Les progrès de la Turquie dans son rapprochement avec l'Union européenne au centre des pourparlers UE-Turquie à Ankara

Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration et président en exercice du Conseil de l'Union européenne, a mené une délégation de la troïka européenne lors d'une réunion ministérielle entre l'Union européenne et la Turquie le 7 mars 2005 à Ankara.

La Turquie était représentée par son Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül. Du côté de l'Union européenne, le commissaire européen chargé de l'Élargissement, Olli Rehn, et le ministre britannique des Affaires européennes, Denis MacShane, ont également participé aux pourparlers.

La réunion ministérielle s'est concentrée sur les progrès accomplis par la Turquie dans son rapprochement avec l'Union européenne, et plus particulièrement sur les réformes des droits et libertés des citoyens.

Les deux parties ont également eu un échange de vues sur un nombre de sujets d'actualité internationale, tels que le processus de paix au Proche-Orient, l'Iraq, l'Iran, le Caucase du Sud et les relations entre l'OTAN et l'Union européenne.

En début de réunion, le ministre Asselborn a fait part de la préoccupation de l'Union européenne face aux images de policiers malmenant des manifestants lors d'une démonstration à Istanbul le 7 mars. La partie turque a répondu favorablement aux inquiétudes de la troïka européenne et a promis une enquête détaillée des autorités compétentes sur les incidents signalés.

Concernant les réformes législatives en cours en Turquie, le ministre Asselborn s'est félicité de la présentation par son homologue turc "d'une longue liste des changements législatifs intervenus, qui documentent l'irréversibilité et la profondeur du mouvement de rapprochement entre la Turquie et l'Union".

Toutefois, Jean Asselborn a souligné "l'importance de maintenir le rythme des réformes intact afin d'éviter tout risque de perdre la dynamique. Les réformes sont comme une course cycliste: dès qu'on arrête de pédaler ou qu'on freine brusquement, on risque de chuter".

Selon le président du Conseil, la délégation européenne a indiqué qu'elle s'attendait à des progrès additionnels dans le domaine de la liberté des cultes, et plus spécifiquement en faveur des minorités non musulmanes. Aux yeux de l'Union européenne, la nouvelle loi sur les fondations devrait notamment résoudre tous les problèmes liés à la propriété des communautés religieuses et la liberté des cultes.

Quant à la question de l'abolition de la torture, l'Union européenne a constaté que la politique de "zéro tolérance" produisait ses effets, tout en soulignant qu'il s'agissait maintenant d'amplifier cette politique partout dans la ligne droite de la volonté déclarée par le gouvernement turc.

Les deux parties ont également discuté de la situation dans le sud-est de la Turquie. La délégation européenne a souligné la nécessité de réduire les disparités régionales et assurer le retour des personnes déplacées.

Jean Asselborn a également estimé que "l'emploi progressif des langues couramment utilisées en Turquie dans le domaine culturel et politique comme dans l'éducation constitue un encouragement et je suis convaincu que cette utilisation ira grandissant".

Finalement, le président du Conseil de l'Union européenne a complimenté le gouvernement turc pour ses accomplissements dans l'européanisation des relations entre les pouvoirs civil et militaire.

(communiqué par la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne)

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