Publication du rapport triennal "Surveillance de la santé périnatale au Luxembourg 2017-2019"

Le ministère de la Santé et le Luxembourg Institute of Health (LIH) présentent l'édition 2022 du rapport sur la surveillance des naissances au Luxembourg. Ce rapport triennal analyse la santé des mères et des nouveau-nés au Luxembourg ainsi que leur évolution de 2017 à 2019.

En tant que priorité de santé publique, la santé des mères et des enfants fait l'objet d'un suivi régulier et est basée sur des indicateurs nationaux et européens de santé périnatale et des objectifs de développement durable mis en place en 2015 par les Nations unies.

Le système de surveillance de la santé périnatale au Luxembourg est unique en Europe, car il est basé sur un système de collecte des données exhaustif. Installé dans toutes les maternités du pays, chez les sages-femmes libérales et dans les deux services de néonatalogie du pays, il permet de récolter, avec l'aide des professionnels de santé impliqués et via un logiciel informatique, des données exhaustives sur les accouchements du pays ainsi que sur les hospitalisations des nouveau-nés dans un service de néonatologie.

Au Grand-Duché, la surveillance des femmes enceintes est excellente: 99,6% des femmes sont suivies par un professionnel de santé pendant leur grossesse et la majorité (92,6%) d'entre elles consultent un médecin dès le premier trimestre de leur grossesse.

Une augmentation du nombre de naissances

Après une diminution des naissances constatées durant les années 2014-2016, les chiffres repartent à la hausse entre 2017 et 2019 avec une augmentation de 3,1%.

Parallèlement à l'augmentation relative de la population résidente, de 3,9% en moyenne sur les 3 années étudiées, on constate depuis de nombreuses années une augmentation du nombre de femmes non résidentes accouchant au Luxembourg.

Une autre particularité du Grand-Duché de Luxembourg est sa proportion importante de femmes accouchantes de nationalité étrangère par rapport aux femmes de nationalité luxembourgeoise (environ 35%).

La proportion de femmes accouchantes de nationalité luxembourgeoise est en légère diminution (-0,7%) entre 2017 et 2019. Les accouchements de femmes de nationalité non UE ont, quant à eux, connu une croissance de 18,7% entre 2017 et 2019. Dans le précédent rapport portant sur les données 2014 à 2016, une augmentation de 10,0% était déjà constatée.

Diminution des accouchements par césarienne au Luxembourg

Au niveau international, l'augmentation du taux de césariennes fait l'objet d'une surveillance majeure en santé périnatale. Au Luxembourg, un groupe de travail, composé de gynécologues-obstétriciens, de pédiatres-néonatologues et de sages-femmes, avait élaboré, en 2014, des recommandations nationales sur les indications de la césarienne programmée à terme. L'impact de ces recommandations a été évalué et analysé en janvier 2020 par la Direction de la santé. Il ressort de cette évaluation que "les recommandations du Conseil scientifique émises en juillet 2014, et les efforts déployés pour cette action en santé publique ont porté leurs fruits", mais qu'"il reste encore une marge d'amélioration concernant les césariennes réalisées chez des femmes multipares ayant déjà eu une seule césarienne ". Une version mise à jour de cette recommandation est disponible sur le site du conseil scientifique du domaine de la santé.

En 2009, le taux de césarienne était de 28,8%. Il n'a cessé de croître dans les années qui ont suivi pour atteindre 32,2% en 2014 et 2016. Entre 2017 et 2019, le taux de césarienne diminue pour atteindre 30,5% en moyenne. Pour la première fois depuis 2010, le taux de césarienne national se situe sous le seuil des 30% en 2019.

Les césariennes secondaires ou non programmées sont en diminution par rapport aux années précédentes. Entre 2017 et 2019, 14,0% des accouchements sont réalisés par césarienne secondaire contre 15,1% entre 2014 et 2016. Les césariennes primaires ou césariennes d'urgences restent stables.

Diminution de la pratique de l'épisiotomie au Luxembourg

Entre 2017 et 2019, une diminution importante de la pratique de l'épisiotomie a été constatée au Luxembourg. En 2017, 21,9% des accouchements par voie basse se sont déroulés en pratiquant une épisiotomie et ce taux descend à 13,7% en 2019. En excluant les épisiotomies associées à une déchirure, les taux sont alors de 18,2% en 2017, 14,9% en 2018 et 10,8% en 2019.

Cette tendance répond aux recommandations du Collège national des gynécologues et obstétriciens français publiées en 2015 qui estime que le taux global national devrait se situer en dessous de 30%.

Recommandations synthétiques du rapport de surveillance de la santé périnatale 2017-2019

Plusieurs recommandations figurent dans le présent rapport, notamment en lien avec les besoins rencontrés sur le terrain. Les recommandations sont orientées vers le personnel de santé, vers le développement du système de surveillance ou encore, vers les mères et les enfants.

Le rapport triennal "Surveillance de la santé périnatale au Luxembourg: 2017-2019" peut être téléchargé sur sante.public.lu/fr/publications/s/surveillance-sante-perinatale-2017-2019.html.

Le Luxembourg se situe dans la "moyenne dite haute" européenne

Parallèlement au rapport national, un rapport européen a été diffusé en novembre 2022 dans le cadre du projet européen intitulé "EuroPéristat". Ce rapport intègre quant à lui les données de 2015 à 2019 relatives à 31 pays (24 pays membres de l'Union européenne ainsi que l'Islande, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni et ses nations constitutives). Celui-ci montre les progrès qui ont été effectués dans le domaine de la santé de la mère et de l'enfant. Il aborde leurs caractéristiques, les facteurs de risques, les services de soins de santé et les pratiques médicales inhérentes à la périnatalité. Il permet au Luxembourg de comparer ses résultats avec ceux des voisins européens sur base de 9 indicateurs clés de périnatalité, de mortinatalité et de mortalité néonatale. Pour la plupart des indicateurs, le Luxembourg se situe dans la "moyenne dite haute" européenne.

Ce rapport européen peut être directement consulté sur le site europeristat.com.

Communiqué par le ministère de la Santé

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