Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a participé au Conseil "Affaires étrangères" de l'Union européenne, qui s'est tenu le 18 octobre 2021 à Luxembourg.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont commencé la journée par une discussion approfondie sur l'approche de l'Union européenne à l'égard des pays du Golfe, notamment en ce qui concerne les questions liées à la stabilité, la promotion de l'agenda global et le renforcement des flux commerciaux et d'investissement. "Les pays du Golfe sont des partenaires stratégiques avec lesquels nous avons beaucoup d'intérêts en commun, notamment dans les domaines de la digitalisation et du changement climatique. Or, comme nous venons de le voir avec l'échec de la résolution sur le Yémen au Conseil des droits de l'homme, nos points de vue restent diamétralement opposés sur certaines questions fondamentales. Il est d'autant plus important de renforcer le dialogue à tous les niveaux, et de dire les choses clairement quand cela s'impose", a fait remarquer le ministre dans ce contexte.
Par la suite, Jean Asselborn et ses homologues européens ont eu, un échange de vues sur les relations avec les pays du Partenariat oriental. Le Luxembourg soutient le programme "Recovery, Resilience and Reform", qui doit permettre la transformation à long terme et le renforcement de la résilience des pays partenaires, notamment dans le contexte des effets de la pandémie de COVID-19 et des implications pour la stabilité politique et économique de ces pays.
Lors du déjeuner de travail qui a suivi, les ministres des Affaires étrangères ont eu une discussion approfondie sur les derniers développements en Éthiopie, notamment en ce qui concerne la situation humanitaire, ainsi que sur l'approche commune que l'UE pourrait prendre face à cette crise. À cet égard, Jean Asselborn s'est montré préoccupé par la situation humanitaire sur le terrain, tant au Tigré que dans les régions avoisinantes. "Dans un tel contexte humanitaire grave, l'expulsion récente du personnel onusien et le discours du gouvernement fédéral contre les travailleurs humanitaires sont totalement infondés", a souligné le ministre, avant d'ajouter que "malgré le succès relatif de la mise en place d'un pont aérien humanitaire européen qui a permis l'atterrissage d'un deuxième avion au Tigré, l'urgence d'obtenir un accès humanitaire sans entraves pour les camions est plus pressante que jamais."
Un échange de vues sur la situation politique au Nicaragua en amont des élections du 7 novembre prochain a également figuré à l'ordre du jour. Dans ce contexte, le ministre est intervenu au nom des pays du Benelux pour faire part de la préoccupation du Benelux face à la situation politique actuelle au Nicaragua, qui laisse présager que les élections du 7 novembre ne seront ni libres, ni justes, ni transparentes. Les pays du Benelux ont aussi souligné l'importance pour l'UE de continuer à demander la libération des prisonniers politiques, le retour des organisations de défense des droits humains, l'ouverture de l'espace politique et civique, ainsi que la mise en place d'un dialogue inclusif entre le régime et l'opposition.
Dans l'après-midi, les ministres se sont penchés sur les questions d'actualité européenne et internationale, ce qui leur a notamment permis d'aborder la situation actuelle en Afghanistan, en Tunisie et au Mali. S'agissant de l'Afghanistan, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a souligné que, face à la détérioration rapide de la situation humanitaire et socio-économique, le Grand-Duché soutient une approche européenne calibrée dans l'objectif d'éviter une crise humanitaire. Pour sa part, le Luxembourg prend ses responsabilités, et a récemment décidé d'augmenter son appui humanitaire aux personnes dans le besoin en Afghanistan et de soutenir l'initiative Team Europe visant à améliorer la situation des déplacés affectés par la situation. Les derniers développements dans les Balkans occidentaux ont également été évoqués dans ce contexte, tout comme la situation au Belarus et à la frontière entre le Belarus et la Pologne.
Enfin, en marge de la réunion du Conseil des Affaires étrangères de l'UE, le ministre Asselborn a eu une entrevue bilatérale avec son homologue grec, le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias. L'entrevue a notamment permis de faire le point sur les relations bilatérales entre le Luxembourg et la Grèce, ainsi que d'avoir un échange de vues sur les derniers développements internationaux et européens. Dans ce contexte, les ministres Asselborn et Dendias se sont notamment penchés sur la situation en Méditerranée occidentale, dans les Balkans occidentaux et en Afghanistan. Les questions liées à la migration et à la libre circulation au sein de l'UE ont également été abordées.
Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes