Yuriko Backes a présenté le Rapport annuel 2023 du Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence

En date du 25 juin 2024, la ministre de l'Égalité des genres et de la Diversité, Yuriko Backes, a présenté à la presse, ensemble avec des représentants du Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence (ci-après 'Comité'), le rapport du Comité de l'année 2023. En amont de la conférence de presse, la ministre a eu un échange sur le rapport avec les membres de la commission de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble, de l'Accueil, de l'Égalité des genres et de la Diversité de la Chambre des députés.

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    (de g. à dr.) Yuriko Backes, ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité ; Maryse Fisch, coordination générale, politiques de l'Égalité, premier conseiller de gouvernement, ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité

    (de g. à dr.) Yuriko Backes, ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité ; Maryse Fisch, coordination générale, politiques de l'Égalité, premier conseiller de gouvernement, ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité

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    Photo de salle - Présentation

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    Photo de salle - présentation

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Le rapport contient des statistiques présentées en matière de violence domestique par les différentes instances représentées au sein du Comité, à savoir le parquet auprès des tribunaux d'arrondissement de Luxembourg et de Diekirch, la police grand-ducale, les services d'assistance aux victimes de violence domestique (SAVVD, PSYea et ALTERNATIVES) ainsi que le service prenant en charge les auteur.e.s de violence domestique (Riicht Eraus).

Quelques chiffres clés

En 2023, la police grand-ducale a procédé à 1.057 interventions policières (augmentation de 7,5% par rapport à 2022) et à 246 expulsions (chiffre stable par rapport à 2022).

Ceci correspond à 88 interventions policières pour violence domestique et à 20,5 expulsions par mois.

Le parquet auprès des deux tribunaux d'arrondissement de Luxembourg et de Diekirch a été saisi de 1.592 dossiers de violence domestique, dont 1.266 pour la juridiction de Luxembourg et 326 pour la juridiction de Diekirch.

Le SAVVD (Service d'assistance aux victimes de violence domestique) a effectué un total de 327 consultations et 3.856 appels téléphoniques pour assister les victimes dans le cadre des 246 dossiers d'expulsion communiqués au service sur base de la loi modifiée sur la violence domestique de 2003.

Le service Riicht Eraus (Service prenant en charge les auteur.e.s de violence domestique) a traité 483 dossiers dans le cadre des expulsions (236 dossiers) et des autres voies d'acheminement: contrainte judiciaire (148 dossiers) et suivi volontaire (99 dossiers). D'après les chiffres du Riicht Eraus, 87,2% des auteurs expulsés étaient de sexe masculin et 12,8% de sexe féminin.

Le Riicht Eraus a enregistré 52 cas de récidives au niveau des expulsions pour 2023.

Les services PSYea et ALTERNATIVES sont d'une part des Services d'assistance aux victimes mineures de violence domestique dans le cadre des expulsions, et d'autre part, des services de consultation pour enfants et adolescents victimes de violence.

En tant que services d'assistance aux victimes mineures de violence domestique dans le cadre des expulsions, PSYea et ALTERNATIVES ont pris en charge 164 dossiers de mineurs communiqués au service sur base de la loi modifiée sur la violence domestique de 2003. 302 victimes mineures, dont 142 filles et 160 garçons et 23 victimes majeures (18-21 ans), ont été prises en charge.

En tant que services de consultation pour enfants et adolescents victimes de violence, PSYea a pris en charge 116 dossiers et ALTERNATIVES 224 dossiers.

Lors de la conférence de presse, Yuriko Backes a souligné que: "Toute victime de violence domestique est une victime de trop. Soyez assurés que mon ministère, en étroite collaboration avec d'autres ministères et administrations et ses partenaires de terrain, luttera sans relâche contre ce fléau sociétal et ceci à plusieurs niveaux. Nous sensibilisons le public à cette question, nous veillons à prévenir la violence, nous offrons de l'aide et de l'assistance aux victimes et aux auteur.e.s. C'est avec la plus grande sincérité que je vous le dis aujourd'hui: nous appliquons une tolérance zéro à l'égard de la violence domestique ou de tout autre type de violence. Toutefois, il est également important d'examiner ces chiffres, qui sont restés plutôt stables à travers les dernières années, dans le contexte de la croissance de notre population et de l'augmentation de la disponibilité et de la promotion des services aux victimes et aux auteur.e.s. Je me réjouis de la coopération fructueuse que nous entretenons avec nos organisations partenaires et je suis déterminée à la renforcer encore dans les années à venir. Pour la première fois au Luxembourg, nous élaborerons, dans un processus consultatif et collaboratif, une stratégie nationale de lutte contre la violence fondée sur le genre. Un plan d'action national sera établi après une analyse profonde des chiffres actuels et prendra en compte la nature multidimensionnelle du problème. Nous prévoyons également, toujours en coopération avec les ministères et administrations compétents, de créer un centre national d'accueil pour les victimes de tous les types de violence, y compris pour les mineurs. Il s'agira d'une étape cruciale pour assister les victimes à obtenir de l'aide tout en veillant à ce qu'ils/elles ne soient pas exposé.e.s à d'autres expériences (re)traumatisantes. De tels centres existent déjà dans de nombreux endroits à l'étranger et sont considérés comme très efficaces pour fournir une assistance médicale, juridique, sociale et psychologique aux victimes de violence, tout en les guidant vers les experts et expertes spécialisés sur le suivi du dossier. Je suis convaincue qu'il s'agira d'une étape cruciale pour le Luxembourg pour montrer son engagement à progresser dans la lutte contre la violence basée sur le genre. Finalement, nous travaillons sur un renforcement du cadre légal en introduisant l'obligation, assortie de sanctions en cas de non-représentation, de refus de suivi et de rupture de suivi, d'un suivi thérapeutique auprès du Riicht Eraus pour toute personne expulsée."

Après la conférence de presse, Yuriko Backes a eu quelques échanges avec les membres du Comité violence et des représentant.e.s des associations de victimes, dont La Voix des Survivantes ASBL, Taboo ASBL, Passerell ASBL et Voix solidaires ASBL. Au cours de cet échange animé et enrichissant, la ministre a rappelé qu'il s'agissait d'une occasion importante pour écouter toutes les organisations actives sur le terrain et en particulier celles et ceux qui ont survécu à la violence domestique. Elle a conclu la réunion en assurant à toute personne autour de la table que "nos priorités se rejoignent et convergent vers un même objectif à savoir le renforcement des dispositifs pour d'une part, une meilleure prise en charge et protection de toutes les victimes de toutes les formes de violences et d'autre part, le renforcement de la responsabilisation des auteurs et auteures".

Communiqué par le ministère de l'Égalité des genres et de la Diversité

 

 

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