François Bausch a présenté le projet du Luxembourg Cyber Defence Cloud

Le 23 février 2023, le ministre de la Défense, François Bausch, a présenté le projet de loi concernant le Cyber Defence Cloud (LCDC) à la commission de la Sécurité intérieure et de la Défense de la Chambre des députés ainsi qu'à la presse.

©MAEE Conférence de presse
Conférence de presse

Le projet de loi autorise la Direction de la défense à financer l'acquisition, l'exploitation, la maintenance, l'opération, la gestion du système et des composantes et services connexes du LCDC. Le budget total du projet, s'élevant à un maximum de 250.360.323 euros, sera réparti sur une période de douze ans, de 2024 à 2035.

Le Luxembourg Cyber Defence Cloud

Le "cloud computing", ou informatique en nuage, est la fourniture de ressources et services informatiques à la demande via un réseau de serveurs à distance. Les ressources informatiques sont gérées par un fournisseur de service et ainsi, l'utilisateur n'a pas besoin de gérer de telles ressources informatiques lui-même et peut se concentrer sur les services qu'il veut héberger dans le cloud.

Le LCDC sera hébergé dans des centres de données sécurisés situés au Luxembourg, avec un standard de protection qui répond aux standards internationaux les plus élevés, ce qui permettra de fournir une capacité de calcul et de stockage hautement sécurisée et disponible. Ainsi, le LCDC sera capable de stocker des informations non-classifiées ainsi que des données classifiées, via différents environnements cloud pour les différents niveaux de classification. Le LCDC sera un environnement cloud privé, donc accessible uniquement sur un réseau privé en non via Internet.

Il est prévu de créer des environnements ségrégés (multi-tenancy) pour les différents utilisateurs du LCDC, ce qui permettra aux bénéficiaires d'utiliser la même infrastructure cloud pour le stockage et le traitement de leurs données, tout en garantissant qu'aucun autre bénéficiaire puisse accéder à leurs informations.

Le LCDC offrira une plateforme compatible et interopérable avec différentes solutions technologiques provenant de différents fournisseurs. Cette approche, dénommée "multi-cloud", vise à réduire la dépendance vis-à-vis un seul fournisseur.

"Le LCDC jouera un rôle crucial dans la mise en œuvre des futurs projets du Luxembourg dans le domaine cyber et contribuera ainsi à notre objectif stratégique qui est de construire l'une des défenses les plus cybersécurisées. En mettant cette future capacité de pointe à disposition de partenaires fiables, le Luxembourg contribuera significativement à l'effort commun en matière de défense collective au niveau de l'UE et de l'OTAN", a expliqué François Bausch.

Parmi les avantages d'une telle infrastructure du type cloud computing, l'on peut citer les suivants:

  • Réduction de coûts et de l'empreinte écologique: le cloud computing élimine la nécessité d'investir dans du matériel et des logiciels redondants et permet des économies au niveau de la consommation d'énergie.
  • Évolutivité: il est possible d'adapter les capacités allouées selon le besoin actuel des utilisateurs.
  • Fiabilité: le cloud computing simplifie la sauvegarde des données, la récupération d'urgence et la continuité des activités.
  • Productivité: la gestion ainsi que la maintenance de l'infrastructure IT feront partie des services fournies dans le cadre du LCDC et ainsi, les équipes informatiques des utilisateurs n'ont plus besoin de s'occuper de la maintenance de l'infrastructure informatique.
  • Sécurité: le LCDC sera installé dans des centres de calculs hautement sécurisés et accrédités pour héberger des données classifiées.

En outre, la "Cyber Range" de la Défense luxembourgeoise, un environnement d'entrainement utilisé pour la formation continue d'experts cyber présenté en 2021, pourra être hébergé sur la nouvelle LCDC.

Le rôle de la Nato Support and Procurement Agency

Considérant l'envergure du projet et la complexité de l'infrastructure informatique ainsi que de sa gestion, le LCDC sera opéré au profit de la Défense luxembourgeoise avec le support de la NATO Support and Procurement Agency (NSPA) pour la gestion des contrats avec les différents contractants externes nécessaires pour la mise en oeuvre et l'opération des environnements cloud. La NSPA avait également été chargée en amont par la Direction de la défense de réaliser la preuve de concept et de déterminer le budget nécessaire pour réaliser ce projet.

De plus, une partie dédiée du LCDC sera mise en place pour les besoins de la NSPA. En effet, la NSPA opère actuellement déjà un environnement cloud privé pour ses propres besoins, ce dernier étant cofinancé par le Luxembourg. Il est prévu de migrer cet environnement cloud privé vers le LCDC.

Contexte

En février 2021, la Défense a publié la stratégie de cyberdéfense du Luxembourg. Ce document fixe le cadre pour l'évolution de la défense luxembourgeoise dans le domaine de la cyberdéfense.

L'objectif à long-terme de cette stratégie est que le Luxembourg dispose d'une des défenses les plus cybersécurisées de l'OTAN et de l'UE et qu'il développe une expertise et des capacités qui pourront aussi être offertes aux Alliés et aux partenaires.

Le Luxembourg possède l'un des parcs de centres de données les plus modernes et sécurisés en Europe avec des connexions les plus performantes et à faible temps de latence vers toutes les principales plates-formes Internet européennes.

"Aujourd'hui, des ressources informatiques, hautement sécurisées, disponibles et évolutives en fonction des besoins, sont indispensables pour faire face à la transformation digitale poussée au niveau des Défenses des pays membres de l'OTAN et de l'UE", a conclu François Bausch, et d'ajouter: "Avec le LCDC, le Luxembourg disposera d'une capacité qu'elle pourra mettre à disposition à ses Alliés et partenaires nationaux et internationaux pour répondre à ces défis dont l'importance ne cessera de croitre."

Communiqué par la Direction de la défense

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