Le 7 mai 1945 à 3 h 41, l'acte de capitulation allemande fut signé au Grand quartier général d'Eisenhower à Reims. Le 8 mai, cette capitulation sans conditions fut annoncée dans les pays des Alliés. Une explosion de joie parmi les populations suivit cette annonce. Les combats cessèrent le 9 mai à 00 h 01. Ce même jour, la cérémonie de signature de l'acte de la capitulation de l'Allemagne nazie fut répétée à Berlin-Karlshorst au Grand quartier général soviétique.
La reddition sans conditions de l'Allemagne mit fin en Europe à un conflit de six ans qui a fait plusieurs dizaines de millions de morts. La victoire ne peut ni effacer les atrocités commises par l'Allemagne nazie, ni faire oublier les conséquences matérielles et morales de cette guerre impérialiste et raciale qui marquent jusqu'à nos jours les peuples victimes d'un occupant particulièrement cruel. Depuis, les traces de ces crimes se sont inscrites dans la mémoire collective de nos peuples.
La journée du 8 mai constitue pour notre continent une journée mémorable dans l'histoire du XXe siècle. Au Luxembourg, cette journée n'est pas fériée, mais le 60e anniversaire de cette date sera commémoré avec d'autant plus d'éclat que nous savons qu'il s'agit pratiquement de la dernière occasion pour rassembler un nombre important d'acteurs de l'époque. Depuis ses débuts, l'Association des anciens combattants maintient vivante la mémoire en commémorant dignement cette journée. En 2005, le gouvernement veut conférer un éclat particulier à la commémoration de cette date historique, en rendant un hommage spécial aux anciens combattants et aux maquisards luxembourgeois. En effet, c'est grâce à leur engagement volontaire et à leur détermination que le Luxembourg a contribué à la victoire militaire sur l'Allemagne hitlérienne. Dans ce contexte, nous nous remémorons la présence active des princes Félix et Jean dans des unités britanniques ainsi que l'engagement de 144 volontaires luxembourgeois dans la "brigade Piron". À ces personnes, il faut ajouter la longue liste des volontaires luxembourgeois dans des unités américaines, britanniques, canadiennes, françaises et russes.
Un nombre important de jeunes gens ont rejoint les maquis en France, en Belgique, en Italie, en Union soviétique et dans d'autres pays. En mettant en péril leur vie et leur santé, ils ont contribué à la victoire sur le fascisme. Ils ont renforcé dans les territoires occupés ces "armées de l'ombre" de citoyens qui ne voulaient pas attendre que les armées régulières leur apportent liberté et indépendance.
N'oublions pas non plus les enrôlés de force qui ont dû, contre leur gré, combattre dans l'uniforme haï et qui ont souffert non seulement physiquement, mais également psychologiquement de cette situation.
Depuis le 8 mai 1945, l'Europe a connu une période de paix qui nous a permis non seulement de reconstruire nos pays détruits, mais encore de nous lancer dans une politique de coopération entre nations qui aboutit aujourd'hui à une union de 25 pays rassemblés autour d'un même projet: l'Union européenne.
(communiqué par le comité d’organisation et de coordination du 60e anniversaire de la Libération/COC-60)