Journée mondiale de l'aide humanitaire 2024: le Luxembourg continue de s'engager en faveur des plus vulnérables

Instaurée par les Nations unies en 2008, la Journée mondiale de l'aide humanitaire est marquée chaque année le 19 août pour commémorer l'anniversaire de l'attentat contre le siège des Nations unies en Irak en 2003, qui a coûté la vie à 22 personnes. Axée chaque année sur un thème différent, la Journée mondiale de l'aide humanitaire 2024 met l'accent sur la lutte contre la normalisation des attaques contre les acteurs humanitaires, les souffrances des civils et l'impunité au regard du droit international humanitaire.

L'Action humanitaire luxembourgeoise en 2024

Au cours des derniers mois, les besoins humanitaires mondiaux ont atteint des niveaux sans précédent. Alors que 300 millions de personnes nécessitaient une aide humanitaire à la fin de l'année 2023, ce chiffre est passé à 311,3 millions de personnes au premier semestre 2024. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime que près de 48,7 milliards de dollars seront nécessaires pour répondre à ces besoins, qui sont exacerbés par la crise climatique et les nombreux conflits en cours, dont ceux en Ukraine, à Gaza, au Soudan et en Haïti.

Suite à l'escalade des tensions entre Israël et le Hamas le 7 octobre 2023 et la situation humanitaire désastreuse qui s'est développée depuis lors dans la bande de Gaza, le Luxembourg a considérablement augmenté son soutien humanitaire à la population civile à Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, le Luxembourg a jusqu'à présent alloué une contribution financière totale de 3,5 millions d'euros à travers plusieurs ONG et organisations internationales, dont l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), épine dorsale de la réponse humanitaire dans la bande de Gaza. Lors d'une conférence de contributions humanitaires pour Gaza, le Luxembourg s'est engagé à fournir une assistance supplémentaire de 1,5 million d'euros en 2024, dont 1 million sera versé à l'UNRWA.

Conformément à ses engagements pris lors du Sommet humanitaire mondial de 2016, le Luxembourg continue de consacrer la majorité de son budget à répondre aux besoins immédiats des populations affectées par des crises humanitaires, avec un accent particulier sur les crises oubliées et prolongées, ainsi que sur les pays et régions fragiles. Ainsi, en 2024, le Luxembourg a participé à plusieurs conférences de contributions d'assistance humanitaire relatives aux situations humanitaires, entre autres au Soudan, en Éthiopie, en Syrie, et à Gaza. Au total, les annonces faites dans le cadre de ces conférences s'élèvent à 11,3 millions d'euros.

Au cours de l'année 2024, le Luxembourg a également mis à disposition les services de la plateforme de communication par satellite emergency.lu dans le cadre de plusieurs missions. Ainsi, en début d'année, à la demande d'OCHA et dans le cadre du Partenariat humanitaire international, un agent du ministère des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et du Commerce extérieur et quatre volontaires du Humanitarian Intervention Team (HIT) du CGDIS ont installé des containers du type préfabriqué ainsi que deux générateurs et une antenne emergency.lu dans la ville de Farchana au Tchad afin de soutenir les acteurs humanitaires dans la région.

Suite aux dégâts causés par l'ouragan Beryl qui a frappé les Caraïbes au début du mois de juillet, le Luxembourg a également répondu favorablement à une demande d'assistance internationale d'OCHA pour soutenir les populations touchées des îles de Grenade et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Le gouvernement luxembourgeois a dépêché un membre du HIT pour participer aux efforts de relève, faisant partie de l'équipe UNDAC (United Nations Disaster Assessment and Coordination) d'OCHA. Deux autres membres du HIT ont été déployés dans les zones affectées pour soutenir l'équipe UNDAC avec des moyens logistiques et techniques, notamment la plateforme de communication par satellite emergency.lu.

Au cours de l'année 2024, l'Action humanitaire luxembourgeoise a continué à fournir des services de télécommunication en soutien des organisations humanitaires au Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie, au Tchad, au Venezuela, au Panama et en Syrie, ceci sur demande du Programme alimentaire mondial (PAM), de l'Emergency Telecommunications Cluster (ETC), du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et de l'Unicef.

Globalement, en 2024, le Luxembourg a jusqu'à présent apporté une assistance humanitaire dans 22 pays pour un montant total de près de 55,4 millions d'euros.

Une présidence accomplie de l'OCHA Donor Support Group

Le Luxembourg a assumé la présidence du Donor Support Group d'OCHA entre juillet 2023 et juin 2024. OCHA a pour mission la mobilisation et la coordination d'une réponse humanitaire efficace et fondée sur les principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux dans le but de soulager la souffrance humaine dans les catastrophes et les urgences.

Au cours de sa présidence, le Luxembourg a soutenu les efforts d'OCHA visant à mettre en place un système humanitaire davantage axé sur les personnes touchées et adapté au contexte, ainsi qu'un système plus efficace et moins bureaucratique. La présidence luxembourgeoise s'est également concentrée sur le rôle d'OCHA en ce qui concerne la réponse du système humanitaire aux personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, ainsi que sur une meilleure coordination et transition entre les efforts humanitaires et de coopération au développement. La présidence s'est conclue par une réunion à haut niveau du ODSG à Luxembourg, en présence de Joyce Msuya, secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et coordinatrice des secours d'urgence par intérim.

Le besoin urgent d'un respect accru du droit humanitaire international

Les conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels sont au cœur du droit international humanitaire (DIH), l'ensemble du droit international qui régit la conduite des conflits armés et cherche à en limiter les effets.

Le droit international humanitaire comprend donc des règles qui, en temps de conflit armé, visent à protéger les personnes qui ne participent pas ou plus directement aux hostilités ainsi que des infrastructures essentielles telles que les hôpitaux, et à restreindre des moyens et méthodes de guerre afin de réduire les souffrances humaines.

Alors que l'année 2023 a été la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires, avec un total de 280 victimes humanitaires, l'année 2024 est en passe d'être encore pire. Rien qu'à Gaza, plus de 280 acteurs humanitaires ont été tués depuis octobre 2023, dépassant déjà le bilan global de l'année précédente. Ces faits mettent en évidence l'urgence pour la communauté internationale à intensifier ses efforts pour protéger les acteurs humanitaires et les personnes qu'ils servent. 

En réponse à cette situation, le Luxembourg continue à soutenir des partenaires tels que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des activités visant à renforcer le respect du droit international humanitaire et à préserver un espace sûr pour une action humanitaire fondée sur les principes de neutralité, d'impartialité et d'indépendance afin d'atténuer les souffrances humaines et de garantir l'efficacité de l'assistance humanitaire. Cela fait écho à l'un des six objectifs stratégiques de l'Action humanitaire luxembourgeoise qui est la promotion du respect du droit international humanitaire.

En outre, par le biais de son travail de plaidoyer dans les enceintes internationales, telles que le Conseil de sécurité des Nations unies, l'Assemblée générale des Nations unies et le Conseil des droits de l'Homme, le Luxembourg s'efforce en matière de diplomatie humanitaire de continuer à plaider pour le respect du DIH et la protection des civils dans les conflits armés. Cela inclut la protection du personnel humanitaire et médical, la protection des enfants et la lutte contre l'impunité concernant les violences sexuelles et basées sur le genre dans les conflits armés ainsi que l'application du DIH au cyberspace. Par ailleurs, le Luxembourg s'efforce de plaider pour la prévention de tout impact négatif potentiel de sanctions sur les activités humanitaires.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et du Commerce extérieur