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Garantir l'accès aux soins de tous les patients pendant la pandémie: la reprise médicale
La décision du Gouvernement de déclarer l'état de crise en date du 16 mars avait été accompagnée d'un certain nombre de limitations, y inclus en ce qui concerne l'activité médicale à la fois dans le secteur hospitalier et dans le secteur extrahospitalier (cf. article 3(6) du règlement grand-ducal du 18 mars 2020 portant introduction d'une série de mesures dans le cadre de la lutte contre le COVID-19).
L'appel commun à la population au respect strict des mesures arrêtées par le Gouvernement, parmi lesquelles la limitation des visites médicales, au cabinet et à l'hôpital, ont dans un premier temps permis de freiner la propagation du virus de manière efficace. Ensemble avec le corps médical et médico-dentaire, le ministère de la Santé, la Direction de la Santé, le ministère de la Sécurité sociale et le coordinateur médical national ont mis en place une nouvelle organisation du système de santé sous forme de lignes de garde permettant depuis lors une prise en charge spécifique des malades atteints du COVID-19, tout en maintenant une médecine d'urgence minimale en toute sécurité pour tous les patients.
Aujourd'hui, face au constat d'une diminution du nombre de nouvelles infections et eu égard au risque d'effets indésirables qui pourraient résulter à moyen terme des limitations d'accès aux soins, surtout pour les patients non-COVID, le gouvernement a décidé que l'activité médicale pourra reprendre à partir du 4 mai, sans distinction de la nature du problème de santé. Les mesures de protection édictées par la Direction de la Santé permettront une reprise en toute sécurité des patients et des professionnels de façon à ne pas perdre le bénéfice de la gestion de début de crise.
La ministre de la Santé Paulette Lenert a précisé: "Même si pendant la période de confinement, l'accès aux soins n'a jamais été interdit, mais restreint aux soins de problèmes graves et urgents, la situation d'aujourd'hui nous permet d'envisager un accès plus large aux soins. Il est dans l'intérêt de la qualité et de la continuité des soins que chaque patient puisse accéder aux soins dont il a besoin. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne le suivi des maladies chroniques ainsi que les actes de prévention, tels la vaccination ou le dépistage de cancer."
La reprise de l'activité médicale, qui deviendra applicable le 4 mai, concerne toutes les catégories de médecins, dans le secteur extrahospitalier et hospitalier ainsi que certaines professions de santé libérales tels que les infirmiers, sages-femmes, kinésithérapeutes et les psychothérapeutes.
Des mesures de protection spécifiques mises en place
Même en période de déconfinement, il faut rester vigilant tant qu'un traitement ou un vaccin n'auront été développés. Ainsi, pour les patients qui consulteront leur médecin à partir du 4 mai, l'ensemble de la prise en charge sera organisée de manière à assurer que la protection du patient soit garantie à tout moment lors de sa consultation.
La consultation ne pourra se faire que moyennant une prise de rendez-vous par téléphone lors de laquelle un screening COVID est réalisé par l'administratif ou le professionnel. En cas de présence de symptômes, le patient sera orienté vers un centre de soins avancés ou un service d'urgence. Le recours à la téléconsultation est à privilégier, lorsque l'état de santé du patient le permet. Des dispositions de protection spécifiques seront prévues lors de l'accueil du patient et dans la salle d'attente. Les rendez-vous seront planifiés de façon à garantir une distance de 2 mètres entre les patients présents dans la salle d'attente. A son entrée dans la salle d'attente, le patient doit avoir désinfecté les mains et être équipé d'un masque.
Le professionnel de la santé qui prend en charge le patient doit suivre les règles d'hygiène recommandées par la Direction de la Santé, notamment pour ce qui est du matériel de protection et des règles de lavage et de désinfection des mains. Le matériel utilisé et les surfaces en contact sont nettoyés et désinfectées. Pour les professionnels de santé qui sont exposés à un risque particulier de contamination, l'utilisation d'un équipement de protection individuelle particulier est requis. Il s'agit notamment des médecins-dentistes ou bien, dans certains cas, des kinésithérapeutes, qui peuvent être confrontés à des situations où les actes qu'ils pratiquent dans le flux respiratoire et avec des instruments qui peuvent générer des gouttelettes ou aérosols, potentiellement véhiculeurs du virus.
Les Centres de Soins Avancés seront maintenus, à l'exception de la filière y prévue pour les patients non-COVID, laquelle sera reprise par les cabinets médicaux à partir du 4 mai. Les horaires seront adaptés (10.00-18.00 au lieu de 8.00-20.00). De même, le service des urgences médico-dentaires et le nouveau dispositif de prise en charge mis en place dans les maisons de soins resteront applicables pour le moment.
Dr Philippe Wilmes, Vice-Président de l'Association des Médecins et Médecins-Dentistes insiste: "Nous appelons les citoyens à ne pas hésiter à consulter leur médecin en cas de besoin, ni de se faire traiter en cas d'indication médicale. Les risques liés aux conséquences en l'absence de traitement nécessaire prévalent maintenant par rapport au risque d'infection avec le SARS-CoV-2. Toute l'organisation de la médecine, extrahospitalière et hospitalière, sera subordonnée à des principes de sécurité rigoureux au respect desquels le corps médical s'engage."
Une organisation hospitalière orientée autour de la sécurité et de l'efficience des soins
Dans les hôpitaux également, l'accès aux soins ne sera plus limité aux soins aigus, non déprogrammables ou urgents. Les activités médicales et chirurgicales y seront reprises selon plusieurs critères de priorisation tels leur intérêt en termes de santé publique, leur impact sur les ressources hospitalières et la gestion des risques et leur impact sur le parcours de soins en aval de l'hôpital aigu.
La reprise des activités sera organisée de manière cohérente par chacun des quatre établissements hospitaliers, en tenant compte des ressources infrastructurelles, équipements, médicaments et ressources humaines existantes, tout en garantissant une sécurité maximale pour les patients et les professionnels de santé.
Pour Paulette Lenert "Le personnel médico-soignant des hôpitaux, déjà mis à rude épreuve depuis le début de la crise, mérite tout notre soutien. Il continuera à être fortement sollicités, car il s'agira d'assurer à la fois la prise en charge croissante des patients non-COVID et le traitement, très intensif, des patients COVID."
La séparation des flux des patients COVID et non-COVID restera en place, dans un souci de protection des patients et du personnel. Les quatre services d'urgences du pays conserveront les différentes filières séparées de prise en charge des patients.
Communiqué par le ministère de la Santé et l'Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD)