Pierre Gramegna à Washington à la session de printemps du FMI et de la Banque mondiale: un programme bien rempli, axé sur la finance durable et les relations bilatérales

Pierre Gramegna, ministre des Finances, s'est rendu à Washington du 11 au 13 avril 2019 pour participer à la session de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

  1. ©Ministère des Finances

    (de g. à dr.) Pierre Gramegna, ministre des Finances et Nicolas Dujovne, ministre des Finances de la République argentine
  2. ©FMI

    Photo de famille de tous les Gouverneurs du FMI et parmi eux le ministre des Finances , Pierre Gramegna
  3. ©Ministère des Finances

    Pierre Gramegna et Kun Liu, ministre des Finances de la République populaire de Chine
  4. ©Ministère des Finances

    (de g. à dr.)Pierre Gramegna , ministre des Finances assiste au IMF Constituency Meeting à Washington DC

Un des thèmes horizontaux des réunions de cette année a été la lutte contre le changement climatique, et plus précisément le développement de la finance durable, domaine dans lequel le Luxembourg est reconnu comme un centre de référence au niveau mondial. Pour renforcer encore ce positionnement, Pierre Gramegna avait pris l'initiative d'un séminaire placé sous le thème "Accelerating Change : Let's make it happen ! The role of financial centres in promoting strong, sustainable and balanced growth." Y ont également participé John Berrigan, directeur général adjoint, Financial Services and Capital Markets Union (DG FISMA), Marcos Ayerra, président du comité régional inter-américain, Organisation internationale des commissions de valeurs (IOSCO), Satya Tripathi, secrétaire général adjoint, UN Environment et Stephen Nolan, directeur, International Network of Financial Centres for Sustainability (FC4S). Dans ce cadre, Pierre Gramegna a également signé un accord avec le FC4S, pour soutenir financièrement ses activités. Lors de son discours, Pierre Gramegna a souligné les avancées déjà faites en la matière, tout en insistant que le développement de la finance durable n'est encore qu'à ses débuts et que des efforts considérables restent nécessaires au niveau mondial pour mettre à disposition les fonds requis pour lutter de manière conséquente contre le réchauffement climatique.

 

Dans le même esprit, Pierre Gramegna a participé au lancement de la "Coalition of Finance Ministers for Climate Action". Cette initiative, co-présidée par les ministres des Finances de la Finlande et du Chili, vise à échanger les meilleures pratiques et à établir des standards en matière de finance climatique. L'action de la Coalition, qui est également soutenue par la Commission européenne, s'articule autour de 6 principes fondamentaux, dont la mise en oeuvre de l'Accord de Paris, la coopération mutuelle et la mobilisation de sources de financement privées.

 

Le Luxembourg a également renforcé son engagement financier en faveur d’une collaboration multilatérale accrue en matière fiscale. Cette approche s'inscrit dans la promotion par le Luxembourg du principe du "level playing field" au niveau international. Ainsi, le Luxembourg s'est associé à la Commission européenne, la France, l’Italie, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Japon, la Belgique, la Suède, les Pays-Bas et au Canada, pour faire appel au FMI, à l'OCDE, aux Nations Unies et au Groupe de la Banque mondiale de renforcer la coordination et la réalisation des objectifs de mobilisation des ressources nationales par le biais de la plateforme de collaboration sur la fiscalité ("PCT"), lancée en avril 2016. Face à l'importance croissante de la fiscalité dans le débat sur la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies, l'un des principaux objectifs de la plateforme est de mieux encadrer les conseils techniques fournis aux pays en développement, qui recherchent à la fois un renforcement des capacités et une influence accrue dans l'élaboration de standards internationaux.

 

Pierre Gramegna a également eu des entrevues bilatérales avec Günther Schönleitner, directeur exécutif de la Banque mondiale et Anthony De Lannoy, directeur exécutif du FMI, ainsi qu'avec Poul Thomsen, directeur du département européen du FMI et Vitor Gaspar, directeur des affaires fiscales du FMI, pour évoquer l'actualité liée à ces organisations et la situation macroéconomique en Europe.

 

Pierre Gramegna a par ailleurs rencontré Ross Leckow, directeur juridique adjoint du FMI en charge des dossiers liés à la fintech, aux monnaies virtuelles et à la cybersécurité, pour un échange de vues sur les derniers développements dans ce domaine. Le Luxembourg est représenté au comité consultatif du FMI dédié à la régulation de la fintech, au travers de la participation de Nasir Zubairi, CEO de la LHoFT (Luxembourg House of Financial Technology).

 

Pierre Gramegna a en outre profité de son déplacement à Washington pour une série d'entrevues bilatérales avec certains de ses homologues.

 

Ainsi, il a eu une réunion avec le ministre des Finances chinois Kun Liu, pour évoquer notamment les relations bilatérales, ainsi que l'assemblée générale de la banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB), qui se tiendra à Luxembourg du 12 au 13 juillet 2019.

 

De même, il a rencontré Justin Muzinich, le vice-ministre des Finances des Etats-Unis. Pierre Gramegna et Justin Muzinich ont fait le point sur les relations bilatérales entre nos deux pays, la taxation digitale, ainsi que sur l'actualité politique en Europe.

 

Pierre Gramegna a en outre rencontré Grant Robertson, ministre des Finances de la Nouvelle Zélande. Cette entrevue s'inscrit dans la suite de la rencontre entre les Premiers ministres Xavier Bettel et Jacinda Arden lors du Forum économique mondial de Davos en janvier de cette année. Les deux ministres des Finances ont convenu de renforcer les relations bilatérales entre le Luxembourg et la Nouvelle Zélande, notamment en accélérant les négociations sur la conclusion d'une convention de non-double imposition.

 

Enfin, Pierre Gramegna a eu une réunion avec Nicolas Dujovne, ministre des Finances d’Argentine, pour signer un nouvel accord de non-double imposition entre les deux pays. A l'échelle de l'Amérique du Sud, les échanges du Luxembourg avec l'Argentine se situaient en 2018 au 4e rang, après le Brésil, le Chili et la Colombie, alors que l'Argentine représente la 2e économie de la région. Le potentiel de développement est donc évident. La nouvelle convention est conforme au modèle de l'OCDE et prend en compte les derniers développements relatifs aux dispositions anti-abus et BEPS (érosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices). A noter que les fonds d'investissement auront droit aux avantages de la convention. En outre, la convention prévoit une clause de la nation la plus favorisée selon laquelle, lorsque l'Argentine accepte un taux moins élevé ou un traitement plus favorable pour les dividendes, intérêts, redevances ou plus-values dans une future convention avec un autre Etat contractant, ces conditions plus favorables s'appliqueront automatiquement à la convention avec le Luxembourg.

 

Depuis quelques années, il est devenu une tradition que les dirigeants des banques multilatérales de développement se rencontrent en marge de la session de printemps pour un échange de vue informel lors d'un dîner à l'ambassade du Luxembourg. Sur invitation du ministre des Finances, y ont participé cette année Kristalina Georgieva, Président (ad interim) de la Banque mondiale; Jurgen Rigterink, Vice-président de la Banque européenne pour la reconstruction et le Développement (BERD); Ambroise Fayolle, Vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI); Rolf Wenzel, Gouverneur de la Banque de développement du Conseil de l'Europe; Joachim von Amsberg, Vice-président de l'AIIB; Takehiko Nakao, Président de la Banque asiatique de développement; Luis Alberto Moreno, Président de la Banque de développement inter-américaine; Ousseynou Nakoulima, Directeur de l'International Finance Corporation; Babita Bisht, Directeur adjoint du Green Climate Fund; Klaus Regling, Directeur général du Mécanisme européen de stabilité; Pierre Guislain, Vice-Président de la Banque africaine de Développement; Keiko Honda, Vice-présidente exécutive de l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA); Yves Daccord, Directeur général de la Croix Rouge Internationale. Les discussions ont surtout porté sur l'actualité macroéconomique, ainsi que sur la nécessité d'accélérer le développement de la finance verte et durable, domaine dans lequel la place financière du Luxembourg joue un rôle pionnier et peut utilement assister les institutions en question.

Communiqué par le ministère des Finances

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