Rencontre du ministre Jeannot Krecké avec l'UEFA

Suite à la sollicitation lui adressée au titre de la Présidence luxembourgeoise de l'Union européenne, M. Jeannot Krecké, ministre des Sports, a reçu ce mardi, 1er mars, une délégation de l’Union européenne de football UEFA conduite par son directeur général M. Lars-Christer Olssen et accompagné de M. William Gaillard, directeur communications et affaires publics, de M. Jonathan Hill, représentant de l'UEFA à la Commission européenne, de M. Henri Roemer, conseiller du président du comité exécutif et Mme Sylvie Glodt, secrétaire.

Cette entrevue rentre dans le souci de l'UEFA, autant que d’autres fédérations sportives européennes, d'avoir un dialogue régulier avec les autorités politiques des Etats membres de l'UE et les instances communautaires sur les évolutions et sujets d'actualité des politiques sportives européennes en particulier ainsi que de celles sur le plan mondial. Dans un certain sens, il s’agit de renouer avec l'enceinte du Forum européen des sports de naguère, sinon de suivre l'exemple de plusieurs fédérations européennes des sports collectifs ayant instauré entre elles un contact annuel, leur réunion afférente venant d'ailleurs d'avoir lieu à Luxembourg au siège de la Confédération européenne de Volleyball (CEV).

Le ministre Krecké s'est de suite rendu à l'opportunité de tels contacts et il va prendre contact avec M. le commissaire européen Jan Figel, en charge des sports, pour lui faire part de sa volonté pour convoquer éventuellement pareille concertation en juin prochain avec les principales fédérations européennes en y incluant l'Association des Comités nationaux olympiques européens.

Jeannot Krecké communiquerait à ce moment aussi les considérations et conclusions de la conférence informelle des ministres des Sports UE qui se tiendra à Luxembourg les 28 et 29 avril, précédée d’une réunion des directeurs des sports les 27 et 28 avril. Il informe les responsables de l'UEFA des points aux ordres du jour des deux réunions.

Ainsi il importera d’examiner les conséquences du grand pas en avant que va constituer tout prochainement la formalisation du sport dans le Traité européen, sa reconnaissance consolidée sur le plan des politiques communautaires, les particularités et spécificités de l'organisation sportive européenne sont à asseoir. Les démarches en question rejoignent les préoccupations de l'UEFA qui informe qu'elle va présenter de son côté, en avril à son congrès, une stratégie et des perspectives pour la décade à venir.

La libre circulation dans l'UE des joueurs fut un autre point crucial discuté. Or, si l'UEFA a pu expliquer la règle sportive à instituer pour encourager la formation locale des joueurs par les clubs en leur propre sein, lesdits quotas à la formation ne solutionnent pas la préoccupation luxembourgeoise dans les sports collectifs et le football, de préserver des équipes nationales tant soit peu compétitives.

Contrairement à la mesure UEFA, laquelle ne contient aucune restriction fondée sur la nationalité des joueurs, le président Paul Philipp de la FLF a tenu à présenter son projet pour voir évoluer progressivement au sein des clubs un minimum de joueurs dits "sélectionnables" en équipe nationale, sachant bien que la mise en application de ce projet présuppose un "gentlemen's agreement" à décider et à respecter par toutes les parties prenantes. Quoiqu'elle appréhende d’éventuelles contestations sur le plan des législations communautaires, l'UEFA ne contrecarre toutefois pas la démarche instruite par la FLF.

En ce qui concerne le point abordé des jeux de hasard et des paris sportifs dont de très importantes retombées financières vont aux sports et à la culture, il est pris note d'une velléité devenant de plus en plus concrète de retirer carrément lesdits volets de la directive des services dite "Bolkestein". Se pose alors la question, puisque les rayonnements transfrontaliers ne sauront pas pour autant être éludés, si d'autres règles sont à concevoir ou si celles-ci devront se dégager d'elles-mêmes par les applications, sinon de décisions judiciaires  s'avérant inéluctables.

En se rapportant à la réunion ministérielle en décembre 2004 à La Haye, le ministre Jeannot Krecké soulève la problématique d'une non-conformité qui subsisterait toujours entre la FIFA et l'Agence mondiale antidopage, plus précisément en rapport avec le Code mondial antidopage. Car si la FIFA a signé le Code dans les délais prescrits, elle n'a pas encore repris et transcrit toutes les obligations en découlant dans ses statuts et règles. Plusieurs volets du Code restent concernés, mais le plus délicat est certes celui des sanctions harmonisées exigées par le Code. La latitude dans l’imposition de sanctions, comme l’entend la FIFA, a depuis longtemps été à l’origine de conflits et de disharmonies. Le Code stipule d’ailleurs qu’avant toute sanction prononcée, chaque sportif ou chaque autre personne a et doit avoir la possibilité, de se disculper, d’argumenter, de faire valoir qu’il n’y a ni faute ni négligence, d’obtenir soit l’allégement soit l’annulation de la sanction.

Le ministre, dans le chœur de tous ses collègues européens, insiste sur l’harmonisation générale, c’est l’objectif primordial du Code et des conventions en vigueur (celle du Conseil de l’Europe) ou en voie d’aboutir - malgré encore le hic du financement - (celle de l’Unesco). Le ministre envisage aussi de contacter M. le président Blatter pour le convaincre, pour être tout au fait de la situation et pour en référer à la Conférence ministérielle en avril.

L’UEFA soutient pleinement la lutte antidopage avec le nouveau programme et structure qu’à ces fins elle a mis en place.

Un autre point discuté fut le racisme qui se manifeste et prolifère sur les terrains, qui entache le football et le sport dans la triste lignée de l’hooliganisme. Si l’UEFA prend elle des mesures à la fois préventives et répressives, elle appuie et aide ses fédérations membres dans leurs mesures. Ainsi, elle note avec satisfaction que la FLF est en train de rédiger  une charte contre le racisme et que le dimanche prochain, 6 mars, sur les terrains de football au Luxembourg, un texte "carton rouge contre le racisme" sera déclamé.

(communiqué par le Département ministériel des Sports)

Dernière mise à jour