Publication du rapport RELIS 2021 sur l'état du phénomène des drogues et des toxicomanies

Rapport RELIS 2021: Stabilisation pluriannuelle de la proportion d'usagers de drogues à haut risque en population générale ainsi que du nombre d'usagers de drogues parmi les nouveaux cas d'infections au VIH et des cas de surdoses mortelles. Stabilisation du mode de consommation par injection et hausse confirmée de la proportion de consommateurs de cocaïne face à une baisse générale de la consommation d'opiacés parmi les usagers à haut risque.

Le rapport de synthèse 2021 sur l'état du phénomène des drogues et des toxicomanies (RELIS 2021) vise à situer l'usage de drogues d'acquisition illicite et ses corolaires au niveau national.

L'usage de drogues illicites à l'échelle nationale 

En matière de consommation de drogues au sein de la population générale, les données les plus récentes (2018) montrent que le cannabis est la drogue contrôlée la plus consommée au niveau national, suivi de substances de la classe des stimulants. Comparée à la situation en 2014, les prévalences d'usage au cours de la vie, des derniers 12 mois et des derniers 30 jours de cannabis et des stimulants contrôlés témoignent de légères hausses qui ne sont toutefois pas significatives. À titre d'indicateur comparatif, la consommation récente de cannabis et de stimulants chez les jeunes adultes (15-34 ans) se situe en dessous du taux moyen respectif au sein de l'UE. Lorsqu'on se tourne vers les plus jeunes (15-18 ans), une augmentation modérée de la consommation de cannabis au cours du mois dernier a été observée entre 2006 et 2018. Toutefois, cette augmentation est statistiquement significative uniquement chez les filles. Les données sur les adolescents du Luxembourg ne diffèrent guère de la moyenne de tous les pays ayant participé à l'enquête internationale visée (HBSC). L'usage d'héroïne reste marginal au sein de la population générale, tous âges confondus.

En référence à l'usage à haut risque de drogues d'origine illicite, on observait au Grand-Duché de Luxembourg une tendance longitudinale à la baisse entre 2003 et 2018, suivie d'un premier plateau de stabilisation en 2019/2020. Sur base de données actualisées depuis le rapport annuel précédent, on estime que le nombre de personnes qui présentent ce type d'usage au Luxembourg se situe autour de 2.160, ce qui équivaut à un taux de prévalence de 5,06 usagers par 1.000 habitants âgés entre 15 et 64 ans. En 2000, ce même taux équivalait à 9 usagers sur 1.000 habitants et figurait alors parmi les plus élevés au sein de l'Union européenne. On observe par ailleurs une baisse de la prévalence au niveau de l'usage d'opiacés et une stabilisation de l'usage par injection.

Évolution progressive vers des modes d'administration à moindre risque

Les opioïdes (l'héroïne en particulier) restent les drogues les plus répandues dans la population d'usagers de drogues à haut risque. Cependant, la consommation de premier choix d'opioïdes a tendance à diminuer, tandis que la consommation de cocaïne et de mélanges/cocktails contenant de la cocaïne accuse une hausse. La polytoxicomanie, bien qu'affichant une certaine stabilité depuis les dernières années, demeure prépondérante au sein de cette même population.

Parmi les usagers fréquentant les salles de consommation supervisée de drogues à l'échelle nationale, on constate que l'usage par inhalation gagne toujours du terrain sur l'usage par injection. Grâce aux efforts communs en matière de réduction des risques, entre 52 et 69% des usagers des différentes salles de consommation supervisée de drogues et 59.7% (2013: 37.4%) des usagers de drogues à haut risque en général consomment entretemps par voie d'inhalation, ce qui constitue un mode de consommation à moindre risque, contribuant ainsi notamment à une réduction du risque de surdoses et de la transmission de certaines maladies infectieuses.

Morbidité et mortalité associées à l'usage de drogues

Entre 2014 et 2016, on observait à l'échelle nationale une hausse significative des nouvelles infections VIH parmi les injecteurs de drogues (21 cas en 2016), attribuable en partie à la disponibilité et l'usage par injection accrus de cocaïne. Les données des quatre dernières années témoignent d'une baisse marquée du nombre d'injecteurs de drogues parmi les cas de nouvelles infections au VIH. En 2020, on dénombrait quatre nouveaux cas d'infection au VIH parmi les UDI, comparés à 5 cas en 2018 et 3 cas en 2019. L'âge moyen des victimes de surdoses fatales continue à afficher une tendance à la hausse (41,5 ans)

Même si les infections par le VHC (hépatite C) parmi les injecteurs de drogues semblent récemment accuser une baisse, les taux de prévalence sérologiques et auto-rapportés (44,4% – 60,5%) restent élevés parmi ces mêmes usagers.

Depuis le déploiement des plans d'action nationaux en matière de drogues et d'addictions associées, une tendance globale à la baisse des décès par surdosage s'observe au niveau national. Si en 2000, 26 victimes d'une surdose fatale ont dû être déplorées, 6 victimes ont été dénombrées en 2020.

Demande de traitement et d'offres de réduction des risques dans un contexte de pandémie

Le nombre d'usagers de drogues en traitement qui suivait une tendance générale à la hausse, tout comme le nombre de contacts avec les structures nationales d'aide et de réduction des risques, affichent une baisse en 2020. Ce dernier a atteint 146.000 épisodes de contacts (en 2019: 164.000 et en 2016: 150.937) et le nombre de personnes-contacts en traitement (comptages multiples inclus) était de 2.715 (nombre comparable à celui de 2014). On note par ailleurs une baisse en 2020 du nombre de seringues stériles distribuées dans le cadre du programme national d'échange de seringues (2013: 190.257; 2019: 425.906; 2020: 393.692 seringues stériles distribuées). Ces changements sont à considérer à la lumière des contraintes et restrictions liées à la gestion de la crise sanitaire COVID-19 lorsqu'on comparera la situation avant et après cette dernière.

L'âge moyen des usagers de drogues en traitement accuse une hausse générale depuis les 20 dernières années (36,8 ans en 2020; 28 ans en 1997). Les demandeurs de traitement sont majoritairement des hommes (78,6%). Le nombre d'usagers d'opioïdes entrant en traitement a diminué de manière discontinue depuis les 10 dernières années (49% en 2020 et 88% en 2010) alors que le nombre de personnes en traitement pour usage de cannabis et pour usage de cocaïne a connu une tendance discontinue à la hausse au cours de la même période. Depuis 2013, on observe une stabilisation du nombre de demandeurs de traitement de substitution pour les usagers d'opioïdes.

Offres de drogues illicites: augmentation de la quantité de cannabis et de cocaïne saisies

Globalement, les saisies de cannabis ont représenté 67% du nombre total de saisies au Luxembourg en 2020. Le nombre et la quantité de cannabis saisi ont atteint un pic en 2019 (371 kg sur un total de 1.315 saisies). Pour ce qui du nombre de saisies de cocaïne et d'héroïne, les tendances actuelles sont moins apparentes. Depuis 2014, la pureté de la cocaïne sur le marché avait tendance à augmenter, alors que 2019 et 2020 signent une première stagnation. Pour ce qui est du cannabis, sa concentration moyenne en THC est passée de quelque 9% en 2012 à 14.5% en 2020.

Le rapport de synthèse RELIS 2021 peut être téléchargé via le portail Santé: 2021 L'Etat du phénomène des drogues et des toxicomanies au Grand-Duché de Luxembourg / The state of the drugs problem in the Grand-Duchy of Luxembourg - Portail Santé - Luxembourg (public.lu)

Communiqué par le ministère de la Santé

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