Déclaration à la presse de Jean Asselborn dans le cadre de sa visite en Israël le 19 janvier 2005

Dans le cadre de sa visite au Proche-Orient, le Président du Conseil de l'Union européenne et ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn a rencontré le 19 janvier 2005 le président israélien Moshe Katzav, le Premier ministre Ariel Sharon et le ministre des Affaires étrangères Sylvan Shalom. Suite à ses entretiens, Jean Asselborn a fait la déclaration suivante lors d'une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères israélien:

"Je me réjouis tout particulièrement d`être aujourd’hui ici en Israël. Il s’agit de mon premier déplacement à l'étranger en tant que Président en exercice du Conseil de l’Union européenne. J’ai tenu à venir dès le début de la Présidence luxembourgeoise pour dire une fois de plus aux autorités israéliennes l’importance que l’UE attache à ses relations avec Israël ainsi qu'à la recherche d'une solution juste et durable au Proche-Orient.

L’Union européenne voit en Israël un ami et un partenaire important. Nos relations reposent sur des assises solides. Des liens historiques et culturels nous unissent. L’Union européenne est le premier partenaire commercial d’Israël. Une nouvelle étape dans nos relations a été franchie en décembre dernier avec l’adoption d’un plan d’action UE-Israël dans le cadre de la Politique européenne de voisinage. Ce plan d’action, basé sur l’accord d’association entré en vigueur en 2000, vise à renforcer encore nos relations politiques, sécuritaires, économiques, scientifiques et culturels. Je suis persuadé que sur cette base, nous saurons dans les mois et années à venir, nous rapprocher encore davantage.

A côté de ces relations bilatérales, le processus de paix a, bien sûr, été au centre de nos discussions. J’ai assuré le Ministre Shalom du plein soutien de l’Union européenne et de ses Etats membres dans la recherche d’une solution négociée, juste et durable au conflit qui perdure depuis déjà trop longtemps.

Je souhaite être très clair : l`Union européenne condamne sans réserve le terrorisme. Il ne saurait y avoir de justification à des actes terroristes. Il est impératif d’y mettre un terme. Personne ne devrait devoir vivre sous la menace d’attaques ou de tirs de roquettes Qassam.

Nous avons pris bonne note des déclarations très claires à ce sujet du nouveau Président de l’Autorité palestinienne. Nous comptons sur une action déterminée de sa part.

Malgré les récentes attaques terroristes, il nous semble cependant important de saisir l`opportunité qui s’offre aux parties pour relancer le processus de paix. Il ne faut pas permettre à de tels actes terroristes de saboter les aspirations légitimes des peuples israélien et palestinien à la paix.

L’Union européenne va continuer à soutenir tous ceux qui aspirent à la sécurité et à la paix.

Nous continuerons d'œuvrer dans le cadre du Quartet et de la feuille de route pour assurer qu'Israël puisse tabler sur un avenir prospère et sûr, dans la paix et la coopération avec ses voisins. L'intégration européenne montre que la réconciliation et la construction d’un avenir commun sont possibles après des générations de guerre et de souffrance.

La position de l’Union européenne sur le plan de retrait de Gaza  est claire : c’est une opportunité qui devra être saisie par les parties. Je me félicite à cet égard du soutien dont jouit ce Plan auprès d’une majorité d’Israéliens.

Le désengagement doit être un succès, c’est pourquoi nous avons souligné l`importance que le désengagement tienne compte de certains paramètres : le retrait doit être complet signifiant notamment qu’il doit se situer dans le contexte de la feuille de route, qu’il doit être négocié avec l’Autorité palestinienne et présenter un pas vers la vision de deux Etats, vivant côté à côté en paix et en sécurité, qu’il ne doit surtout pas être accompagné par un transfert des colonies en Cisjordanie et qu’Israel devra faciliter la réhabilitation économique de Gaza. Je rends hommage au gouvernement israélien pour les efforts déjà réalisés en ce sens, et je suis confiant qu’il continuera à avoir la détermination nécessaire pour réaliser cette tâche importante.

L’Union européenne ne peut et ne veut se désintéresser de questions qui touchent directement à la stabilité des régions voisines de l’Europe élargie. Vous pouvez compter sur le soutien continu de l’Union européenne."

(communiqué par la Présidence luxembourgeoise)

Dernière mise à jour