Global Media Monitoring Program 2020: les femmes restent largement sous-représentées dans les médias luxembourgeois

Le Global Media Monitoring Project (GMMP) vise à évaluer de manière quantitative et qualitative la présence respective des femmes et des hommes dans les médias d'information.

©MEGA (de g. à dr.) Anik Raskin, chargée de direction du Conseil national des femmes du Luxembourg; Taina Bofferding, ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes; Anissa Amjahad, docteure en sciences politiques et sociales
(de g. à dr.) Anik Raskin, chargée de direction du Conseil national des femmes du Luxembourg; Taina Bofferding, ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes; Anissa Amjahad, docteure en sciences politiques et sociales

En date du 4 octobre 2021, les résultats luxembourgeois de l'édition 2020 du Global Media Monitoring Program (GMMP) ont été présentés.

Il s'agit de la 3e participation luxembourgeoise (après 2010 et 2015) à ce projet à dimension internationale qui a été dirigée par le Conseil national des femmes du Luxembourg et le CID-Fraen an Gender. Ce travail sur les représentations des femmes et des hommes dans les médias fait écho aux engagements du ministère et notamment du Plan d'action national pour l'égalité afin de vivre l'égalité entre les sexes au quotidien.

Concrètement, au cours d'un jour témoin choisi aléatoirement, à savoir le 29 septembre 2020, 22 monitrices et moniteurs ont effectué un relevé systématique de données présentes dans les principales informations diffusées par un échantillon de médias. Le résultat de cette évaluation a fait l'objet du présent rapport final.

Lors de la présentation des résultats de l'étude, la ministre Taina Bofferding a rappelé l'impact des médias sur nos perceptions. L'étude montre en tout cas que la place des femmes et des filles dans les articles de presse retenus est encore largement inférieure par rapport à celles des hommes et des garçons.

"De manière générale, le relevé a fait ressortir que les femmes et les filles ne couvrent qu'un quart des personnes représentées dans les articles sélectionnés. Bien qu'il faut différencier entre les différents médias (presse écrite, médias audiovisuels, médias en ligne) ainsi que les thèmes spécifiques présentant quelques nuances en faveur du sexe féminin, la représentation féminine n'a presque pas progressé par rapport aux éditions précédentes", a constaté la ministre, qui a également souligné le rôle des médias dans la construction et dans la déconstruction des stéréotypes sexués. Ces derniers conditionneraient notre vue sur les concepts de "masculinité" et de "féminité" et orientent les décisions impactant les choix individuels pour la vie professionnelle et privée. Finalement, il s'agit d'éviter que les images véhiculées renforcent les discriminations entre les sexes ou même incitent à la violence à l'égard des filles et des femmes.

Selon la chargée de direction du CNFL, Anik Raskin "le GMMP représente un instantané et reflète la place qu'occupent les femmes et les hommes dans nos sociétés et donc dans les médias. Au-delà de ce constat, il permet d'interroger sur le rôle que chacun et chacune de nous joue ou désire jouer dans la promotion de l'égalité des sexes. Cette interrogation a notamment motivé l'élaboration de deux KIT à l'usage des journalistes élaboré ensemble avec la Fédération internationale des journalistes".

Anissa Amjahad, docteure en sciences politiques et sociales, a présenté les résultats détaillés de l'étude qui montrent qu'au-delà du faible nombre de femmes dans les médias, les "places" qu'elles occupent dans les reportages sont généralement moins prestigieuses que celles des hommes. Elle rappelle que ces résultats s'inscrivent dans un contexte mondial d'inégalités de représentation des femmes dans les médias. 116 pays, dont 32 pays européens, ont participé à l'édition 2020 du GMMP. Les conclusions générales aux niveaux mondial et européen sont les mêmes qu'au Luxembourg. Les indicateurs globaux évoluent trop lentement ou stagnent de telle sorte qu'on estime qu'à ce rythme, il faudra 67 ans, au niveau mondial, pour réduire l'écart moyen entre les hommes et les femmes dans les médias traditionnels.

La ministre conclut que le secteur médiatique doit devenir un partenaire actif dans la lutte contre les stéréotypes sexués. "Voilà pourquoi, je vais prochainement entamer le dialogue avec les professionnels du secteur, notamment le Conseil de presse, pour discuter les pistes menant vers une représentation équilibrée des sexes dans les médias luxembourgeois, ceci dans le respect du principe de la liberté de la presse."

Communiqué par le ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes

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