Accueil médico-social et psychologique des demandeurs de protection internationale (DPI)

  1. ©MSAN

    Lydia Mutsch, Jean Rodesch
  2. ©MSAN

    Dr Fabrice Chaussade, Dr Pierre Weicherding, Lydia Mutsch, Dr Juliana D’Alimonte

Plus personne ne peut fermer les yeux face à l‘actuelle crise humanitaire dramatique – jamais encore depuis la 2e guerre mondiale, autant de personnes au monde n’étaient en fuite – près de 60 millions, dont la moitié sont des enfants.

Accent particulier sur la dimension de la santé dans la migration et appel à la solidarité

Face à la crise migratoire, il incombe en première ligne aux États membres de l’UE de faire preuve de solidarité, a souligné la ministre de la Santé. "Nous ne devons pas rater l’occasion de coopérer afin de parvenir à une politique de migration solide, responsable, adressant toutes les dimensions de cette crise et respectueuse de nos valeurs communes !". 

En effet, l'impact des flux migratoires sur les systèmes de santé des États-membres ne peut être nié. Il est donc nécessaire de prendre en compte la dimension santé de manière adéquate.

"Un demandeur de protection internationale, qui arrive en Europe après un long périple, n’a pas seulement besoin d’un logement, mais également d’une prise en charge sanitaire et médicale adéquate", a déclaré Lydia Mutsch.

La ministre de la Santé a souligné l’importance de l’accès égal des réfugiés et migrants aux systèmes de santé, c’est-à-dire au contrôle médical, à la vaccination et à une prise en charge sanitaire d’urgence. En outre, il convient aussi de renforcer les capacités des infrastructures de soins de santé, afin de pouvoir gérer au mieux les flux de migrants.

Contrôle sanitaire et suivi médical des DPI au Luxembourg

En ce qui concerne l’accueil médico-social et psychologique des DPI au Luxembourg, chaque nouvel arrivant est soumis à un examen médical par le Centre médico-social et par la Division de l’Inspection sanitaire du ministère de la Santé. En cas de besoin, l’OLAI (Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration) organise l’encadrement médical des réfugiés en les aidant à fixer des rendez-vous avec des médecins spécialistes en présence d’un interprète.

Actuellement, une cinquantaine de personnes sont examinées par semaine, voire près de 200 par mois.

"Nos services sont donc bien préparés et peuvent encore accueillir davantage de réfugiés avec les moyens dont nous disposons à ce moment", a expliqué Lydia Mutsch.

Afin d'assurer également à long terme le suivi médical et sanitaire des DPI nouvellement arrivés, la Direction de la santé est autorisée de recruter dès maintenant le personnel en renfort accordé dans le cadre du budget 2016. Elle sera par ailleurs renforcée par deux spécialistes additionnels capables d'assurer le suivi médical et psychologique des arrivants.

Accueil médico-social et psychologique et mission de santé publique

Comme a insisté la ministre de la Santé: "Il me tient à cœur que, d’un côté,  les DPI que nous accueillons, reçoivent les soins de santé dont ils ont besoin, et de l’autre, de pouvoir réduire le risque d’importation de maladies infectieuses à un minimum. La protection de la santé publique est en effet une de nos missions principales".

L’Inspection sanitaire avait démarré en mai 2012, en collaboration avec l’OLAI, le contrôle sanitaire des réfugiés. Ce contrôle consiste à détecter les porteurs éventuels de maladies infectieuses.

En collaboration avec la Ligue médico-sociale, il est procédé au dépistage de problèmes sanitaires. Actuellement le contrôle sanitaire consiste en examen médical, radiographie des poumons, test cutané, prises de sang, examen de selles. Une vaccination est également offerte aux DPI. Ainsi, quasiment toutes les personnes sont ainsi vaccinées à l’entrée sur le territoire national.

Selon le Dr Pierre Weicherding, médecin-chef de la division de l’Inspection sanitaire, "La grande majorité des migrants arrivent dans un très bon état de santé physique. Les examens de dépistage permettent de constater chez petit nombre de ces personnes des agents infectieux, bien que non apparents vers l’extérieur ou non-actifs. Dans ce cas le problème sanitaire est rapidement éliminé et le concerné ne pose plus aucun risque pour la santé publique".

Prise en charge psychologique des demandeurs de protection internationale

Parmi les demandeurs de protection internationale qui arrivent au Grand-Duché, nombre ont été témoin d’actes de violence ou ont fait des expériences traumatisantes. Certains souffrent de problèmes psychiques et ont besoin d’un encadrement psychologique professionnel. 

"Nous sommes conscients que notre système de santé actuel n’est pas encore suffisamment préparé à la prise en charge d’un grand nombre de réfugiés qui ont subi des traumatismes psychiques. Néanmoins, nous sommes en train de mettre en place les moyens nécessaires afin de garantir une prise en charge thérapeutique adaptée", explique Dr Juliana D’Alimonte, psychiatre, chef de service (Service d'action socio-thérapeutique, Direction de la santé).

Un premier pas consiste à bien nous renseigner sur les tensions psychiques dont souffrent les concernés afin de pouvoir agir de manière ciblée.

Communiqué par le ministère de la Santé 

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