coût financier et moral différent.
Il faut noter également, que la transmission du virus est deux fois plus fréquente d’un homme à une femme que d’une femme à un homme, lors des rapports sexuels. Dans notre pays, la situation n’est pas tout à fait la même. En 2004, nous avons enregistré au total 54 nouvelles personnes HIV positives, dont 16 femmes, ce qui représente +/- 30%. Notre pays n’est pourtant certainement pas l’abri de la tendance d’évolution mondiale.
Dans nos pays industrialisés, nous avons malheureusement privilégié pendant trop longtemps les traitements au détriment de la prévention, de ce fait nous observons actuellement une nette augmentation des transmissions du HIV. Le Luxembourg n’y fait pas exception, car depuis 2003 une progression alarmante de l’incidence HIV est notée, et tous les records ont été battus en 2004, avec une progression de 35% des nouveaux cas par rapport aux années précédentes.
Si le groupe prédominant restent les luxembourgeois, puis la population portugaise, nous constatons cependant également chez nous les retombées de l’épidémie mondiale, avec l’arrivée de nouveaux cas des régions les plus touchées du globe. (Afrique de l’ouest, région subsaharienne, Europe de l’est, Asie)
Malgré 10 années d’efforts d’information et de sensibilisation incessants, nous voilà donc revenus à la "case-départ".
Il s’agit maintenant de renforcer le message de prévention, chez les jeunes en particulier, mais aussi auprès des groupes-cibles de populations défavorisées et immigrées, chez les travailleurs du sexe, dans les milieux gays et auprès des toxicomanes; il faut exhorter tout le monde à un comportement responsable: "Pas de sexe sans latex !". Ceci veut dire la protection systématique par le port du préservatif lors de rapports sexuels avec un(e) partenaire dont le statut sérologique n’est pas connu.
Je lance un appel à nous tous, pour prendre nos responsabilités, adopter un comportement adulte et responsable, tout en respectant les choix de vie de nos partenaires.
Le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo
(communiqué par le ministère de la Santé)